Sommaire
Un problème de santé
Troisième cause de mortalité dans le monde, la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) est une maladie principalement due au tabagisme. À ce jour non guérissable, elle s’aggrave avec l’âge et conduit à des difficultés respiratoires croissantes. Les parois bronchiques s’épaississent à cause de leur inflammation et elles sécrètent plus de mucus à chaque infection respiratoire, jusqu’à l’obstruction totale et l’asphyxie. Plus le diagnostic est tardif, plus le patient s’essouffle au moindre effort, souffre de bronchites à répétition et risque d’être hospitalisé et parfois intubé.
Les études de référence
Une méta-analyse a évalué l’efficacité d’un programme d’autogestion de la BPCO en incluant vingt-deux essais randomisés. En un an, une amélioration significative a été constatée sur la qualité de vie et le nombre d’hospitalisations. Une seconde méta-analyse souligne la nécessité d’intégrer à ce programme un plan d’action spécifique contre les exacerbations de la maladie (phase d’aggravation aigüe).
Descriptif de la méthode
Le programme d’autogestion « Bien vivre avec la BPCO » comporte des stratégies motivationnelles, d’engagement et de soutien permettant aux patients d’affronter la maladie de façon personnalisée avec une efficacité démontrée par un essai randomisé canadien. Ce programme individuel d’éducation multifacette est administré à domicile par un infirmier sur une période de deux mois, avec un suivi téléphonique mensuel de quatre mois. Il comprend sept modules traitant des points suivants : informations de base sur la BPCO ; prévention et contrôle des symptômes par des techniques d’inhalation médicamenteuse ; conception et utilisation d’un plan d’action en cas d’exacerbation aiguë ; mode de vie sain et gestion des émotions ; activités de loisirs et voyages ; activités physiques ; oxygénothérapie à domicile. Les sessions se déroulent sur quatre demi-journées durant lesquelles les participants reçoivent des documents pédagogiques (livret, vidéo).
Les mécanismes d’action
Le programme d’autogestion aide à adopter les bons comportements face à la BPCO. Il accroît la capacité à anticiper les problèmes, à prendre les bonnes décisions face à chaque situation, à consolider les relations avec ses soignants et à planifier ses actions. Se construisent ainsi de nouvelles habitudes et des stratégies personnalisées pour éviter les nombreuses difficultés provoquées par la maladie.
Bénéfices
Un essai randomisé démontre que, si le programme est mis en œuvre sous la supervision d’un professionnel de santé formé, il réduit de 40 % les hospitalisations et les venues aux urgences, les consultations médicales non programmées diminuant pour leur part de 60 %. L’essai canadien met aussi en évidence que la baisse des soins non programmés représente une économie moyenne annuelle de mille cinq cent soixante-quatre euros par patient. Un de nos propres essais démontre qu’un programme similaire, réalisé cette fois en collectif au CHU de Montpellier, améliore l’état général des patients en réduisant de quatre cent quatre-vingt-un euros les dépenses de soins en une année tout en rémunérant les professionnels en INM. Mais, la réduction de la fréquence et de la durée des exacerbations constitue d’abord un gain majeur pour la qualité de vie et la santé des malades.
Quels sont les risques ?
Des effets indésirables sont possibles si les programmes négligent les maladies pouvant être associées à la BPCO. La focalisation sur cette dernière peut provoquer d’autres problèmes, comme une hypoglycémie en cas de diabète de type 2. Toutes les comorbidités doivent donc être prises en compte dans le plan d’action personnalisé au-delà de la BPCO.
Conseils pratiques
Des tentatives de digitalisation de ce type de programme ont échoué à montrer leur efficacité sur une maladie aussi complexe que la BPCO. Mais vous pouvez consulter en ligne le guide complet de programme utilisé dans l’essai canadien.
À qui s’adresser ?
Un médecin, un pneumologue, un pharmacien, un infirmier ou un kinésithérapeute formé à cette INM. Dans les centres hospitaliers spécialisés dans la BPCO, on pourra vous orienter vers ce programme.