La pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), causée par la propagation rapide du syndrome respiratoire aigu sévère coronavirus-2 (SRAS-CoV-2), a fait plus de 6,9 millions de morts dans le monde.
Plusieurs variantes du SARS-CoV-2 sont apparues en raison de mutations génomiques de la souche SARS-CoV-2 ancestrale ou de type sauvage (WT). Parmi ces variantes, celles classées comme variantes préoccupantes (COV) posent un plus grand défi à l’immunité à long terme induite par le vaccin et/ou l’infection.
De nombreux vaccins COVID-19 ont été développés ciblant la protéine de pointe de la souche SARS-CoV-2 WT. Il est donc important d’évaluer l’efficacité de ces vaccins contre les nouvelles souches de SRAS-CoV-2, en particulier les COV.
Sommaire
Arrière-plan
Plus récemment, la variante SARS-CoV-2 Omicron a circulé dans la majorité des pays du monde. Depuis l’émergence des COV, la variante Omicron s’est avérée être la souche la plus distincte sur le plan antigénique.
La plupart des mutations de cette souche affectent le sous-domaine S1 de la protéine de pointe, ce qui facilite divers degrés d’évasion immunitaire et une diminution significative de la protection à long terme contre la réinfection.
Même si de nombreuses études ont indiqué la diminution de la capacité neutralisante des anticorps induite par des variants antérieurs ou la vaccination, peu de documents concernant l’avidité des anticorps persistants sont disponibles. L’avidité des anticorps décrit la force de liaison à l’antigène cible, ce qui est extrêmement important pour la fonctionnalité des anticorps.
Des études antérieures ont montré que l’avidité augmente avec le temps après le contact grâce à la maturation des cellules B dans les centres germinatifs. Cela implique la possibilité de compenser l’effet décroissant des anticorps jusqu’à un certain niveau.
Une récente Frontières en immunologie L’étude a caractérisé la concentration et l’affinité de liaison des anticorps induits par la souche SARS-CoV-2 WT contre le sous-variant Omicron BA.1 (OM).
À propos de l’étude
Une cohorte post-infection comprenant des participants adultes séropositifs de l’étude de séroprévalence Ischgl-2 a été développée. Cette cohorte comprenait des participants ayant contracté une infection par le SRAS-CoV-2 lors de la première vague d’infection en mars/avril 2020. Des échantillons de sang des participants ont été prélevés en novembre 2020, soit 7 à 8 mois après le contact avec l’agent pathogène. Aucun des participants n’a signalé une deuxième infection lors de la collecte de sang (prélèvement).
Cette cohorte comprenait également des participants à l’étude ShieldVacc-2, qui ont reçu leur deuxième dose du vaccin COVID-19 (BioNTech/Pfitzer) en mars/avril 2021. Pour ces participants, des échantillons de sang ont été prélevés en novembre 2021, soit 7 à 8 mois après le contact avec l’antigène.
Au total, 690 participants appariés selon l’âge et le sexe ont été recrutés, parmi lesquels 354 ont reçu un double vaccin à ARNm et 336 ont été infectés par le WT. Les deux groupes avaient un nombre plus élevé de participants masculins.
Résultats de l’étude
Conformément aux études précédentes, l’étude actuelle a révélé que les anticorps générés par l’infection WT ont un titre d’anticorps de liaison et de neutralisation plus faible envers les épitopes OM. Même si la concentration réduite d’anticorps contre l’antigène muté était attendue, une avidité d’anticorps injustifiée pour le variant Omicron s’est avérée non seulement non inférieure à l’avidité WT. Fait intéressant, l’affinité de liaison s’est avérée légèrement plus élevée envers l’antigène OM chez tous les participants de la cohorte.
Notamment, cette étude a indiqué que les anticorps non neutralisants préexistants et l’avidité des anticorps ont un rôle protecteur contre les infections graves. Ce facteur aurait pu empêcher la sévérité de l’ère Omicron. À l’avenir, les chercheurs doivent déterminer si un changement structurel des épitopes associé à une mutation a conduit à l’observation susmentionnée.
L’analyse des échantillons de sang a indiqué une baisse significative des anticorps IgG après un pic initial dans les trois premiers mois après le contact avec l’antigène. Cette observation était particulièrement vraie pour les participants vaccinés. Après la poussée initiale, les titres d’anticorps ont diminué et ont atteint un niveau stable, et cette concentration a persisté pendant au moins un an.
Des études antérieures ont indiqué la possibilité de changements structurels après des mutations, qui pourraient affecter la fonctionnalité et la capacité de liaison des anticorps. Cependant, l’étude actuelle a indiqué une préservation réduite mais significative de la capacité de liaison contre le variant muté à la fois dans les groupes convalescents et vaccinés. Comparé au groupe infecté par WT, le groupe vacciné présentait des titres d’anticorps plus élevés contre l’OM.
Le test d’avidité correspondant à la concentration adopté dans cette étude offrait une meilleure comparabilité de l’affinité de liaison en raison du fait que la maturation de l’avidité est un processus dépendant du temps.
Forces et limites
L’un des points forts de cette étude est sa grande taille d’échantillon et la comparabilité de la répartition par sexe et par âge entre les deux groupes, c’est-à-dire infectés par le WT et vaccinés. De plus, cette étude a utilisé les tests ELISA validés selon les normes européennes.
Même si une infection antérieure dans la cohorte vaccinée a été exclue sur la base des antécédents d’infection des participants, il existe une possibilité d’un risque résiduel d’infections passées qui pourrait avoir un impact sur les résultats. L’utilisation de la sous-variante Omicron (BA.1) a limité la généralisabilité de l’étude.
L’étude actuelle s’est concentrée sur les aspects humoraux de l’immunité et n’a pas pris en compte l’immunité cellulaire en raison du manque de données pertinentes. Les recherches futures doivent analyser l’effet synergique des deux types d’immunités sur les résultats de la maladie du SRAS-CoV-2.
Malgré les limites, cette étude a révélé la présence d’une proportion non négligeable d’anticorps de liaison dans la cohorte d’étude efficace contre le variant Omicron BA.1.