Une étude récente publiée dans le Journal de médecine interne translationnelle (https://doi.org/10.1515/jtim-2024-0017) révèle des informations significatives sur l'impact plus large du reflux gastro-œsophagien (RGO) sur la santé cardiovasculaire. En utilisant une approche rigoureuse de randomisation mendélienne bidirectionnelle (MR), la recherche fournit des preuves convaincantes que le RGO ; une condition traditionnellement reconnue comme un trouble digestif caractérisé par un reflux acide et des brûlures d'estomac ; peut influencer les facteurs de risque cardiovasculaires clés, y compris la pression artérielle, les profils lipidiques et le risque de maladie cardiaque.
Cette étude révolutionnaire suggère que les effets du RGO pourraient s'étendre au-delà du système digestif, jouant potentiellement un rôle important dans la santé cardiovasculaire. « Notre recherche met en évidence que le RGO peut avoir un impact significatif sur le risque cardiovasculaire, offrant une vision plus complète de son influence », a déclaré Qiang Wu, du département principal de cardiologie du sixième centre médical de l'hôpital général chinois PLA à Pékin, en Chine.
L'utilisation de la randomisation mendélienne bidirectionnelle offre un avantage par rapport aux études traditionnelles en contrôlant les facteurs de confusion et en abordant la causalité inverse. Cette approche, qui utilise des données génétiques pour tirer des conclusions causales, fournit une base plus solide pour comprendre comment le RGO pourrait influencer les résultats cardiovasculaires. Des variantes génétiques associées au RGO ont été utilisées comme variables instrumentales, permettant aux chercheurs d'étudier avec une plus grande précision le rôle causal potentiel du RGO dans les maladies cardiovasculaires, selon Qiang Su, du département de cardiologie de l'hôpital Jiangbin de la région autonome Zhuang du Guangxi. L'étude a appliqué une approche IRM à deux échantillons, tirant des données d'études d'association pangénomiques (GWAS) impliquant plus de 600 000 participants, dont 129 000 cas de RGO diagnostiqués, tandis que des données cardiovasculaires ont été obtenues à partir d'une cohorte européenne de plus de 200 000 individus. Les chercheurs se sont concentrés sur des paramètres clés de la pression artérielle tels que la pression artérielle systolique (PAS), la pression artérielle diastolique (DBP), la pression pulsée (PP) et la pression artérielle moyenne (MAP).
L'étude a utilisé plusieurs techniques avancées d'IRM, notamment l'analyse pondérée par la variance inverse (IVW), la régression MR Egger et l'approche médiane pondérée. Ces méthodes contrôlaient les effets pléiotropes, dans lesquels un gène affecte plusieurs caractères, améliorant ainsi la fiabilité des résultats. Cette approche rigoureuse a conduit les chercheurs à conclure que le RGO pourrait avoir un impact significatif sur les facteurs de risque cardiovasculaire, notamment la tension artérielle et les taux de lipides.
L’une des découvertes les plus remarquables de l’étude était une forte association entre le RGO et l’hypertension artérielle. Les chercheurs ont observé que le RGO génétiquement prédit était lié à une pression artérielle systolique (TAS) plus élevée (β = 0,053, P = 0,036) et à une pression artérielle diastolique (DBP) (β = 0,100, P < 0,001), ce qui suggère que le RGO pourrait aggraver l'hypertension. ;un facteur de risque majeur de maladie cardiaque et d’accident vasculaire cérébral.
En termes de profils lipidiques, l'étude a indiqué que le RGO était associé à une augmentation des taux de cholestérol des lipoprotéines de basse densité (LDL) (β = 0,093, P < 0,001) et de triglycérides (β = 0,153, P < 0,001), qui sont tous deux associée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires. À l’inverse, le RGO était inversement associé au cholestérol des lipoprotéines de haute densité (HDL) (β = -0,115, P = 0,002), souvent considéré comme le « bon » cholestérol qui protège contre les maladies cardiaques.
De plus, la recherche a montré que le RGO augmente le risque de maladies cardiovasculaires telles que l'infarctus du myocarde (crise cardiaque) et l'hypertension. Plus précisément, l’odds ratio pour l’infarctus du myocarde était de 1,272 (IC à 95 % : 1,040 à 1,557, P = 0,019) et pour l’hypertension, il était de 1,357 (IC à 95 % : 1,222 à 1,507, P < 0,001). Cependant, aucune association significative n’a été trouvée entre le RGO et l’insuffisance cardiaque.
Ces résultats indiquent que le RGO pourrait être un facteur de risque potentiel de maladies cardiovasculaires. En révélant ces associations, notre étude souligne l'importance des stratégies de diagnostic précoce et de prévention du RGO et des maladies cardiovasculaires.
Qiang Su de l'hôpital de Jiangbin
Cette étude souligne la nécessité d'une sensibilisation accrue aux implications cardiovasculaires potentielles du RGO. Avec des millions de personnes touchées par le RGO dans le monde, ces résultats pourraient encourager les prestataires de soins de santé à adopter des approches plus proactives pour les personnes à risque.