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Le problème de santé
La maladie cœliaque est l’une des intolérances alimentaires les plus répandues. Maladie inflammatoire chronique, elle est déclenchée par le gluten, une protéine présente dans des céréales comme le blé, le seigle, l’orge, l’épeautre ou l’avoine. Elle touche environ 1 % de la population, avec deux fois plus de femmes que d’hommes, et un diagnostic souvent tardif, entre quarante et quarante-cinq ans. Cette maladie se manifeste par une série de symptômes intestinaux tels que des diarrhées, des maux d’estomac, des ballonnements, des flatulences, des indigestions, des constipations. Elle peut aussi provoquer de la fatigue, une perte de poids, des éruptions cutanées, une infertilité ou des troubles de la coordination et de l’équilibre. Chez l’enfant, elle entraîne des retards de croissance et de puberté. Maladie auto-immune, elle conduit le système immunitaire à attaquer les tissus sains en considérant par erreur le gluten comme une menace. Cela endommage la surface de l’intestin grêle, perturbant la capacité du corps à absorber les nutriments. Cette action pathologique du système immunitaire n’est pas encore bien comprise, mais une interaction entre la génétique et l’environnement semble jouer un rôle.
L’étude de référence
Selon le Collège américain de gastroentérologie, le régime sans gluten est le seul traitement efficace contre la maladie cœliaque. Il prévient les lésions des muqueuses causées par l’exposition au gluten. Le terme « sans gluten » implique l’élimination complète de toutes les sources de cette protéine, ce qui est en réalité impossible en raison de la contamination des aliments. Reste que le régime contient du gluten à un niveau si bas qu’il est considéré comme inoffensif. Il solutionne ainsi les symptômes et répare les dommages intestinaux causés au fil du temps chez la plupart des patients.
Descriptif de la méthode
Le régime sans gluten est simple à première vue mais radical dans son application. Il impose des restrictions strictes (exclusion des aliments contenant du blé comme le pain, les pâtes, les pizzas…) sur la durée (à vie) avec un suivi médical. La consommation d’avoine ne semble pas affecter les tissus, l’immunité et les caractéristiques sérologiques, ni réactiver les symptômes de la maladie d’après une méta-analyse. Mais le manque d’études incite les auteurs à rester prudents.
Les mécanismes d’action
Chez les patients prédisposés génétiquement, l’absorption de produits alimentaires contenant du gluten (au-delà de dix milligrammes par jour) entraîne une réaction immunitaire de l’intestin grêle. Celle-ci se traduit par une inflammation chronique de ses muqueuses et une atrophie des cellules recouvrant la paroi des organes par lesquels passe l’urine. Cela peut induire un syndrome de malabsorption, une assimilation insuffisante des substances alimentaires. Le régime sans gluten permet de régénérer les muqueuses de l’intestin grêle et de bloquer la maladie auto-immune.
Bénéfices
Le régime entraîne une disparition des symptômes et prévient les complications.
Quels sont les risques ?
Seuls des écarts au régime peuvent entraîner des complications liées à la maladie cœliaque. Le gluten n’ayant aucune valeur nutritive en soi, s’en priver n’entraîne a priori pas de carences et n’est pas dangereux pour la santé. À condition toutefois de ne pas le remplacer par des aliments industriels riches en gras, en sucre et en sel.
Conseils pratiques
Il convient de réaliser régulièrement des examens biologiques dans le cadre d’un suivi médical. Le non-respect du régime comporte un risque de conséquences néfastes pour la santé et une augmentation de la mortalité, notamment à cause de tumeurs malignes dans l’intestin ou l’œsophage. Sans régime, la maladie est aussi associée à une prévalence accrue de fragilité des os et donc de risque de fractures. Chez la femme, il existe un risque majoré d’infertilité, d’avortement spontané et d’accouchement prématuré.
À qui s’adresser ?
Un diététicien après un diagnostic médical.