Dans une étude récente publiée dans DURABILITÉ ET TRANSFORMATION DE PLOSun groupe de chercheurs a examiné si l’association perçue entre la durabilité des repas et la santé reflétait la réalité et a analysé l’impact des repas et des caractéristiques individuelles sur cette perception.
Étude: L’heuristique « sain = durable » : les caractéristiques des repas ou des individus affectent-elles l’association entre la durabilité perçue et la salubrité des repas ? Crédit d’image : Jacob Lund/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
L’un des défis modernes est celui d’une alimentation saine et durable. Les décisions alimentaires sont largement influencées par la compréhension individuelle de la nature des aliments et de leurs implications pour la santé.
Bien que la durabilité alimentaire comporte diverses dimensions, sa dimension écologique apparaît comme la question la plus importante du point de vue du bon sens. Cependant, des recherches supplémentaires sont nécessaires. Bien que les individus recourent fréquemment à l’heuristique « sain = durable » pour choisir leur aliment, de telles perceptions pourraient ne pas être directement associées à sa véritable salubrité et à sa durabilité.
De plus, l’influence des caractéristiques individuelles et des repas sur cette heuristique n’est pas bien comprise, ce qui nécessite des recherches plus approfondies pour déterminer comment ces facteurs affectent les décisions de choix alimentaires dans des contextes réels.
À propos de l’étude
La recherche a été menée dans une cafétéria universitaire, en Allemagne, très appréciée des 11 000 étudiants et des 2 400 membres du personnel de l’université en raison de son emplacement.
Lors de l’enquête menée en février 2020, la cafétéria proposait chaque jour une sélection de quatre à cinq repas chauds sur différentes lignes de menu. Les prix des repas étaient subventionnés pour les étudiants et variaient en fonction de la ligne de menu et du statut du client.
Au total, cette enquête a couvert six périodes, qui comprenaient au total 29 repas différents. Les clients recevaient un questionnaire papier à remplir après avoir acheté et consommé leurs repas.
Ils ont laissé les questionnaires remplis sur leurs plateaux une fois terminés. Le questionnaire demandait aux participants d’évaluer la salubrité et la durabilité de leurs repas à l’aide d’une échelle de Likert en six points. Il a également collecté des informations telles que le sexe, l’âge et les habitudes alimentaires.
Les chercheurs ont analysé les données à l’aide de la suite d’outils standardisés de l’algorithme NAHGAST pour calculer les scores de durabilité environnementale et de santé de chaque repas. Les scores reposaient sur le type d’ingrédient, la méthode de préparation et la durabilité environnementale.
Des modèles de régression linéaire mixte ont été utilisés pour étudier la relation entre les caractéristiques moyennes et perçues des repas chez les individus consommant des repas mixtes, les repas représentant les unités de deuxième niveau et les participants constituant l’unité de premier niveau.
L’étude a vérifié des hypothèses telles que la normalité, la linéarité et l’absence de fortes corrélations entre les variables indépendantes. Les valeurs aberrantes ont été exclues et les données étaient centrées sur la moyenne de groupe ou sur la moyenne générale, selon le cas.
Les premières analyses ont indiqué une proportion significative de variance dans la perception de la santé entre les repas, justifiant la structure à plusieurs niveaux des données. Les modèles ont analysé la corrélation entre la durabilité perçue et la salubrité, l’effet de l’écart entre les scores réels de salubrité et de durabilité, l’impact des caractéristiques des repas telles que le contenu et les indicateurs nutritionnels, et l’influence des caractéristiques individuelles telles que le sexe, l’âge et le style alimentaire.
Essentiellement, la recherche a examiné l’interaction des caractéristiques réelles et perçues des repas en relation avec des apports alimentaires durables et sains au sein de populations spécifiques.
Résultats de l’étude
La présente étude a révélé que la perception des gens quant à la durabilité des repas était en corrélation avec leur vision de la santé.
De plus, il a été indiqué que la durabilité des repas influençait l’évaluation subjective de la santé des repas, indépendamment de la salubrité ou du fardeau environnemental. La même tendance a été observée dans la plupart des repas, ce qui suggère que les gens supposent généralement qu’une alimentation durable est également saine.
L’étude s’est également penchée sur la façon dont les caractéristiques personnelles jouent un rôle dans la formation de ces perceptions. Des facteurs tels que le sexe, l’âge et les différentes habitudes alimentaires (comme être végétalien, végétarien, sans gluten, sans lactose, suivre un régime hypocalorique, entre autres) ont été analysés pour voir comment ils influencent l’opinion des gens sur la salubrité et la durabilité des repas.
Il était intéressant de noter que même s’il y avait des effets de la durabilité perçue et de certains styles alimentaires (comme le végétarisme) sur la façon dont les repas sains étaient perçus, les interactions entre ces caractéristiques et la durabilité perçue n’avaient pas d’impact significatif.
Cela suggère que le lien entre la santé perçue et la durabilité reste cohérent dans tous les groupes.
L’âge était une exception à cette tendance. Les participants plus âgés ont démontré une association légèrement plus forte entre la durabilité perçue et la santé que les participants plus jeunes, ce qui suggère que l’âge peut influencer le recours à l’heuristique « sain = durable ». Cependant, d’autres caractéristiques individuelles, telles que le sexe et les styles alimentaires spécifiques, ne modifient pas significativement cette relation.
L’étude a en outre examiné si les caractéristiques réelles des repas influençaient cette perception. Les chercheurs ont pris en compte la salubrité réelle des repas, la durabilité environnementale et si le repas était à base de plantes ou contenait des produits d’origine animale.
Ils ont constaté que même si les repas à base de plantes étaient généralement perçus comme plus sains que ceux à base d’animaux, ces caractéristiques réelles des repas n’avaient pas d’influence significative sur l’association « sain = durable ».
Conclusion
Enfin, l’étude a révélé une association forte et cohérente entre la durabilité perçue et la santé dans divers repas et groupes démographiques.
Cette association ne correspond pas à la salubrité et à la durabilité réelles des repas, ce qui indique que les consommateurs ont tendance à utiliser une approche heuristique lors de l’évaluation des options de repas.
Les résultats suggèrent que cette heuristique est profondément enracinée et fonctionne indépendamment des caractéristiques réelles des repas ou des différences individuelles en matière de démographie et de styles alimentaires.