La septième vague en France prend de l’ampleur. L’exécutif préfère encourager que contraindre.
La France connaît la septième vague du Covid-19. La France a franchi le seuil des 200 000 cas par jour mardi 5 juillet. Le gouvernement hésite à agir pour stopper la résurgence de l’épidémie. L’exécutif préfère ne pas contraindre mais encourager. « J’en appelle à la responsabilité de chacun pour endiguer l’épidémie, portons un masque dans les lieux fréquentés et retrouvons nos bons réflexes », a déclaré François Braun, ministre de la Santé, mardi devant les députés. Franceinfo explique pourquoi l’exécutif ne préfère pas des décisions plus fermes.
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Le gouvernement espère que les instructions qu’il donne seront suivies
François Braun a déclaré que la stratégie du gouvernement était claire devant la commission des lois. Il a expliqué que la stratégie repose sur trois axes : « le renforcement des mesures barrières », « la vaccination des personnes les plus vulnérables », et l’utilisation de traitements tels que le monoclonal et le Paxlovid.
Le ministre de la Santé a appelé à « porter des masques partout où nous sommes les uns sur les autres ». Il a également rappelé l’importance du lavage des mains. Il a ajouté : « N’oublions pas les gestes de barrière. Nos concitoyens sont responsables. Ils les utiliseront. »
François Braun, sur le deuxième axe, a déclaré que « la vaccination contre les formes graves [sauve] la vie », et qu’il était un médecin urgentiste qui a vu beaucoup trop de décès évitables. Il encourage les personnes de plus de 60 ans, immunodéprimées et vulnérables, à recevoir une deuxième dose de rappel. Cela correspond à une troisième, ou quatrième, injection selon les cas.
Le ministre a également noté que le paxlovid permet « une réduction très importante du risque d’hospitalisation pour les personnes fragiles« . François Braun a indiqué que « 1500 personnes [avaient] cette semaine », soit une augmentation de plus de 50% par rapport à la semaine précédente.
Le gouvernement espère une vague moins importante pour la prochaine
Le ministre de la Santé a noté une augmentation des admissions dans les services hospitaliers traditionnels et, dans une moindre mesure, aux soins intensifs. Il a toutefois souligné que cette augmentation est bien inférieure au pic de janvier et sans comparaison avec les vagues précédentes . Il s’est montré confiant tout en précisant que le gouvernement était » extrêmement attentif » à l’évolution du contexte que nous connaissons de l’hôpital.
Quand et à quelle hauteur atteindra-t-elle ? Le ministre a admis qu’il était impossible de prévoir quand le pic épidémique se produirait. François Braun a cité l’Afrique du Sud et le Portugal comme exemples de pays qui ont connu une circulation virale similaire à la nôtre. Ils ont atteint leur pic en six semaines.
Les deux dernières vagues du Portugal (celles de mars et mai-juin), ont été beaucoup plus faibles que celle de l’hiver 2021-2022 en termes de nombre de cas positifs. Il n’est pas possible d’appliquer la même formule en France. Les épidémiologistes et chercheurs français n’ont pas été en mesure, faute de données et de moyens, d’établir des projections solides et fiables pour la septième vague, qui est la première depuis le début de la pandémie.
La propagation du virus pourrait être ralentie par les vacances scolaires
Les spécialistes considèrent les vacances scolaires comme un levier qui peut contribuer à contenir la septième vague. « Il y aura un élément de freinage qui est dû au fait qu’on sait maintenant que l’univers scolaire, qui a un faible taux de vaccination, est un lieu de propagation du virus. Onle voit avec l’absence , » de fermetures de classes, indiquait Gilles Pialoux (infectiologue), à franceinfo en juin.
» Malgré les avis divergents des spécialistes, nous sommes tous d’accord pour dire qu’il y a très certainement des contaminations dans les écoles, et que leur fermeture permet d’éviter ces contaminations », Pascal Crepey, épidémiologiste.
Reste à relativiser, « l’été ». Gilles Pialoux affirme que « la fréquence du port du masque dans les transports en commun, dans les trains et dans les avions, est très faible ».
Politiquement sensible
Le Sars-CoV-2 est « un virus éminemment politique et social, qui s’adapte au temps de la politique aux départs en vacances » , a déclaré mercredi Patrick Pelloux (président de l’association des médecins urgentistes de France).
« Retirer tout le masque était une erreur ». Le masque aurait dû être conservé au moins dans les transports ou « quand les personnes sont fragiles », a déclaré l’urgentiste. Gilles Pialoux, infectiologue, a également critiqué les « choix politiques faits par le gouvernement ». Selon lui, se contenter de recommander le masque dans des lieux fermés n’est qu’une mesure d’attente.
La majorité présidentielle à l’Assemblée nationale est relative, mais le gouvernement évite les mesures restrictives pour des raisons politiques. Alors que les vacances d’été ne font que commencer après plus de deux ans de pandémie et que la liste des protestations contre le gouvernement s’allonge, des mesures incitatives plus sévères ont été critiquées.
Les opposants sont heureux que le gouvernement ne soit pas coercitif. « Le minimum que vous imposez, ça ne passera pas« , a prévenu Caroline Fiat, députée insoumise, à franceinfo. Les Français doivent remettre la prévention santé au centre de leur débat. « La majorité présidentielle est d’accord avec ce qui suit : « Il n’est pas nécessaire d’embêter les Français ». Le député-médecin du MoDem, Cyrille Isaacs-Sibille, estime qu’il est nécessaire d’informer la population. Il estime qu' »il est important de faire des recommandations et qu’ensuite il faut que chacun se sente responsable. » Nous devons responsabiliser les gens.
Les Nupes vont continuer à attaquer la stratégie du gouvernement. L’exécutif de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale est « à mille lieux d’enjeux sanitaires en ce moment » . C’est ignorer l’importance de la transmission par voie aérienne et le rôle important que pourraient jouer les purificateurs d’air et les capteurs de CO2 dans les lieux fermés.