Le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), qui est le virus qui cause la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19), est apparu pour la première fois à Wuhan, en Chine, et s’est depuis propagé dans presque tous les pays du monde. Le taux de transmission rapide du SRAS-CoV-2 a contraint de nombreux pays à adopter des mesures coûteuses et restrictives dans l’espoir de contrôler la maladie, notamment des masques faciaux obligatoires, des lois de distanciation sociale, ainsi que des mesures de confinement/de maintien à domicile.
Le développement rapide et la distribution ultérieure des vaccins COVID-19 ont permis de démanteler ces mesures restrictives dans de nombreux pays. Cependant, l’émergence de nouvelles variantes du SRAS-CoV-2 capables d’échapper à la fois à l’immunité induite par le vaccin et à l’immunité naturelle a menacé l’efficacité des vaccins COVID-19 actuels.
Étude: Réponses des lymphocytes B à la vaccination avec BNT162b2 et ARNm-1273 six mois après la deuxième dose. Crédit d’image : ustas7777777 / Shutterstock.com
Dans un récent Microbiologie clinique et infection étude, les chercheurs évaluent les niveaux d’anticorps anti-SRAS-CoV-2 chez les personnes qui ont été vaccinées avec un vaccin COVID-19 à acide ribonucléique messager (ARNm) six mois après avoir reçu leur deuxième dose.
Sommaire
Contexte
Historiquement, les vaccins ont été créés à partir d’une forme atténuée ou inactivée du virus qui est ensuite présentée à l’organisme pour permettre au système immunitaire de développer des anticorps contre les antigènes de surface. Cependant, cette approche de l’immunisation est associée à certaines limites, car les virions atténués peuvent retrouver la capacité d’infecter les cellules.
D’autres types de vaccins montent des antigènes sur des surfaces, telles que des échafaudages de nanoparticules, pour éviter ce problème. Comparativement, les vaccins à ARNm introduisent un brin d’ARNm viral dans le corps et s’appuient sur la machinerie de la cellule hôte pour le transcrire, ce qui conduit finalement à la production d’un antigène viral que le système immunitaire peut reconnaître.
À propos de l’étude
Dans l’étude actuelle, un total de 531 personnes ont été invitées à participer, dont 439 ont été incluses dans les résultats finaux renvoyés. Tous les participants à l’étude étaient des professionnels de la santé qui avaient reçu soit le vaccin BNT162b2, soit l’ARNm-1273.
L’immunoglobuline A (IgA) et les anticorps IgG contre la sous-unité S1 de la protéine de pointe du SRAS-CoV-2, ainsi que les anticorps IgG contre la protéine de la nucléocapside, ont été détectés et mesurés à l’aide de kits ELISA (enzyme-linked immunosorbent assay) disponibles dans le commerce. Les dosages contre les anticorps anti-nucléocapside n’ont été effectués que pour détecter les infections au sein de la population étudiée.
Les anticorps neutralisants ont été examinés à l’aide d’un test de neutralisation de substitution (SNA), tandis que les anticorps antinucléaires (ANA) ont été détectés à l’aide d’un test d’immunofluorescence indirecte. Toutes les analyses statistiques ont été effectuées dans R, avec des ANOVA utilisées pour détecter les différences dans les variables continues.
Toutes les différences dans les variables catégorielles ont été examinées à l’aide du test du chi carré de Pearson. Les associations entre les variables continues ont été examinées à l’aide du rho de Spearman.
Résultats de l’étude
Les IgG anti-S1, les IgA anti-S1, ainsi que les niveaux d’anticorps neutralisants ont significativement diminué entre les échantillons de quatorze jours et de six mois. Les ANOVA à deux facteurs, qui tenaient compte à la fois du sexe et du type de vaccin, ont montré que l’effet principal du vaccin administré pour tous les marqueurs était statistiquement significatif.
Tous les participants sauf trois qui ont montré des taux d’IgG anti-S1 réactifs à quatorze jours n’ont montré aucune réaction à six mois, et tous les trois ont montré certains des titres initiaux les plus bas. Les personnes qui ont reçu le vaccin Moderna mRNA-1273 présentaient presque toujours des niveaux plus élevés pour tous les marqueurs.
L’analyse SNA et les taux d’IgG anti-S1 étaient fortement corrélés, tandis que les IgA anti-S1 et l’inhibition démontrée par le SNA montraient une corrélation plus modérée. Aucune corrélation significative n’a été observée entre les marqueurs examinés et l’âge.
Sept personnes ont été testées positives pour les IgG anti-nucléocapsides, dont l’une avait des antécédents connus de COVID-19. Cinq de ces échantillons ont été considérés comme des faux positifs, dont un considéré comme dû à une infection asymptomatique. Il convient de noter que l’IgG anti-nucléocapside n’est pas un test définitif pour le COVID-19 précédent, car deux personnes ayant des antécédents d’infection ont montré des réponses négatives, et quatre personnes qui avaient précédemment montré une réponse anti-nucléocapside positive ont maintenant été testées négatives.
conclusion
Pris ensemble, plusieurs marqueurs de l’immunité des lymphocytes B contre le SRAS-CoV-2 se sont avérés diminuer de manière significative plus de six mois après la vaccination par l’ARNm.
L’étude actuelle prend également en charge plusieurs enquêtes similaires qui ont montré que la vaccination avec le vaccin Moderna mRNA-1273 montre des niveaux de réponse immunitaire significativement plus élevés par rapport à la vaccination avec le vaccin Pfizer-BioNTech BNT162b2. Cette différence est présente à la fois quatorze jours et six mois après la vaccination.
Alors que presque tous les participants ont continué à présenter une réponse IgG anti-S1 au bout de six mois ; cependant, ces titres étaient significativement plus faibles, soutenant ainsi la nécessité de vaccinations de rappel pour maintenir l’immunité à des niveaux suffisants pour prévenir l’infection. Les chercheurs ont également identifié un plafond auquel le niveau d’inhibition augmente significativement la chute, qui dépasse les titres d’IgG anti-S1 d’environ 350 BAU/mL.
De plus, les différences de corrélation avec l’inhibition détectées par le SNA entre l’IgA anti-S1 et l’IgG suggèrent que l’anti-S1 sérique est significativement moins important pour la neutralisation du SRAS-CoV-2 par rapport à l’IgG anti-S1 ; cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour étayer pleinement cette affirmation.