L’évaluation de la façon dont les individus perçoivent leur rythme de marche par rapport à leurs pairs pourrait devenir un outil clé de santé publique
Une étude publiée dans Rapports scientifiques décrit l'association entre la vitesse de marche et le risque de maladies métaboliques chez les personnes obèses.
Sommaire
Arrière-plan
La vitesse de marche, ainsi que la fréquence cardiaque et la tension artérielle, sont considérées comme un facteur essentiel des maladies cardiométaboliques. Des études ont découvert des associations entre une vitesse de marche lente et un risque accru de maladies cardiovasculaires et de mortalité chez les personnes âgées.
Au Japon, la prévalence de l'obésité et du syndrome métabolique chez les individus âgés de plus de 20 ans est respectivement de 27 % et 18 %. À la campagne, l’accumulation de graisse viscérale est un critère diagnostique important du syndrome métabolique.
Compte tenu de la forte association entre l'obésité et le risque de maladie métabolique, les scientifiques de cette étude ont étudié l'association entre la vitesse de marche autodéclarée et le risque de maladies métaboliques chez les personnes obèses.
Conception de l'étude
L’étude a porté sur plus de 24 000 adultes qui ont subi un examen de santé complet dans un hôpital au Japon entre avril 2011 et juin 2022.
Parmi ces participants, 8 578 avaient un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 25,0 kilogrammes/m2 et 9 626 personnes ayant un tour de taille supérieur à 85 centimètres pour les hommes et 90 centimètres pour les femmes ont été considérées comme « obèses », selon les critères de diagnostic de la Société japonaise pour l'étude de l'obésité.
Au total, 6 742 personnes répondant à la fois aux critères d’IMC et de tour de taille étaient soupçonnées de présenter un risque plus élevé de maladies métaboliques (hypertension, diabète sucré et dyslipidémie).
Tous les participants ont déclaré eux-mêmes leur vitesse de marche à l'aide d'un questionnaire d'examen de santé standardisé. Des informations sur les habitudes d’exercice, le statut tabagique actuel et la fréquence de consommation d’alcool ont également été collectées.
Des analyses statistiques appropriées ajustées aux covariables potentielles (âge, sexe, habitudes d'exercice et habitudes de tabagisme et de consommation d'alcool) ont été menées pour déterminer l'association entre la vitesse de marche autodéclarée et le risque de maladies métaboliques.
Observations importantes
Environ 45 % des participants souffrant d'obésité sur la base de l'IMC ont signalé une vitesse de marche plus rapide. Parmi les participants souffrant d’obésité basée sur le tour de taille, 48 % ont signalé une vitesse de marche plus rapide. Parmi les participants souffrant d'obésité basée à la fois sur l'IMC et le tour de taille, 45 % ont signalé une vitesse de marche plus rapide.
Dans ces trois groupes de participants obèses, la dyslipidémie avait la prévalence la plus élevée, suivie de l'hypertension et du diabète.
L'analyse ajustée selon l'âge et le sexe des participants obèses basée sur l'IMC a révélé qu'une vitesse de marche rapide peut réduire les risques de diabète et de dyslipidémie de 30 % et 3 %, respectivement, par rapport à ceux ayant une vitesse de marche lente.
L’analyse ajustée pour toutes les covariables a révélé qu’une vitesse de marche rapide peut réduire considérablement le risque de diabète.
En prenant en compte les participants souffrant d'obésité en fonction du tour de taille, l'analyse ajustée selon l'âge et le sexe a révélé qu'une vitesse de marche rapide peut réduire les risques de diabète, d'hypertension et de dyslipidémie de 30 %, 6 % et 4 %, respectivement.
L'analyse ajustée pour toutes les covariables a révélé qu'une vitesse de marche rapide peut réduire considérablement les risques de ces maladies métaboliques chez les participants souffrant d'obésité en fonction du tour de taille.
Parmi les participants souffrant d'obésité, l'IMC et le tour de taille ont révélé qu'une vitesse de marche rapide peut réduire les risques de diabète, d'hypertension et de dyslipidémie de 29 %, 5 % et 3 %, respectivement.
Importance de l’étude
L'étude révèle qu'une vitesse de marche rapide peut réduire considérablement les risques de diabète, d'hypertension et de dyslipidémie chez les personnes obèses, connues pour présenter un risque plus élevé de développer des maladies métaboliques.
On sait que la vitesse de marche a des associations positives avec la capacité aérobie et la condition cardiorespiratoire. Une bonne forme cardiorespiratoire est associée à un risque réduit de maladies métaboliques, justifiant les bénéfices d’une marche rapide observés dans cette étude.
Une vitesse de marche rapide peut également réduire le risque de maladie métabolique en diminuant l’inflammation et les médiateurs du stress oxydatif. Des preuves suggèrent que la marche rapide peut améliorer les résultats cardiométaboliques en augmentant la sensibilité à l'insuline, en réduisant la tension artérielle et en améliorant les profils lipidiques sanguins.
En raison de sa conception transversale, l'étude n'a pas pu déterminer la relation causale entre la vitesse de marche autodéclarée et le risque de maladies métaboliques. Compte tenu de cette limitation, les scientifiques suggèrent que les études futures devraient inclure des données de suivi auprès des participants et utiliser une conception longitudinale.
L'étude a analysé les données de bilan de santé obtenues dans un seul hôpital de Kyoto, ce qui limite la généralisabilité des résultats de l'étude.
Dans l’ensemble, les résultats de l’étude soulignent l’importance d’une vitesse de marche rapide dans la prévention rapide des maladies métaboliques, ce qui est particulièrement bénéfique pour les personnes obèses.