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Le problème de santé
Quatre-vingts pour cent des Français auront eu dans leur vie une lombalgie, autrement dit un mal de dos. Parmi eux, 10 % vont développer des douleurs persistantes ou chroniques. Huitième motif le plus fréquent de consultation en médecine générale, et quatrième chez les quadragénaires, la lombalgie commune n’est pas pour autant une maladie mais un symptôme d’origine multifactorielle.
L’étude de référence
Une revue systématique a évalué l’intérêt d’un programme d’apprentissage moteur contre la lombalgie commune appelé méthode Alexander. Parmi une vingtaine d’études, les auteurs relèvent qu’un essai randomisé bien mené méthodologiquement démontre des réductions significatives de la douleur et des incapacités motrices par rapport aux soins habituels. Une efficacité étayée par les autres études.
Descriptif de la méthode
La méthode Alexander cherche à améliorer la posture et la façon de se mouvoir. Le participant apprend à être conscient de la position de son corps et à se déplacer plus efficacement, sans mettre son dos en danger. Le praticien l’aide à éliminer les tensions corporelles afin de soulager la chaîne musculo-squelettique dorsale dépendant beaucoup de la relation entre la tête, le cou et la colonne vertébrale. La méthode est enseignée dans des cours individuels ou collectifs durant vingt séances de quarante-cinq minutes à une heure. L’enseignant observe les mouvements des participants et leur montre comment se déplacer, s’asseoir, s’allonger, soulever, porter et se tenir debout avec un meilleur équilibre et moins de tension biomécanique. Avec ses mains, il les guide en douceur en les aidant à se relâcher et à forcer au bon moment et au bon rythme dans la bonne posture. L’acquisition des grands principes et mouvements moteurs s’applique alors aux gestes de la vie quotidienne.
Les mécanismes d’action
Cette méthode d’apprentissage moteur se fonde sur le principe que la lombalgie commune résulte souvent d’une mauvaise utilisation du corps sur de longues périodes. Gestes inefficaces, posture verticale inappropriée, assise anti-anatomique, autant de mauvaises positions et de faux mouvements qui créent à la longue des tensions musculo-squelettiques dues à des poids de corps inégalement répartis. La méthode apprend ainsi des gestes et des postures plus ergonomiques, plus fluides, plus souples, plus amples, donc moins génératrices de douleur.
Bénéfices
La méthode Alexander améliore durablement la conscience corporelle de soi tout en renforçant l’appareil musculo-squelettique par des exercices physiques dédiés. Elle permet de soulager la fréquence et l’intensité des douleurs, de libérer le tonus musculaire, d’éviter les gestes et positions anti-anatomiques, et de réduire les problèmes d’équilibre. Les progrès se constatent assez rapidement dans la capacité à effectuer les gestes de la vie courante sans solliciter les lombaires à mauvais escient, mais seul un engagement à long terme et une pratique quotidienne des « bons gestes » permet d’obtenir des bénéfices significatifs et durables contre le mal de dos.
Quels sont les risques ?
L’INM ne présente pas de risque pour la santé, le corps n’étant pas manipulé. Mais elle peut ne pas convenir à des personnes souffrant de problèmes musculo-squelettiques spécifiques nécessitant un traitement médical spécialisé, comme une blessure ou une hernie discale.
Conseils pratiques
Le but de la méthode est de « désapprendre » vos mauvaises habitudes posturales et gestuelles. Pensez donc à parler au praticien de toutes vos activités quotidiennes mobilisant le dos, de votre poste de travail à vos loisirs en passant par vos moyens de transport privilégiés et votre position de sommeil. Il va passer en revue les situations à risque et vous proposer des solutions pouvant aller au-delà de la posture (changement de chaise de bureau, échauffement corporel avant de soulever une lourde charge…). Gardez toutefois à l’esprit que cette INM n’est pas dispensée par un médecin. Les encadrants ne sont pas habilités à poser un diagnostic sur votre mal de dos. Si les douleurs lombaires persistent plus de trois mois, un avis médical s’impose.
À qui s’adresser ?
Un kinésithérapeute, un psychomotricien ou un enseignant en activité physique adaptée (APA) peuvent proposer cette INM après y avoir été formés.