Une étude publiée dans la revue Diabétologie cardiovasculaire décrit la relation entre le taux d’élimination du glucose estimé (eGDR) et la rétinopathie ou la maladie rénale chez les jeunes adultes atteints de diabète de type 1.
L’étude révèle que l’eGDR, un marqueur indirect de la résistance à l’insuline, peut servir de marqueur pour identifier les patients diabétiques de type 1 à risque.
Étude : Le taux d’élimination estimé du glucose est associé à la rétinopathie et aux maladies rénales chez les jeunes atteints de diabète de type 1 : une étude d’observation à l’échelle nationale. Crédit d’image : sciencepics/Shutterstock
Sommaire
Arrière-plan
Le diabète de type 1 est une maladie chronique caractérisée par une augmentation de la glycémie due à un manque de production pancréatique d’insuline. La condition augmente le risque de complications cardiovasculaires même chez les personnes ayant un bon contrôle glycémique. Outre l’hyperglycémie, la dyslipidémie, les maladies rénales et l’hypertension augmentent le risque de complications cardiovasculaires chez les patients diabétiques de type 1.
La résistance à l’insuline est une cause majeure d’hyperglycémie chez les patients diabétiques. Elle survient lorsque les cellules du corps ne répondent plus à l’insuline produite par les cellules bêta pancréatiques. Il est bien documenté que chez les patients diabétiques de type 1, la résistance à l’insuline est associée à des complications macrovasculaires, notamment les maladies coronariennes, la cardiomyopathie, les arythmies et la mort subite, les maladies cérébrovasculaires et les maladies artérielles périphériques.
Dans la présente étude, les scientifiques ont déterminé la relation entre la résistance à l’insuline et les complications microvasculaires (néphropathie diabétique, neuropathie et rétinopathie) chez les jeunes adultes atteints de diabète de type 1.
Étudier le design
L’étude a analysé les données obtenues du registre pédiatrique suédois du diabète (SweDiabKids) et du registre des adultes (NDR). Toutes les personnes atteintes de diabète de type 1 depuis moins de 10 ans ont été incluses dans l’analyse.
Sur la base des valeurs eGDR, les individus ont été divisés en quatre catégories (valeur eGDR : < 4, 4 à 5,99, 6 à 7,99 et ≥ 8 mg/kg/min). Au sein de ces catégories, le taux d'incidence et le risque de rétinopathie et de maladie rénale ont été déterminés.
Les participants ont été suivis de la date d’enregistrement (date index) jusqu’à la détection de la rétinopathie ou de la maladie rénale ou jusqu’à la fin de la période d’étude (décembre 2017). L’étude a été menée entre 1998 et 2017. Dans les groupes de rétinopathie et de maladie rénale, l’âge moyen des participants à la date index était de 21 ans.
Divers facteurs de confusion ont été abordés dans l’analyse, notamment l’âge, le sexe, les estimations de l’eGDR, le profil lipidique, l’indice glycémique, l’indice de masse corporelle (IMC), le niveau d’activité physique, l’hypertension et les médicaments.
Les courbes de risque cumulées brutes estimées illustrent le risque cumulé estimé de rétinopathie (UN) et les maladies rénales (B) sur la base de ces intervalles de temps observés chez les jeunes atteints de diabète de type 1 (eGDR = taux d’élimination du glucose estimé). Les grisés représentent l’intervalle de confiance à 95 % des courbes brutes estimées
Association entre eGDR et rétinopathie
Le groupe rétinopathie a été suivi pendant une moyenne de 4,8 ans. L’analyse menée après ajustement de tous les facteurs de confusion a révélé qu’une estimation inférieure de l’eGDR est associée à un risque accru de rétinopathie.
Considérant l’insuffisance rénale comme facteur de confusion, aucun risque concurrent entre la rétinopathie et l’insuffisance rénale n’a été observé.
Association entre eGDR et maladie rénale
Le groupe d’insuffisance rénale a été suivi pendant une moyenne de 5,4 ans. L’analyse menée après ajustement pour tous les facteurs de confusion a révélé qu’une estimation inférieure de l’eGDR est associée à un risque accru de maladie rénale. Cependant, le même risque n’a pas été observé chez les participants ayant le eGDR le plus faible (< 4 mg/kg/min).
Considérant la rétinopathie comme un facteur de confusion, aucun risque concurrent entre la rétinopathie et la maladie rénale n’a été observé.
Dans les groupes de rétinopathie et de maladie rénale, l’estimation du contrôle glycémique (HbA1c) a été identifiée comme le facteur de risque le plus élevé, suivi de l’IMC et de l’hypertension.
Importance de l’étude
L’étude indique qu’un eGDR plus faible augmente le risque de rétinopathie et de maladie rénale chez les jeunes adultes atteints de diabète de type 1. Un faible eGDR indique une haute résistance à l’insuline.
Comme mentionné par les scientifiques, la détection précoce des complications microvasculaires via l’estimation de l’eGDR peut réduire le risque de complications macrovasculaires ultérieures et de dommages aux organes. En d’autres termes, l’eGDR peut être utilisé comme marqueur utile pour identifier les personnes à risque atteintes de diabète de type 1.
Il s’agit d’une étude observationnelle nationale à grande échelle avec une longue période de suivi. Les scientifiques considèrent cela comme la principale force de l’étude. Cependant, ils mentionnent que la formule eGDR utilisée dans l’étude n’a pas été entièrement validée chez les jeunes. Ainsi, ils ne savent pas avec quelle précision les estimations de l’eGDR reflètent la résistance à l’insuline.
Ils soulignent la nécessité de futures études pour déterminer de manière plus concluante l’impact de la résistance à l’insuline sur les complications micro- et macrovasculaires chez les patients diabétiques de type 1.