Sommaire
Les composés phytochimiques de l’ail sont liés à la réduction de la pression artérielle, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer les avantages à long terme.
Étude: Ail et hypertension : efficacité, mécanisme d'action et implications cliniquesCrédit photo : Vitalview/Shutterstock.com
Un récent Nutriments Une étude narrative a examiné les preuves scientifiques existantes sur le rôle joué par l’ail dans la réduction efficace de la pression artérielle.
Les constituants phytochimiques de l'ail
Des recherches ont mis en évidence les effets bénéfiques des composés soufrés présents dans l’ail, en particulier l’alliine, qui représente environ 2,3 % des bulbes d’ail frais. Des composés comme la S-allyl mercaptocystéine (SAMC), la S-allylcystéine (SAC), le sulfure d’allyle méthyle (AMS) et l’allyl mercaptan (AM) se sont révélés avoir des effets anticancéreux et d’autres bienfaits pour la santé. L’ail contient également des terpénoïdes, des flavonoïdes, des stéroïdes et des saponines.
L'allicine, un composé clé, a plusieurs effets protecteurs sur le cœur. Elle aide à prévenir la mort cellulaire, réduit le stress oxydatif et combat l'inflammation. L'allicine aide également à détendre les vaisseaux sanguins, augmente le « bon » cholestérol HDL et diminue le « mauvais » cholestérol LDL et le taux de cholestérol total. Elle peut réduire l'élargissement du muscle cardiaque et le stress oxydatif, qui sont liés aux maladies cardiaques.
L'allicine réduit également la coagulation sanguine et l'hyperglycémie. Des études sur des animaux ont montré qu'elle abaisse la tension artérielle et prévient les changements nocifs dans les vaisseaux sanguins et le cœur en interférant avec des voies de signalisation spécifiques.
De plus, l'allicine aide à réguler la pression artérielle en dilatant les vaisseaux sanguins par divers mécanismes, notamment la production d'oxyde nitrique (NO). Elle réduit également l'expression de récepteurs et de protéines nocifs, tout en augmentant les facteurs de protection comme Nrf2.
Il a été démontré que l'allicine réduit l'accumulation de tissu cicatriciel dans le cœur et diminue le risque d'arythmie en agissant sur les courants potassiques. Un autre composé de l'ail, l'ajoène, peut prévenir l'épaississement des parois des vaisseaux sanguins, ce qui est courant dans l'hypertension et l'athérosclérose. L'ajoène fonctionne bien en association avec l'allicine pour réduire la tension artérielle.
Enfin, la gamma-glutamylcystéine (GGC) présente dans l’ail contribue à dilater les artères et à réduire la tension artérielle lorsqu’elle est associée à l’allicine. L’ail et ses composés fournissent également du sulfure d’hydrogène, qui détend les parois des vaisseaux sanguins et améliore la circulation.
Le mécanisme d'action
La littérature a décrit divers mécanismes concernant l'effet antihypertenseur de l'ail, avec des voies moléculaires qui se chevauchent. En ce qui concerne la réduction du stress oxydatif, le SAC peut diminuer l'activité de la nicotinamide adénine dinucléotide phosphate (NADPH) oxydase et piéger les ROS.
Il a été démontré que l'ail vieilli améliore l'activité de la superoxyde dismutase chez les rats néphrectomisés. L'allicine et la SAC réduisent toutes deux la formation de ROS induite par l'angiotensine II.
Le NF-κB a le potentiel d'activer des gènes qui produisent des cytokines pro-inflammatoires, ce qui peut entraîner une inflammation des vaisseaux sanguins. Chez des rats spontanément hypertendus, le dithiocarbamate de pyrrolidine et le SAC ont été observés comme supprimant les niveaux élevés de NF-κB et de ROS.
Le sulfure d'hydrogène peut réduire la pression artérielle et induire une vasodilatation. Comme mentionné précédemment, les polysulfures présents dans l'ail améliorent la régulation de l'oxyde nitrique (NO) et stimulent le sulfure d'hydrogène par l'effet catalytique de la cystathionine c-lyase (CSE).
L'ail diminue la production de ROS et améliore la biodisponibilité du NO, qui est un régulateur efficace du tonus vasculaire et un vasodilatateur. Le système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) régule l'équilibre hydrique et la pression artérielle. Il a été observé qu'un SRAA hyperactif pouvait entraîner une hypertension.
Une étude a montré la capacité du SAC et du captopril à inhiber de manière synergique les enzymes de conversion de l’angiotensine chez les cobayes et à réduire la pression artérielle chez les rats.
Les cellules musculaires lisses vasculaires (VSMC) sont également responsables de la régulation de la pression artérielle et du tonus vasculaire. La prolifération des VSMC est réduite en réduisant la phosphorylation de l'EFK et en interrompant la phase G0/G1 du cycle cellulaire.
Limites de l’utilisation de l’ail et considérations supplémentaires
Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour faire la lumière sur le rôle de l'ail, c'est-à-dire l'ail cru et l'ail transformé, dans la gestion du syndrome métabolique et la réduction de la tension artérielle. Les effets à long terme de l'ail sur la santé cardiovasculaire ne sont pas encore pleinement explorés.
De plus, des recherches supplémentaires devraient être menées sur le dosage et le mode d’administration appropriés pour profiter pleinement des effets hypotenseurs de l’ail.
Les attentes des patients doivent également être prises en compte, car l'ail ne fait pas baisser la tension artérielle rapidement. Des recherches ultérieures devraient confirmer les avantages à long terme et l'utilisation optimale de l'ail.
Il faut prêter attention à l'allergie à l'ail lors de son utilisation pour traiter l'hypertension. Il existe des preuves préliminaires sur la nature allergène de l'ail. Dans une étude transversale observationnelle, une hypersensibilité alimentaire a été provoquée par l'ail ou l'oignon chez environ 3 % des patients.
Par conséquent, l'hypersensibilité allergique à l'ail ne doit pas être sous-estimée, surtout compte tenu de sa forte consommation. Des études ont également noté des cas d'oesophagite et de gastro-entérite induites par l'ail.
La faible teneur en protéines et la stabilité des bulbes d'ail peuvent limiter leur utilisation future. Des recherches plus poussées sur les peptides bioactifs et les méthodes d'expression hétérologues devraient être menées.
L'ail, utilisé en association avec des médicaments qui influent sur l'agrégation plaquettaire, peut augmenter le risque de saignement. Ces facteurs doivent être pris en compte lors de l'utilisation de l'ail comme moyen de gestion de l'hypertension.