Dans un article récent publié dans le Tendances en endocrinologie et métabolisme Journal, les chercheurs ont résumé les études sur l’association entre le cholestérol des lipoprotéines de haute densité (HDLC) et différents types de cancer pour comprendre s’il est possible d’utiliser les taux plasmatiques de HDLC comme biomarqueur et prédicteur pronostique du cancer.
Les résultats de l’étude pourraient éclairer les stratégies de recherche explorant de nouvelles thérapies contre le cancer.
Étude: Cholestérol à lipoprotéines de haute densité et carcinogenèse. Crédit d’image : nobeastsofierce/Shutterstock.com
Arrière-plan
Les HDL sont de petites molécules de protéines et de lipides à haute densité ayant trois fonctions principales dans le corps humain. Premièrement, ils inversent le transport du cholestérol du sang périphérique vers le foie pour le traitement et l’utilisation, réduisant ainsi son accumulation dans le corps.
Deuxièmement, le HDL a une activité antioxydante, l’apolipoprotéine AI (APOAI) et la paraoxonase 1 (PON1) étant ses principaux composants antioxydants. Enfin, dans la pratique clinique, les niveaux de HDLC aident à surveiller le risque de maladies cardiovasculaires (MCV). De manière frappante, une étude récente a montré une corrélation en forme de U entre les niveaux de HDLC et la mortalité liée aux MCV.
Les chercheurs ont découvert une association étroite entre la HDLC et les tumeurs, mais le mécanisme qui la régit reste largement inconnu. Plusieurs études antérieures ont également systématiquement trouvé une association entre de nombreux types de cancers avec de faibles niveaux de HDLC dans le sang par rapport aux patients non cancéreux.
Compte tenu de la relation conflictuelle entre HDLC et les tumeurs, une exploration plus approfondie est cruciale pour renforcer la découverte selon laquelle des niveaux réduits de HDLC augmentent le risque de cancer et régissent un mauvais pronostic du cancer. Cependant, les preuves globales sur les mécanismes moléculaires régissant toutes les fonctions HDLC sont limitées.
Principaux résultats de l’examen
Les mécanismes liant HDLC et carcinogenèse ne sont pas bien compris. Des études ont mis en évidence que la relation entre HDLC et le cancer du sein est très controversée. À l’inverse, la relation entre HDLC et les cancers de l’ovaire et de l’endomètre est cohérente.
Certaines études évaluant la corrélation entre HDLC et le cancer de l’ovaire ont démontré que ses niveaux sont nettement faibles chez les patientes atteintes de tumeurs gynécologiques métastatiques par rapport à celles atteintes de tumeurs bénignes.
Remarquablement, Yilmaz et al. fait des constatations contradictoires dans des cas de cancer de la prostate. Ils ont suggéré que la HDLC augmentait la prolifération et la migration des cellules dans les tumeurs cancéreuses de la prostate, probablement liées à des déficits de PON1 ou à une expression réduite du récepteur piégeur, classe B type 1 (SR-B1).
Ainsi, d’autres études sont nécessaires pour confirmer la corrélation entre le cancer de la prostate et le HDLC et pour déterminer si ces différences reflètent les mécanismes métaboliques uniques au niveau moléculaire qui régissent le cancer de la prostate.
Xu et al. ont également constaté que la surexpression de SR-B1 pourrait favoriser la progression du carcinome à cellules claires du rein (ccRCC) en extrayant le cholestérol du HDL dans les cellules tumorales, qui nécessitent une nutrition pour leur croissance, ce qui en fait un biomarqueur potentiel du ccRCC et une cible thérapeutique.
De même, la régulation à la baisse du récepteur X du foie (LXR) régule à la baisse l’expression des transporteurs de la cassette de liaison à l’ATP (ABC) médiant l’efflux de cholestérol des cellules, inhibant ainsi l’apoptose déclenchée par les mitochondries, permettant la survie des cellules cancéreuses. Des chercheurs ont fait des observations similaires dans d’autres cancers.
Une autre étude a démontré qu’un inhibiteur de SR-B1 a cessé la prolifération des lignées cellulaires du cancer du sein. Dans des études sur des patients atteints d’un cancer de la prostate, l’inactivation de SR-B1 semblait être liée à des niveaux plus élevés de HDLC et à une réduction substantielle de la taille de la tumeur.
Un autre fait saillant de cette revue a été la découverte que les nanoparticules recombinantes de lipoprotéines de haute densité (rHDL) sont un nouveau traitement anticancéreux prometteur, en particulier pour les cancers métastatiques. Ces agents sont également hautement sûrs, se lient spécifiquement au SR-B1 et ne sont pas reconnus par le système réticulo-endothélial.
Ils ont montré le potentiel de fournir avec succès des médicaments à petite molécule, des protéines thérapeutiques, des antigènes vaccinaux et même de petits acides ribonucléiques interférents (ARNsi). De même, le gambogien porteur de rHDL pourrait aider à traiter le cancer du foie en interagissant avec les cellules tumorales via le récepteur SR-B1.
Dans le traitement du cancer du sein triple négatif, la rHDL associée au lapatinib et à la valrubicine a eu un meilleur effet qu’un traitement en monothérapie. D’autres applications de rHDL incluent l’utilisation de rHDL pour encapsuler l’administration intratumorale d’agents chimiothérapeutiques pour traiter le cancer colorectal et améliorer les taux de survie, comme le montre une étude de Scheetz et al.
En effet, la combinaison de SR-B1 et de rHDL est devenue un domaine de recherche important et est très prometteuse pour les années à venir.
conclusion
La plupart des publications sur le HDLC et différents types de cancers ont rapporté que de faibles niveaux de HDLC étaient liés à une fréquence tumorale plus élevée et à un mauvais pronostic. Cependant, certaines études ont obtenu des résultats opposés et non significatifs.
Ainsi, il est nécessaire de mener davantage d’études sur les mécanismes de HDLC et le développement de tumeurs pour trouver des preuves fiables sur l’utilisation des taux plasmatiques de HDLC comme marqueurs potentiels et prédicteurs pronostiques du cancer.