De nouvelles recherches publiées en ligne dans Examen des services à l’enfance et à la jeunesse ont constaté qu’environ les deux tiers (63 %) des survivants adultes de violence physique dans l’enfance sont en parfaite santé mentale, également connue sous le nom d’épanouissement psychologique.
Il s’agit d’une découverte très encourageante pour les survivants de violence physique durant l’enfance. Nos résultats indiquent que de nombreuses personnes ayant des antécédents de violence physique atteignent des niveaux élevés de satisfaction de la vie et de bien-être psychologique. Ces résultats mettent en évidence l’incroyable résilience de cette population. »
Esme Fuller-Thomson, auteure principale, professeure à la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l’Université de Toronto et directrice de l’Institute for Life Course and Aging
Les chercheurs ont comparé un échantillon représentatif à l’échelle nationale de 853 Canadiens ayant des antécédents de violence physique dans l’enfance à 17 216 répondants sans antécédents de violence à l’aide de données tirées de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes – Santé mentale de Statistique Canada. Pour être considérés comme ayant une santé mentale complète, les participants devaient déclarer : 1) l’absence de maladie mentale (telle que les troubles liés à l’utilisation de substances, la dépression, l’anxiété ou les tendances suicidaires) au cours de l’année précédente, 2) le bonheur ou la satisfaction de vivre presque quotidiennement au cours du dernier mois et 3) des niveaux élevés de bien-être social et psychologique au cours du dernier mois. Les chercheurs ont intentionnellement exclu tous les répondants qui avaient été exposés à des abus sexuels dans l’enfance ou à la violence domestique parentale afin de démêler l’impact négatif de la violence physique dans l’enfance d’autres adversités souvent concomitantes pendant l’enfance.
Bien que les résultats soient encourageants, l’étude a tout de même révélé un pourcentage plus élevé d’épanouissement psychologique chez les personnes sans antécédents de violence physique dans l’enfance. « 75 % de la population générale a déclaré être en parfaite santé mentale, contre seulement 63 % des survivants d’abus physiques pendant l’enfance », déclare le co-auteur Kandace Ryckman, diplômé de la Dalla Lana School of Public Health de l’Université de Toronto. « Nous espérons que ces résultats pourront soutenir le développement d’interventions plus efficaces pour cette population et, en fin de compte, promouvoir le bien-être des survivants. »
« Les répondants qui avaient été déprimés à un moment quelconque de leur vie étaient considérablement moins susceptibles d’être épanouis psychologiquement », explique le co-auteur Andie MacNeil, assistant de recherche à la Faculté de travail social Factor-Inwentash de l’Université de Toronto. « Cela souligne l’importance des interventions de santé mentale tenant compte des traumatismes pour cette population. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) et les interventions basées sur la pleine conscience ont une base de preuves solide pour améliorer les résultats de santé mentale chez les survivants d’abus. »
La douleur chronique a également eu un effet significatif sur la relation entre la violence physique et la santé mentale complète. « L’examen de la santé mentale complète encourage une compréhension plus holistique de la santé mentale qui va au-delà de la présence ou de l’absence de maladie mentale. » dit Fuller-Thomson « Il est essentiel de tenir compte des facteurs physiques, comme la douleur chronique, lorsqu’il s’agit de soutenir la santé mentale des victimes d’abus. »