Les sujets consacrés aux opérations de chirurgie réparatrice sont aujourd’hui particulièrement rentables pour les chaînes de télévision, les cliniques spécialisées ainsi que pour les patients filmés. Ce business avéré n’est pas étonnant au regard de notre société actuelle : nombre de stars célébrités du PAF de tous horizons et autres stars éphémères de la téléréalité n’hésitent pas à reconnaître avoir déjà eu recours à la chirurgie esthétique, malgré les risques inhérents à la pratique et les dérives observées dans le secteur.
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Dérives de la chirurgie esthétique : la télé ne connaît pas
Les instituts médicaux et les chaînes de télévision forment désormais une grande famille. Malgré les risques et dérives de la pratique, de plus en plus d’établissements spécialisés dans la chirurgie esthétique n’hésitent pas à ouvrir leurs portes aux reporters avides de sensations et en quête de buzz médiatique.
Les responsables des programmes et stratèges de l’industrie télévisée ont compris depuis bien longtemps que ce sujet est largement porteur. Dans ce cas, il paraît bien utopique de penser que les directeurs de chaînes vont refuser de profiter de l’aubaine pour augmenter le score mediamétrique de leur antenne, course à l’audience oblige.
Si les sujets liés de près ou de loin à la chirurgie esthétique foisonnent sur le petit écran, c’est avant tout parce que ce thème fédère un nombre toujours important de téléspectateurs lors des diffusions.
Qu’elles concernent les stars de téléréalité ou non, les quidams ou l’exposé des dernières tendances en la matière, les émissions liées à chirurgie esthétique passionnent, rassemblent, interpellent. Même si les journalistes se gardent bien en général de mettre en avant les nombreuses dérives de cette même chirurgie esthétique.
Une collaboration bénéfique à tous les niveaux
De Tellement vrai sur NRJ 12 à C’est ma vie sur M6 en passant par Confessions intimes sur NT1 et Révélations sur Numéro 23, les manières d’approcher ce thème concurrentiel ne manquent pas. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que tout le monde y trouve son compte, du côté des institutions de médecine comme de celui des patients sélectionnés pour passer devant la caméra.
Directrice de la Clinique des Champs-Elysées à Paris, Tracy Cohen Sayag reconnaît l’attrait de la télévision et les liens étroits noués avec les praticiens. « C’est un moyen de communication intéressant pour nous et les patients. Le reportage est le seul moyen d’information mis à notre disposition », a-t-elle récemment confié à VSD.
S’il est interdit en France de pratiquer la médecine comme un commerce et d’en faire la publicité, chercher d’autres moyens de promotion ne l’est pas ; même si les risques de la chirurgie esthétique sont aujourd’hui toujours bien réels et que de nombreuses dérives sont observées chaque jour, à la télé ou ailleurs.
De leur côté, les personnes bénéficiant des soins sont également loin d’être perdantes. Les patients qui acceptent d’être filmés lors des reportages ou des émissions y trouvent notamment un intérêt financier, bénéficiant généralement d’opérations à moindre coût. La baisse de la facture finale serait en moyenne de l’ordre de 50%, ce qui est loin d’être négligeable si l’on prend le temps d’étudier la dérive des prix souvent exorbitants de la chirurgie esthétique.
Stars, téléréalité et retouche artificielle
Les stars et la chirurgie esthétique
Si le sujet du rajeunissement du visage a longtemps été tabou à la télévision, il l’est aujourd’hui beaucoup moins. Participant à un phénomène en voie de démocratisation, les stars rechignent de moins en moins à parler ouvertement et publiquement de la chirurgie esthétique. Sophie Davant, Julien Lepers, Marc-Olivier Fogiel, Karen Cheryl ou Nicolas Bedos ont ainsi plus ou moins récemment admis avoir eu recours au bistouri ou aux différentes techniques de la retouche artificielle.
Sophie Davant a par exemple révélé avoir reçu des injections de toxine botulique et bien d’autres stars de la télévision assument leur choix. Même si certains reconnaissent les potentiels risques et dérives inhérents à la chirurgie esthétique, le fait que la télévision soit devenue un métier d’image semble justifier la volonté de privilégier coûte que coûte beauté et jeunesse éternelle du visage.
« Être une femme de télévision à 50 ans passés relève de l’exploit, confie Sophie Davant dans le livre qu’elle vient d’écrire. J’ai déjà eu recours à différentes techniques pour effacer quelques rides inopportunes ou retrouver un joli grain de peau. La médecine esthétique fourmille de propositions en tout genre : laser, électrostimulation, injections de Botox ou d’acide hyaluronique. Cela donne un coup de fraîcheur. Alors pourquoi pas, si le résultat reste naturel ! »
Et même si le fait de vouloir paraître 20 ans de moins lorsque l’on en affiche 50 au compteur n’a pas forcément grand chose de naturel, justement…
T’es une star de téléréalité et t’as jamais fait de chirurgie esthétique ? Non mais allo quoi !
Ce qui semble être certain en 2015, c’est que de moins en moins de personnes semblent prendre en compte les risques et dérives de la chirurgie esthétique, à l’image des stars éphémères de téléréalité fabriquées chaque jour par l’industrie des programmes.
Car s’il y a bien un domaine en France où les stars du PAF assument clairement leurs opérations de chirurgie esthétique, c’est bien celui de la téléréalité.
Comment ne pas citer la désormais célèbre Nabilla Benattia, icône des programmes de téléréalité contemporains, qui n’a jamais caché avoir succombé à l’appel au bistouri, malgré ses 23 ans seulement ? L’objectif est-il de faire le buzz, de choquer ou de réellement procéder sciemment à une modification risquée de son corps, telle la jeune lycénne chinoise qui affole actuellement la Toile ? Le mystère reste entier.
La chirurgie esthétique est en voie de démocratisation. Les émissions de télévision se sont emparées du sujet et semblent encourager le phénomène, de manière volontaire ou non. Malgré les risques et les dérives, peu de programmes s’attachent à traiter la face sombre de la pratique, préférant placer sous les feux de la rampe des stars de télévision et de téléréalité qui ne cachent plus leurs penchants pour la retouche artificielle.