Dans une étude récente publiée dans le Journal international de nutrition comportementale et d’activité physique, un groupe de chercheurs a examiné les effets longitudinaux des changements dans la possession d’un chien sur l’activité physique et les comportements de mouvement des enfants à l’aide des données de l’étude de cohorte Play Spaces and Environments for Children’s Physical Activity (PLAYCE).
Arrière-plan
Malgré l’importance de l’activité physique pour la santé des enfants, nombre d’entre eux ne respectent pas les directives en matière d’activité. Dans des pays comme l’Australie, la possession d’un chien est liée à des niveaux d’activité physique plus élevés chez les enfants, car posséder un chien encourage davantage la marche et le jeu. Pourtant, l’impact de la possession d’un chien sur le temps passé devant un écran et le sommeil des enfants reste flou, et les recherches longitudinales manquent. Les contraintes éthiques limitent la faisabilité des essais randomisés, soulignant la valeur des expériences naturelles ou des études observationnelles pour explorer cette relation. Il existe un besoin crucial d’études plus approfondies utilisant des méthodes avancées pour évaluer avec précision les effets de la possession d’un chien sur divers aspects des comportements de mouvement des enfants.
À propos de l’étude
La présente étude, initiée à Perth, a recruté des enfants âgés de 2 à 5 ans dans les services d’éducation et de garde de la petite enfance. L’étude a recherché la participation d’un milieu socio-économique diversifié, collectant des données de base de 2015 à 2018. Au fur et à mesure que ces enfants passaient à l’école à temps plein, ils ont été suivis jusqu’en 2021, à condition qu’ils satisfassent aux critères d’éligibilité, ce qui a donné un échantillon de 641 personnes. enfants âgés de 5 à 7 ans pour la vague 2, avec 600 enfants disposant de données complètes sur la possession de chiens au cours des deux vagues. Cette configuration a créé une expérience naturelle avec quatre groupes distincts basés sur les changements de propriétaire de chien, permettant une comparaison des niveaux d’activité physique et d’autres comportements de mouvement au fil du temps.
L’activité physique des enfants a été rigoureusement mesurée à l’aide des accéléromètres ActiGraph GT3X+, traités via un modèle d’apprentissage automatique pour catégoriser avec précision l’intensité de l’activité. De plus, les parents ont rendu compte du temps passé devant un écran, de la durée du sommeil et de l’activité physique, offrant ainsi une vue complète des comportements de mouvement des enfants. L’étude a également pris en compte diverses covariables telles que le niveau de scolarité des parents et les caractéristiques du ménage pour tenir compte des facteurs de confusion potentiels.
Les approches analytiques comprenaient des modèles linéaires à effets mixtes pour explorer les différences dans les comportements de mouvement au fil du temps et selon le statut de propriétaire de chien, en s’adaptant à une gamme de variables et au contexte de la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).
Résultats de l’étude
L’étude de cohorte PLAYCE a détaillé les caractéristiques et les comportements de mouvement des enfants selon différents statuts de propriétaire de chien. Environ la moitié des participants étaient des filles, avec un âge médian de 3,2 ans au début de l’étude. Notamment, les facteurs socio-économiques tels que le niveau d’éducation de la mère, sa situation professionnelle et ses conditions de vie variaient considérablement selon les groupes de propriétaires de chiens, influençant le contexte de l’étude.
Les évaluations initiales n’ont révélé aucune différence significative dans les comportements de mouvement mesurés par les appareils parmi les groupes de propriétaires de chiens. Cependant, en ce qui concerne l’activité physique non structurée, les enfants des groupes possédant un chien et ceux ayant perdu un chien pratiquaient plus d’activités physiques que leurs homologues sans chien. Il est intéressant de noter que ces différences étaient principalement dues aux activités liées aux chiens. Le temps passé devant un écran et la durée du sommeil variaient également, indiquant des influences nuancées de la possession d’un chien sur les routines quotidiennes des enfants.
À mesure que les enfants passaient de la maternelle à l’école à temps plein, des changements dans leurs comportements de mouvement ont été observés, avec des variations selon qu’ils avaient acquis ou perdu un chien pendant cette période. Pour les filles, l’acquisition d’un chien a eu un impact positif sur les activités à intensité lumineuse, tandis que la perte d’un chien a entraîné une réduction à la fois des activités à intensité légère et de l’activité physique totale. À l’inverse, les garçons du groupe des propriétaires de chiens ont constaté une augmentation du jeu énergique, soulignant les effets spécifiques au sexe de la possession d’un chien sur les activités physiques des enfants.
L’acquisition d’un chien a également eu un effet positif sur l’activité physique non structurée des filles et des garçons, soulignant le rôle des activités facilitées par les chiens dans la promotion de l’engagement physique. Ces résultats suggèrent que les changements dans le statut de propriétaire d’un chien peuvent avoir un impact significatif sur les comportements de mouvement des enfants, la perte d’un chien affectant particulièrement les niveaux d’activité physique des filles.
Les tendances du temps passé devant un écran illustrent davantage ces effets, sans aucun changement significatif observé chez les filles qui ont acquis ou perdu un chien, mais une trajectoire distincte pour les filles du groupe propriétaire de chien par rapport aux non-propriétaires de chien. Cette divergence souligne la relation complexe entre la possession d’un chien et le temps passé devant un écran, reflétant peut-être des ajustements de style de vie ou de comportement associés à la possession d’un animal de compagnie.
Enfin, l’étude a mis en évidence des changements significatifs dans l’activité physique et le temps passé devant un écran chez les enfants confrontés à des changements dans leur statut de propriétaire de chien. Ces résultats soulignent le potentiel de la possession d’un chien pour influencer positivement l’activité physique des enfants, avec des implications pour les stratégies de santé publique visant à améliorer l’engagement physique des jeunes populations.