Quels genres de troubles cognitifs peuvent survenir après un traumatisme cérébral ?
Les troubles cognitifs rencontrés chez les patients ayant subi un traumatisme cérébral varient grandement d’une personne à une autre. Ils dépendent de nombreux facteurs parmi lesquels la personnalité du patient, ses capacités antérieures à l’accident et la sévérité de la lésion.
Si les fonctions exécutives (logique, résolution de problème, etc.) sont intactes, une personne peut souffrir d’une perte cognitive considérable et pourtant garder son indépendance, son autonomie, et sa productivité. En revanche, lorsque les fonctions exécutives, qui correspondent à des fonctions intellectuelles supérieures, sont endommagées, alors cela affecte de très nombreux aspects du comportement. Les fonctions exécutives sont ces capacités qui permettent de s’impliquer avec succès dans des activités et d’avoir des comportements indépendants, autonomes, et avec un but. Les fonctions exécutives sont bien différentes des fonctions cognitives de base. Les fonctions exécutives conditionnent le fait qu’une personne fasse quelque chose, et la manière dont elle le fait (va t-il/elle le faire, et si oui, comment ?)
Des améliorations cognitives sont constatées lorsque d’autres zones du cerveau prennent le relais sur les fonctions assurées normalement par les zones lésées. Ce processus d’apprentissage est un processus clé pendant lequel la neuroplasticité cérébrale se met à l’œuvre pour régénérer des liaisons neuronales existantes sur le réseau neuronal en contournant les zones cérébrales lésées de manière irrémédiable.
Selon les patients, les troubles cognitifs peuvent toucher :
- L’attention
- L’attention soutenue
- L’attention partagée
- La concentration
- La mémoire
- À court terme
- À long terme
- La compréhension
- L’interprétation d’instructions
- L’apprentissage de nouvelles informations
- Le langage
- La lecture
- L’écriture
- La richesse sémantique
- La grammaire
- Les facultés de description
- Les capacités mathématiques, simples et complexes
- Les fonctions exécutives
- La résolution de problèmes
- La prise de décision
- La planification
- Les facultés de jugement
- L’organisation de la pensée
Les patients présentant des traumatismes cérébraux ne sont souvent pas conscients de leurs troubles cognitifs, et cela peut mener à des situations de frustration et de colère.
Comment ces troubles cognitifs sont-ils traités ?
La rééducation des problèmes cognitifs et de communication est un processus durable et continu. Une fois que les médecins, orthophonistes, neuropsychologues, ergothérapeutes ou tout autre thérapeute impliqué, ont mesuré l’étendue des pertes de capacités cognitives, capacités de communication, capacités comportementales, d’autonomie, ainsi que les capacités auditives, un plan thérapeutique peut être bâti. Les problèmes cognitifs et de communication d’un patient souffrant de traumatisme cérébral sont à traiter le plus tôt possible, dès le séjour du patient à l’hôpital. Cette thérapie précoce mettra souvent l’accent sur l’amélioration des capacités d’attention et d’alerte. Elle se concentre ensuite sur l’orientation de l’individu par rapport à son environnement social, le lieu, l’heure, et le contexte, et sur la compréhension de texte.
La rééducation sur le long terme peut prendre la forme de séances de groupes ou individuelles selon les besoins de chaque patient. Cette thérapie a souvent lieu dans un centre dédié pour le traitement des patients cérébro-lésés. Les thérapies peuvent être complémentées par des activités à domicile. Les centres de rééducation permettent des thérapies intensive grâce au regroupement sur le lieu d’orthophonistes, de physiothérapeutes, d’ergothérapeutes et de neuropsychologues, au moment où le patient est le plus susceptible d’en bénéficier. D’autres patients peuvent aussi être soignés à domicile ou sur la base de séjours en hôpital de jour.
Le but de la rééducation est d’aider les individus à se réapproprier le plus haut niveau d’autonomie fonctionnelle possible. Les thérapies se concentrent sur la récupération des capacités perdues, ainsi que l’apprentissage de nouvelles manières de fonctionner afin de compenser les capacités altérées suite au traumatisme. La plupart des patients répondent de meilleures manières aux traitements adaptés spécifiquement à leur histoire et à leurs intérêts. Les programmes thérapeutiques les plus efficaces impliquent les membres de la famille qui sont le mieux à même de fournir des informations pertinentes et fournissent ainsi un soutien important au processus de rééducation.