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Le problème de santé
L’épicondylite latérale, ou tendinite du coude, est largement connue sous le nom de tennis elbow, car elle touche 50 % des joueurs de tennis, notamment les débutants apprenant le revers à une main. Néanmoins, seulement 10 % des patients atteints par cette tendinite jouent au tennis. Elle est très fréquente chez les ouvriers, parmi lesquels 10,5 % peuvent ressentir des douleurs latérales au coude et 2,4 % ont un diagnostic confirmé. Le risque le plus élevé se situe chez les travailleurs manipulant des objets ou des outils lourds et chez ceux multipliant les mouvements répétitifs. Pour tous, la maladie comporte quatre stades : apparition d’une réponse inflammatoire transitoire, symptômes devenant chroniques, lésions évoluant vers des déchirures tendineuses partielles ou totales, et, enfin, fibrose et calcification.
L’étude de référence
Une méta-analyse a recensé dix-neuf essais randomisés évaluant une dizaine de traitements de kinésithérapie pour cette tendinite. Les résultats montrent une meilleure efficacité pour une thérapie manuelle et une musculation excentrique spécifique, ainsi qu’un rapport coût-efficacité très favorable. D’autres techniques comme les ondes de choc et les bandages sont possibles en complément.
Descriptif de la méthode
Un protocole de kinésithérapie spécifique est le traitement de première intention de l’épicondylite latérale. La thérapie dure en moyenne dix semaines, avec deux séances hebdomadaires pendant la première phase et une pendant la deuxième. La troisième phase est consacrée à la remise en charge et l’apprentissage de gestes non traumatiques, la douleur guidant le patient vers des gestes corrigés. Le programme comprend différentes techniques comme la manipulation de Mill (extension du coude avec impulsion) et des exercices de renforcement musculaire. Ces derniers rééduquent les tendons dans le sens du mécanisme lésionnel en augmentant progressivement leur capacité à transmettre la force développée ou contrôlée par le muscle au segment osseux. Adapté aux besoins du patient, l’exercice sollicite le tendon dans les différentes qualités musculaires possibles (vitesse, force, endurance, puissance). Des séries de quinze mouvements effectués avec une charge optimale sont réalisées, le patient ayant tendance à réaliser les dix premiers sans difficulté puis à décrire une douleur pour les cinq derniers. Ces exercices sont d’abord effectués à vitesse lente et constante. Si l’on ne ressent pas de douleur, la masse n’est pas assez élevée ou la vitesse s’avère trop lente. La charge doit alors augmenter avant la vitesse du mouvement.
Les mécanismes d’action
Le traitement vise à corriger la persistance de gestes non conformes, la perte de force, la déstabilisation du membre supérieur et l’augmentation des douleurs. En redevenant logique dans sa fonction et son intensité, le geste va respecter la biomécanique du membre supérieur et la capacité du tendon.
Bénéfices
Ce protocole de kinésithérapie spécifique contre le tennis elbow permet de faire disparaître la douleur et l’inflammation.
Quels sont les risques ?
Si la douleur du patient est respectée lors des exercices et des manipulations, il n’existe aucun autre risque que la récidive.
Conseils pratiques
Partagez toutes vos sensations avec le kinésithérapeute et respectez à la lettre la position de travail, les gestes techniques qu’il vous recommande et les temps de repos. Votre rééducation en dépend. N’hésitez pas à changer vos gestes traumatisants pendant le traitement, par exemple en faisant un revers à deux mains si vous voulez continuer à jouer au tennis. Pensez à bien boire avant, pendant et après les séances. Les anti-inflammatoires ne doivent en revanche pas être systématiques, et il ne faut surtout pas les utiliser en fonction des variations de la douleur. Sachez aussi que tout massage par friction transversale profonde n’a aucune utilité contre l’épicondylite.
À qui s’adresser ?
Un kinésithérapeute formé à l’INM suite à une prescription médicale.