Une étude révèle que l'exposition aux PM2,5 augmente considérablement le risque de cancer de la tête et du cou, les communautés marginalisées étant les plus touchées, soulignant la nécessité de mesures de santé publique ciblées.
Étude: Exposition à la pollution atmosphérique et incidence du cancer de la tête et du cou. Crédit d’image : khunkornStudio/Shutterstock.com
Les effets nocifs de la pollution atmosphérique sur la santé, notamment un risque accru de cancer, sont bien documentés. Une nouvelle étude dans Rapports scientifiques met en évidence un lien spécifique entre la pollution atmosphérique par les PM2,5 (particules inférieures à 2,5 microns) et un risque accru de cancer de la tête et du cou (HNC).
Sommaire
Pollution de l’air et risques pour la santé
La pollution de l'air, définie comme la contamination des environnements intérieurs et extérieurs par des gaz, de l'ozone et des particules (PM), est un facteur de risque connu pour diverses maladies, notamment les maladies pulmonaires, hépatiques et cardiovasculaires.
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) classe la pollution atmosphérique, en particulier les PM2,5 (particules inférieures à 2,5 microns), parmi les cancérogènes du groupe 1 responsables du cancer du poumon.
Les cellules de la tête et du cou sont particulièrement vulnérables à la pollution de l’air, notamment à la fumée de tabac, qui contient de nombreux cancérigènes. Cette exposition augmente le risque de tumeurs malignes comme le carcinome épidermoïde.
De plus, les agents biologiques contribuent à l’incidence du cancer de la tête et du cou (HNC), comme le carcinome épidermoïde de l’oropharynx (OPSCC) lié au virus du papillome humain (VPH) et le carcinome nasopharyngé associé au virus d’Epstein-Barr (EBV).
Aperçu de l'étude
Une étude récente a étudié le lien entre la pollution atmosphérique et l’augmentation des taux de HNC, en utilisant des modèles de décalage sur des périodes de 0 à 20 ans pour tenir compte du laps de temps entre l’exposition et l’apparition de la maladie.
Les données proviennent de la base de données Surveillance, Epidemiology, and End Results (SEER) (2002-2012) et des données d'exposition aux PM2,5 au niveau des comtés (1981-2016). Les chercheurs ont ajusté les facteurs démographiques et de style de vie tels que le tabagisme et la consommation d'alcool pour isoler l'impact des PM2,5.
Principales conclusions
Risque accru de HNC : des niveaux plus élevés de PM2,5 étaient systématiquement associés à un risque accru de HNC dans toutes les périodes de décalage. Le lien le plus fort a été trouvé avec un décalage de 5 ans, avec un risque 24 % plus élevé. Les périodes de décalage de zéro et de 20 ans ont montré des risques respectivement 16 % et 15 % plus élevés.
Associations de sous-sites de cancer : L'exposition accrue aux PM2,5 était liée de manière significative aux cancers de la bouche et de la gorge, mais pas aux cancers hypopharyngés, nasopharyngés ou oropharyngés.
Communautés vulnérables : les communautés marginalisées, en particulier les groupes pauvres et racialement divers, sont exposées de manière disproportionnée à l’air pollué. Ces populations sont plus susceptibles de présenter un HNC avancé, ce qui suggère un rôle de la pollution atmosphérique dans la progression de la maladie.
Importance
L'étude souligne l'importance de sélectionner des modèles de décalage appropriés pour prédire avec précision l'incidence du HNC, compte tenu notamment des améliorations de la qualité de l'air aux États-Unis au cours des dernières décennies.
Cependant, même de légères augmentations des concentrations de pollution atmosphérique en dessous des normes nationales de qualité de l'air ambiant (NAAQS) de l'EPA peuvent nuire à la santé humaine et raccourcir la durée de vie.
Conclusion
Cette recherche met en évidence la pollution de l'air comme un facteur de risque modifiable pour le HNC et souligne le besoin urgent d'améliorer la qualité de l'air, en particulier dans les communautés à haut risque.
Des interventions ciblées pourraient réduire l’incidence du cancer et soutenir les initiatives de santé publique visant à protéger les populations vulnérables.