Sommaire
Le problème de santé
Un ulcère gastroduodénal est une plaie profonde qui se forme dans la paroi interne de l’estomac ou dans la première partie de l’intestin. Il résulte d’une inflammation chronique, favorisée par une bactérie présente dans le tube digestif, appelée helicobacter pylori. Un déséquilibre entre la barrière protectrice de l’organe et des secrétions potentiellement agressives va entraîner des lésions, autrement dit des ulcères. Chaque année, on recense en France quatre-vingt-dix mille nouveaux cas d’ulcères diagnostiqués. Environ 0,2 % de la population adulte est ainsi touchée, les femmes étant aussi concernées que les hommes.
L’étude de référence
Une méta-analyse a pu préciser l’effet d’une monothérapie par probiotique en s’appuyant sur onze essais cliniques. Les probiotiques ont éradiqué la bactérie helicobacter pylori dans cinquante cas sur quatre cent trois, avec un taux moyen de 14 %. Plus précisément, les lactobacilles l’ont fait chez trente patients sur deux cent trente-cinq, avec un taux de 16 %, et les saccharomyces boulardii chez six patients sur soixante-trois avec un taux de 12 %. Les combinaisons multi-souches ont été efficaces chez quatorze patients sur cent cinq, avec un taux d’éradication combiné de 14 %. Dans la comparaison des probiotiques contre placebo, les auteurs ont trouvé un effet huit fois supérieur en faveur des probiotiques par rapport à des placebos, concluant à leur intérêt essentiel.
Descriptif de la méthode
Les lactobacilles sont utilisés dans les aliments probiotiques, le plus souvent présents dans les yaourts (bifidobacterium bifidum). L’INM demande d’en manger un à deux tous les jours pendant trois mois. Il existe aussi des capsules de cinq cents milligrammes contenant un milliard de micro-organismes incluant les lactobacillus ou saccharomyces boulardii, à prendre deux fois par jour durant également trois mois à la place des yaourts. La thérapie permet de traiter ainsi l’ulcère.
Les mécanismes d’action
Les probiotiques améliorent la production de mucus gastro-intestinal, site de liaison entre la muqueuse et la zone de prolifération de l’helicobacter pylori à l’origine de l’ulcère. Plusieurs mécanismes peuvent expliquer son effet sur la bactérie : une action sur le chyme (bouillie formée par la masse alimentaire au moment où elle passe dans l’intestin), une modulation de l’écologie intestinale et un impact sur la trophicité (ensemble des phénomènes liés à l’apport en besoin nutritionnel), un renforcement du capital enzymatique des cellules de la muqueuse intestinale et une meilleure perméabilité intestinale. Par ailleurs, les probiotiques agissent indirectement sur le système immunitaire local. En compétition avec les bactéries pathogènes, ils stimulent la réponse immunitaire produisant des anticorps, facilitent la sécrétion d’anti-microbiens, améliorent l’intégrité du mucus, stimulent la prolifération et la différenciation des cellules recouvrant la paroi de l’intestin et inhibent la réponse inflammatoire.
Bénéfices
Le taux d’éradication de la bactérie causant des ulcères s’élève d’une manière significative, comme l’a encore constaté une autre méta-analyse avec une augmentation moyenne de 12,2 %, sans différence notable entre lactobacillus, bifidobacterium et saccharomyces ou association des trois souches.
Quels sont les risques ?
Un rapport américain a évalué la sécurité des probiotiques sur la base de six cent vingt-deux études portant sur six espèces différentes : les lactobacillus, les bifidobacterium, les streptococcus, les bacillus, les enterococcus et les saccharomyces. Les auteurs n’ont pas observé d’augmentation du risque d’effets indésirables par rapport aux groupes témoin.
Conseils pratiques
Les probiotiques s’avèrent également utiles en complément des traitements médicamenteux contre l’ulcère. Ils diminuent leurs effets secondaires comme les diarrhées, les ballonnements, les nausées et les douleurs abdominales.
À qui s’adresser ?
En cas d’ulcère, prenez des probiotiques, mais si les symptômes persistent, consultez un médecin.