Une étude de synthèse récente publiée dans Nutriments visait à résumer les connaissances sur les micronutriments en ce qui concerne certaines maladies neurologiques et à mettre en lumière les possibilités d’intervention thérapeutique dans la pratique clinique.
Étude: Le rôle des micronutriments dans les troubles neurologiques. Crédit d’image : photo/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
Les vitamines et les oligo-éléments, collectivement appelés micronutriments, sont essentiels aux réactions métaboliques de base du corps humain. Une carence en micronutriments, voire une augmentation de leur quantité, pourrait entraîner de graves troubles de santé.
Des recherches ont révélé que des niveaux anormaux à long terme de micronutriments pourraient être associés à l’étiopathogénie de certaines maladies neurologiques courantes. Des altérations chroniques et aiguës des niveaux de micronutriments pourraient également entraîner de graves complications dans les maladies neurologiques.
Les vitamines hydrosolubles (B, C) ne sont pas stockées dans l’organisme, contrairement aux vitamines liposolubles (A, D, E, K). Une carence en vitamines liposolubles peut se manifester plus tard. Les micronutriments agissent principalement comme catalyseurs dans les systèmes enzymatiques.
D’autres rôles essentiels incluent la modulation de l’immunité cellulaire, l’activité antioxydante et la cicatrisation des plaies. Les micronutriments peuvent neutraliser les espèces réactives de l’azote (RNS) et les espèces réactives de l’oxygène (ROS) des radicaux libres.
Ils modulent l’immunité cellulaire et la cicatrisation des tissus, directement ou indirectement, en utilisant des substances créées par leur induction.
Les micronutriments en pratique clinique
Il est courant que des symptômes de carence en micronutriments apparaissent après un épuisement de longue durée.
Ces symptômes vont des manifestations cutanées et des infections fréquentes à des carences graves comme l’ostéomalacie (vitamine D) et le scorbut (vitamine C). Des carences durables peuvent se manifester de manière aiguë ou via le développement d’une acidose lactique.
Les fuites capillaires augmentent dans des conditions pathologiques en raison de l’influence des cytokines libérées. Par la suite, le niveau plasmatique de tous les micronutriments diminue.
Étant donné que la concentration de micronutriments ayant des effets antioxydants est la plus élevée au niveau du site de l’inflammation, des mécanismes de redistribution sont également impliqués.
Il est à noter qu’il y a une augmentation de la perte de micronutriments avec les drainages, les urines, les hémodialyses répétées et les brûlés.
La réduction des niveaux plasmatiques de micronutriments est une supposition plutôt qu’une véritable détection. Les niveaux d’un petit nombre seulement de micronutriments peuvent être évalués régulièrement. Ce dilemme concernant les micronutriments soulève plusieurs questions.
Administration de micronutriments : à qui et comment ?
L’administration est recommandée pour les patients hospitalisés admis en unité de soins intensifs (USI). Ces patients souffrent de stress oxydatif, de redistribution et d’utilisation accrue. Les patients soumis à des hémodialyses répétées et ceux présentant des brûlures, des exsudats et des zones de plaies sont également candidats à une fortification.
Chez les patients bénéficiant d’une nutrition parentérale à domicile (HPN), une attention particulière est requise lors de la substitution. La voie entérale est la voie d’administration la plus naturelle, soit lors d’un repas ordinaire, soit par nutrition entérale définie par gastrostomie ou par sonde nasogastrique/nasojéjunale.
En fournissant des micronutriments par cette voie, nous devons tenir compte des principes d’absorption des micronutriments individuels. Une augmentation de la quantité d’un produit pourrait empêcher l’absorption d’un autre.
A titre d’exemple, un apport plus important en Fer réduit la résorption du cuivre (Cu) et du zinc (Zn). La déplétion en cuivre se manifeste alors par une anémie microcytaire.
Parfois, des synergies peuvent être détectées en matière d’absorption. A titre d’exemple, l’administration de vitamine C augmente l’absorption du fer. Il faut cependant tenir compte de la capacité limitée d’absorption du tractus gastro-intestinal (vitamine C).
Chez les patients gravement malades et chez les patients souffrant de malabsorption, la totalité des micronutriments contenus dans une quantité donnée de nourriture entérale n’est pas complètement absorbée.
La voie parentérale est une autre option pour l’administration de micronutriments. Ceci est particulièrement utile lors de l’utilisation d’une gamme de mélanges pharmaceutiques.
Surveillance et supplémentation en micronutriments dans certains troubles neurologiques
Dans la maladie d’Alzheimer (MA) et la maladie de Parkinson (MP), une supplémentation en vitamines A, B, C, D, E, acide folique, sélénium et zinc apporte des bénéfices prouvés par la recherche. Pour la MA, l’homocystéine (Hcy), la 25-OH vitamine D, le Cu et le Zn doivent être surveillés, tandis que pour la MP, il est important de surveiller la B6, la 25-OH vitamine D, la vitamine E et la Hcy.
Dans les deux cas, une alimentation riche en antioxydants (DRA) peut être utilisée comme thérapie adjuvante. Dans la sclérose latérale amyotrophique (SLA), la vitamine D 25-OH et la vitamine E doivent être surveillées, et une supplémentation en vitamines E, D, B et C est recommandée.
Dans la maladie de Wilson (MW), le zinc FD (Zn) doit être complété, le DRA doit être utilisé comme traitement adjuvant et le Cu, le Zn et la céruloplasmine doivent être surveillés.
Pour la maladie de Huntington (HD), la vitamine D 25-OH doit être surveillée et les suppléments aux avantages prouvés sont la coenzyme Q10, les vitamines A, D, E, C, B1, B3, la biotine, le Se et le Zn (pyruvate).
La supplémentation en vitamine D est bénéfique dans la myasthénie grave (MG) et dans le cas de la sclérose en plaques (SEP), les vitamines A, D et E sont recommandées.
Les autres maladies analysées dans cette étude sont l’épilepsie, l’accident vasculaire cérébral ischémique, la myopathie, la neuropathie, le syndrome des jambes sans repos, les lésions du système nerveux central, les lésions du système nerveux périphérique et la sarcopénie.