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Le problème de santé
Quatre-vingts pour cent des Français auront eu dans leur vie une lombalgie, autrement dit un mal de dos. Parmi eux, 10 % vont développer des douleurs persistantes ou chroniques. Huitième motif le plus fréquent de consultation en médecine générale, et quatrième chez les quadragénaires, la lombalgie commune n’est pas pour autant une maladie mais un symptôme d’origine multifactorielle.
L’étude de référence
Incluant cent quarante-huit patients de dix-huit à quatre-vingts ans, un essai randomisé a comparé deux méthodes pour soigner une lombalgie chronique bénigne : Back School, basée sur des exercices en groupe, et McKenzie, reposant sur des exercices individuels. Le comparatif prend en compte l’intensité de la douleur, le niveau d’invalidité, la qualité de vie et l’amplitude des mouvements, avec plusieurs évaluations : en début d’intervention, à sa fin, puis à trois et six mois de suivi. Les résultats montrent une réduction de la douleur et de l’invalidité dans les deux groupes. Cependant, l’invalidité décroît davantage avec la méthode McKenzie, et elle permet une amélioration plus importante de la qualité de vie au niveau physique au bout de trois mois.
Descriptif de la méthode
La méthode McKenzie, ou Diagnostic et Thérapie Mécanique (MDT), est basée sur des exercices physiques avec une composante éducative. Elle s’appuie sur le principe d’auto-traitement et de recherche d’autonomie du patient. Ce dernier passe par quatre phases consécutives durant deux à quatre semaines : une évaluation initiale, une caractérisation de sa lombalgie, une pratique d’exercices physiques personnalisés et un apprentissage de stratégies d’autogestion pour contrôler les symptômes. La thérapie prend en charge les troubles mécaniques (comme les lumbagos) mais ne traite pas les douleurs d’origine inflammatoire comme la spondylarthrite qui constitue une contre-indication. Le praticien commence donc par effectuer un interrogatoire approfondi afin d’analyser le type de douleurs dont souffre le patient, mais aussi leurs répercussions dans sa vie quotidienne. Il affine son bilan individuel avec un examen mécanique dans lequel il fait répéter certains mouvements permettant de préciser la localisation et l’intensité de la douleur. Il propose ensuite des exercices précis de posture, d’étirement et de renforcement musculaire, susceptibles d’être modifiés et adaptés en fonction de l’évolution de la réponse symptomatique et mécanique du patient. La méthode l’éduque ainsi à la bonne réalisation d’exercices et de postures qui fonctionnent pour lui, à reproduire à la maison. Cela demande de l’implication et la répétition d’exercices plusieurs fois par jour.
Les mécanismes d’action
Cette méthode vise à diminuer, voire à éliminer directement les symptômes en fournissant des mouvements directionnels mécaniques correctifs. Elle rééduque les patients sur des stratégies de mouvement et de posture pour réduire la douleur en s’appuyant sur des principes d’extension et de flexion. Les exercices peuvent être inconfortables au début, mais avec une progression prudente et des répétitions, la thérapie opère.
Bénéfices
L’INM diminue les douleurs de dos et apprend à les gérer. En s’adressant non à la pathologie mais au patient et à son mode de vie, elle l’autonomise et ses bénéfices persistent à long terme.
Quels sont les risques ?
L’effet indésirable le plus fréquent est l’accentuation de la douleur pendant quelques jours, voire une ou deux semaines. Le signe d’une indication d’exercice inappropriée, ou d’une mauvaise progression de la prise en charge. Cet échec peut aussi relever de candidats potentiels à une chirurgie.
Conseils pratiques
La Haute Autorité de Santé recommande de consulter un kinésithérapeute en cas de douleur lombaire de plus de trois mois. Le faire plus tôt peut être intéressant pour éviter une chronicisation de la douleur et l’utilisation de médicaments inutiles en autoprescription. Un praticien certifié de l’INM est capable de déterminer rapidement si la thérapie est indiquée pour un patient. Dans le cas contraire, il l’orientera vers le bon spécialiste ou l’examen le mieux adapté à son cas.
À qui s’adresser ?
Un kinésithérapeute formé à la méthode, donc référencé sur le site de l’institut McKenzie ou celui de l’association francophone dédiée.