Une étude récente publiée dans Nutrition Clinique ont évalué les associations entre les modifications de la consommation de café et de caféine et les modifications des tissus adipeux.
Sommaire
Arrière-plan
Le surpoids ou l’obésité augmente le risque de maladies chroniques, telles que le cancer, la dépression, le diabète de type 2 (DT2) et les maladies cardiovasculaires (MCV). Les mesures anthropométriques sont de bons substituts pour l’adiposité, mais ne parviennent pas à capturer le tissu adipeux/la distribution. L’absorptiométrie à rayons X à double énergie (DXA) peut déterminer et localiser avec précision le tissu adipeux.
La DXA peut fournir des évaluations plus fiables du risque cardiométabolique d’obésité. La consommation régulière de café est inversement liée au risque de MCV, de certains cancers, de DT2 et de mortalité. Certains des avantages peuvent résulter des effets du café sur le métabolisme énergétique, en partie dus aux actions métaboliques de la caféine.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont examiné la relation entre les changements dans la consommation de café/caféine et les changements dans les mesures d’adiposité. L’équipe a utilisé les données des trois premières années d’un essai clinique randomisé de six ans en cours (PREDIMED-Plus) mené dans 23 centres à travers l’Espagne. Les hommes âgés de 55 à 75 ans et les femmes de 60 à 75 ans ont été recrutés s’ils étaient obèses ou en surpoids et répondaient à au moins trois critères de syndrome métabolique.
Les chercheurs ont utilisé les données des participants qui ont subi des scans DXA. Les participants ont indiqué leurs habitudes alimentaires et de style de vie au départ, six mois et chaque année. Ils ont également fourni des réponses à un questionnaire validé de fréquence alimentaire comprenant 143 items. Les habitudes de consommation de café ont été stratifiées en fonction de la présence/absence de caféine.
À chaque visite, l’adhésion à un régime méditerranéen à faible teneur énergétique (er-MedDiet) a été évaluée à l’aide d’une version modifiée d’un questionnaire validé en 14 points. Les résultats de l’étude étaient l’adiposité mesurée par DXA au départ, six mois, un an et trois ans. Les analyses du corps entier ont fourni des informations sur la composition corporelle en distinguant les composants corporels (masse maigre, osseuse et grasse) et leur localisation.
Les mesures du tissu adipeux distinguaient la graisse corporelle totale, le tissu adipeux viscéral (VAT), le rapport de graisse androïde sur gynoïde, la graisse du tronc et le tissu adipeux sous-cutané (SAT). Une analyse unidirectionnelle de la variance et des tests du chi carré ont été effectués pour évaluer les différences dans les variables ajustées au sexe et à l’âge selon les catégories de consommation de café. Un modèle linéaire à effets mixtes à deux niveaux a été développé pour examiner l’association entre les modifications de la consommation de café et les modifications des tissus adipeux dérivés de la DXA.
Résultats
L’échantillon final comprenait 1483 participants, avec un niveau moyen relativement faible de consommation de café caféiné. Les personnes ayant une consommation accrue de café contenant de la caféine étaient principalement des hommes et plus susceptibles d’être plus jeunes. De plus, une consommation plus élevée de sel, d’énergie totale, d’acides gras trans-insaturés, d’alcool pur, une prévalence plus élevée de tabagisme, une adhésion plus faible à er-MedDiet et une obésité abdominale plus prononcée ont été observées chez les personnes consommant plus d’une tasse de café.
Il y avait des différences mineures de style de vie entre les participants ayant une consommation élevée et faible de café décaféiné, à l’exception de la consommation de sel. L’indice de masse corporelle (IMC), le tour de taille, l’activité physique et les habitudes alimentaires se sont améliorés au cours du suivi par rapport au départ. La consommation moyenne de café n’a pas changé de manière significative au fil du temps.
Une diminution de la graisse corporelle était évidente pour les participants passant d’une consommation de café faible à intermédiaire (modérée) par rapport à ceux qui maintenaient une faible consommation. Des résultats comparables ont été obtenus pour les changements de TVA ou de graisse du tronc. Il n’y avait aucune association significative pour les participants passant à une consommation plus élevée de café contenant de la caféine.
Le ratio de graisse androïde sur gynoïde et le SAT n’étaient pas associés à des changements dans la consommation de café contenant de la caféine. L’indice de masse corporelle et le tour de taille n’étaient pas associés à des changements dans la consommation de café. Une analyse stratifiée par sexe a révélé une association légèrement plus forte entre les modifications simultanées de la graisse totale/du tronc et la consommation modérée de café contenant de la caféine.
Aucun résultat statistiquement significatif n’a été observé entre les marqueurs d’adiposité et la consommation de café décaféiné. Les résultats étaient similaires lorsqu’ils se concentraient sur l’apport en caféine de toutes les sources alimentaires. De plus, les analyses de sensibilité ont confirmé la robustesse de la relation entre une consommation modérée de café caféiné et les tissus adipeux.
conclusion
Pour conclure, les auteurs ont constaté que le passage d’une consommation nulle/faible à modérée de café contenant de la caféine était associé à une diminution de la TVA, de la graisse du tronc et de la graisse totale dans une cohorte méditerranéenne d’adultes âgés à haut risque cardiovasculaire. Notamment, les résultats n’ont pas suggéré de schéma dose-réponse linéaire.
De plus, l’équipe n’a pas recueilli d’informations sur des mélanges de café spécifiques. Le café décaféiné n’était pas associé à des marqueurs d’adiposité. Les résultats suggèrent que des niveaux modérés de consommation de café contenant de la caféine pourraient faire partie de la stratégie de gestion du poids chez les personnes âgées obèses.