Apprécions-nous davantage notre temps lorsque nous sommes seuls ou lorsque nous sommes en compagnie d’autres personnes ? Une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Université Bar-Ilan en Israël a révélé que l’élément de choix dans nos interactions sociales quotidiennes joue un rôle clé dans notre bien-être.
Des relations sociales stables sont propices au bien-être. Mais les effets des interactions sociales quotidiennes (ou du temps passé seul) sur le sentiment momentané de bonheur ne sont pas bien compris. L’étude actuelle, publiée dans le Journal des études sur le bonheur, suggère que notre sens du choix d’être avec les autres (ou d’être seul) est un facteur central qui façonne nos sentiments dans ces contextes. Fait important, il a été suggéré que le choix compte plus « avec les autres » que seul, car les expériences avec les autres sont plus intenses.
La recherche, dirigée par le Dr Liad Uziel, du Département de psychologie de l’Université Bar-Ilan, avec le Dr Tomer Schmidt-Barad, postdoctorant dans son laboratoire maintenant au Centre universitaire Peres, consistait en deux études : une expérience qui manipulait le contexte social et le statut de choix, et une étude d’échantillonnage d’expérience de dix jours, qui a exploré ces variables dans des contextes réels.
L’étude par échantillonnage d’expérience a impliqué 155 étudiants. Chaque participant a rapporté trois fois par jour pendant dix jours consécutifs des expériences sociales épisodiques. Les participants ont été invités dans chaque « échantillon » à rendre compte de leur statut social (seul/avec d’autres personnes), s’ils étaient dans cette situation par choix ou non, et leurs sentiments (émotion positive ou négative, satisfaction, sentiment de sens, et sentiment de contrôle). Au total, plus de 4 200 signalements épisodiques ont été reçus. Parmi ceux-ci, les gens étaient avec d’autres 60 % du temps et seuls 40 % du temps. Ils étaient dans ces situations par leur choix dans 64% des situations, et non par leur choix dans 36%. Cela indique que les élèves passaient environ un tiers de leur journée dans des situations sociales (ou seuls) non choisies.
Les participants ressentaient une plus grande satisfaction (bonheur) en compagnie des autres qu’en étant seuls. Cependant, il y avait de grandes variations dans l’expérience d’être avec les autres. Le plus haut degré de bonheur était ressenti en compagnie d’autres par choix, mais le plus bas degré de bonheur en compagnie d’autres non par choix. Les effets d’être seul sur le bonheur variaient également selon le statut de choix, mais dans une moindre mesure.
Dans une étude précédente, le Dr Uziel a découvert que les situations sociales intensifient les émotions, tandis que le fait d’être seul était lié à des émotions plus calmes et à une expérience globale plus détendue.
La recherche actuelle développe ces conclusions en apprenant les expériences des gens dans la vie réelle, en dehors du laboratoire, et en abordant l’élément de choix comme un facteur modérateur important. Dans les deux cas, les expériences sociales sont plus intenses, pour le meilleur ou pour le pire. »
Dr Liad Uziel, Département de psychologie, Université Bar-Ilan
Le Dr Uziel dit que le choix, ou même un sentiment subjectif de choix, est un facteur crucial pour influencer le sentiment de bien-être. Les gens se sentiront mieux s’ils sont seuls par choix que s’ils sont avec d’autres non par choix. Pourtant, être en compagnie des autres par choix contribue le plus à améliorer le sentiment de bien-être à un moment donné.