Une étude récente publiée dans la revue Nutriments affirme que la consommation d’édulcorants hypocaloriques n’augmente pas le risque de décès lié au cancer. Cependant, cela peut augmenter le risque d’obésité et de diabète.
Sommaire
Arrière plan
L’édulcorant hypocalorique (LCS) remplace le sucre ajouté dans les boissons et les aliments. Il aide à réduire les calories provenant du sucre tout en maintenant l’appétence. Il a été estimé qu’environ 42% des adultes américains consomment du LCS.
Une consommation relativement plus élevée de LCS a été observée chez les femmes et les personnes obèses.
En ce qui concerne les effets possibles sur la santé, des études ont montré que le LCS peut augmenter le risque d’obésité, de diabète et de syndrome métabolique en augmentant la réponse au goût sucré, en altérant la satiété et le métabolisme ou en modifiant la composition du microbiote intestinal. Les études portant sur l’association entre l’utilisation de LCS et le risque de cancer ont donné des résultats contrastés.
Dans l’étude actuelle, les scientifiques ont exploré la relation entre l’utilisation de LCS et le risque global de cancer chez les adultes américains.
Étudier le design
L’analyse de l’étude était basée sur plusieurs cycles de l’enquête nationale transversale représentative sur la santé et la nutrition (NHANES) pour 1988-1994 et 1999-2018. Les données sur l’apport alimentaire obtenues à partir de l’enquête ont été liées aux fichiers de mortalité liés à usage public de 2019 pour explorer l’association entre l’utilisation de LCS et le risque de cancer.
Les informations sur l’apport alimentaire ont été obtenues auprès de 15 948 adultes américains participant à la NHANES 1988-1994 et de 47 854 adultes américains participant à la NHANES 1999-2018. Les informations sur l’apport alimentaire de deux LCS (aspartame et saccharine) ont été analysées séparément dans la NHANES 1988-1994, mais pas dans la NHANES 1999-2018.
Observations importantes
La population de l’enquête comprenait à la fois des hommes et des femmes âgés de plus de 19 ans. L’âge moyen des participants était de 46 ans. Environ 70 % des participants étaient des Blancs non hispaniques. Environ 22 % étaient fumeurs, 32 % étaient obèses et 9 % étaient diabétiques.
La proportion de consommateurs de LCS était plus élevée chez les femmes, les personnes blanches non hispaniques, les non-fumeurs et les personnes ayant un revenu et une formation plus élevés. Une association a été observée entre la consommation de LCS, un indice de masse corporelle (IMC) plus élevé et une prévalence plus élevée d’obésité et de diabète.
La probabilité de consommer une alimentation de haute qualité était plus élevée chez les consommateurs de LCS. Plus précisément, les consommateurs de LCS étaient plus susceptibles de consommer des légumes, des fruits, des haricots, des grains entiers et des produits laitiers et moins susceptibles de consommer des graisses saturées et du sodium. Par rapport aux non-consommateurs, les consommateurs de LCS avaient des apports significativement plus faibles en sucres ajoutés et en alcool et des apports plus élevés en fibres alimentaires.
Impact de l’utilisation des LCS sur le risque de cancer
L’analyse du risque de mortalité par cancer a révélé que la consommation d’aspartame ou de saccharine n’augmente pas le risque de décès lié au cancer chez les adultes, quels que soient l’âge, le sexe, la race/ethnie, l’éducation, le statut tabagique actuel, la consommation d’alcool, le niveau d’activité physique et IMC.
Une analyse plus approfondie a révélé que l’apport en saccharine pourrait réduire le risque de mortalité par cancer chez les hommes âgés de 19 à 50 ans. De plus, une consommation plus élevée de LCS peut réduire le risque de cancer chez les adultes âgés de 19 à 50 ans et de plus de 51 ans.
Dans l’ensemble, il a été constaté que la mortalité par cancer était positivement corrélée à l’âge et au statut tabagique actuel et négativement corrélée à une activité physique modérée ou vigoureuse.
Importance de l’étude
L’étude utilise des enquêtes représentatives à l’échelle nationale de la population américaine pour démontrer que la consommation de LCS n’augmente pas le risque de mortalité par cancer. De plus, l’étude établit un lien entre la consommation de LCS et une prévalence plus élevée d’obésité et de diabète.
Comme mentionné par les scientifiques, les données d’apport alimentaire utilisées dans l’étude sont basées sur un ou deux rappels alimentaires de 24 heures. Ainsi, les données ne sont pas représentatives de la consommation habituelle, ce qui rend difficile la catégorisation précise des consommateurs et des non-consommateurs LCS.
De plus, les fichiers de mortalité utilisés dans l’étude ne fournissent que le taux global de mortalité par cancer. Ainsi, l’étude n’a pas pu analyser le risque de mortalité de cancers spécifiques, tels que les cancers du sein ou liés à l’obésité.