Dans une étude récente publiée dans Journal de Pédiatrieles chercheurs ont exploré la vaccination active et passive chez les enfants contre le virus respiratoire syncytial (VRS).
Sommaire
Arrière plan
Malgré l’importance mondiale des infections à VRS chez les enfants, jusqu’à présent, un seul anticorps monoclonal, le palivizumab, a été autorisé à des fins thérapeutiques. Au cours des prochaines années, cependant, des améliorations de l’immunologie du VRS pourraient permettre la production de nouveaux vaccins et d’anticorps monoclonaux sûrs et efficaces.
Stratégies globales
Dans la présente étude, les chercheurs ont résumé les informations disponibles sur les vaccinations actives et passives autorisées et en développement contre le VRS chez les enfants et les femmes enceintes.
La compréhension croissante de la réponse immunitaire au VRS et la reconnaissance croissante du fardeau de la maladie à VRS ont entraîné une croissance considérable du nombre de candidats valables pour la vaccination passive et active. Une combinaison de techniques, telles que l’immunisation passive et active, est la stratégie optimale pour protéger principalement les nouveau-nés et les enfants d’âge préscolaire.
Pour les nourrissons âgés de moins de six mois, l’immunisation maternelle des femmes enceintes suggère des vaccins à base de protéines comprenant soit des sous-unités vaccinales de glycoprotéine F pré-fusion (pré-F) stabilisées, soit des particules de type viral comprenant de la protéine F. La principale technique pour les enfants plus âgés est active vaccination avec des vaccins vivants, y compris un virus atténué, des vaccins à base de vecteur recombinant ou des vaccins chimériques.
Vaccination pédiatrique active
Vaccin vivant atténué
Il s’agit de l’une des familles de vaccins les plus prometteuses pour les nouveau-nés et les enfants plus âgés, car ils ont été conçus pour générer une forte réponse immunitaire via une infection locale atténuée grâce à la stimulation des systèmes immunitaires cellulaire et humoral. Il y a actuellement neuf candidats en cours d’essais cliniques.
Notamment, dans l’une des analyses comprenant sept phases, un essai réalisé sur 239 nourrissons âgés de six à 24 mois a évalué cinq vaccins en cours de développement qui ont provoqué des réponses d’anticorps neutralisants chez 80 % des sujets vaccinés. L’efficacité de la réduction des épisodes de maladies respiratoires aiguës à VRS nécessitant un traitement médical était de 67 %, avec une réduction de 88 % des infections des voies respiratoires inférieures (IVRI) liées au VRS.
Vaccins à vecteur viral recombinant
Cette catégorie de vaccins contre le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) est constituée de virus ayant des gènes RSV déficients en réplication et a été largement utilisée. Il est destiné à stimuler l’immunité cellulaire et humorale. Pour les enfants, le pré-F.Ad26.RSV, qui utilise un vecteur adénoviral pour exprimer la protéine F pré-fusion, est le premier choix. Les résultats de la phase 2 de l’essai sur des nourrissons séropositifs pour le VRS dans leur deuxième année de vie ont démontré que le pré-F. Ad26.RSV était immunogène et sûr.
Vaccin chimérique
La production de la protéine RSV dans des bactéries ou des virus avec des caractéristiques de sécurité et une présentation antigénique supérieures à celles des vaccins à base de vecteurs est la caractéristique déterminante de cette gamme de vaccins. Une option possible basée sur l’administration intradermique de la protéine BCG N recombinante a démontré l’innocuité et l’immunogénicité dans une recherche de phase 1 chez des individus en bonne santé. Le deuxième candidat potentiel est le virus Sendai (SeV)-RSV, qui réplique efficacement le gène porteur de la protéine RSV F. Dans les études de phase 1 au cours desquelles ce vaccin a été administré par voie intranasale à des individus en bonne santé, son innocuité a été démontrée.
vaccins à ARNm
Une étude de phase 1 du vaccin ARNm-1345 codant pour le VRS pré-F stabilisé est actuellement en cours chez des femmes en bonne santé en âge de procréer, des enfants séropositifs pour le VRS entre 12 et 59 mois et des personnes âgées. Comme avantage supplémentaire, les vaccinations à ARNm contre le VRS peuvent être associées à des vaccins à ARNm, qui sont également à l’étude chez les adultes contre la grippe et le SRAS-CoV-2.
Immunisation passive
Le palivizumab est le seul anticorps monoclonal cliniquement autorisé et utilisé au cours des trois dernières décennies. Dans trois essais cliniques randomisés et contrôlés par placebo, l’efficacité et l’innocuité du palivizumab ont été démontrées. Une méta-analyse de 2 831 nouveau-nés à haut risque a révélé que l’utilisation du palivizumab n’était pas liée à une probabilité accrue d’événements indésirables, mais était liée à une diminution des hospitalisations liées au VRS et des admissions en unité de soins intensifs pédiatriques.
Le nirsevimab est le plus prometteur parmi les nouveaux anticorps monoclonaux à longue demi-vie, comme en témoignent les essais de phase 3. En 2020, un essai clinique de phase 2b contrôlé par placebo a évalué le nirsevimab chez 1 453 prématurés en bonne santé nés après une période de gestation entre 29 et 34 semaines et six jours et a noté une diminution de 78,4 % de la probabilité d’hospitalisation pour le VRS, qui s’est maintenue pendant 150 jours après la vaccination. Le clesrovimab (MK-1654) est également un anticorps monoclonal potentiel qui, comme le nirsevimab, cible le site IV de la protéine F.
Conclusion
Dans l’ensemble, l’étude a mis en évidence que dans les années à venir, une vaccination active efficace contre le VRS devrait devenir une réalité. Pourtant, en attendant, les anticorps monoclonaux continuent d’être utilisés dans les populations à haut risque dans la majorité des pays.