Plus d’un an après l’apparition de la pandémie, la course à la découverte de médicaments antiviraux efficaces contre le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) – le nouvel agent pathogène qui cause la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) – se poursuit. Les scientifiques ont essayé de réutiliser et d’utiliser les médicaments antiviraux existants dans le traitement de l’infection par le SRAS-CoV-2, et de nombreux médicaments approuvés par la FDA ont été testés contre le SRAS-CoV-2.
Sommaire
Triterpènes, leurs analogues structuraux et leurs activités biologiques
Plusieurs essais se sont, en parallèle, concentrés sur l’activité anti-SARS-CoV-2 d’extraits naturels, de composés synthétiques et d’agents immunomodulateurs. Les triterpènes sont des substances naturelles qui font l’objet d’un grand nombre d’études en raison de leur valeur thérapeutique, biologique et industrielle. Les triterpènes et leurs analogues structuraux présentent divers effets biologiques, notamment des effets hypocholestérolémiants, hémolytiques, anti-inflammatoires, immunostimulants, antiparasitaires, antimicrobiens, cytotoxiques et anti-ulcéreux. De plus, ils montrent également des activités antivirales contre les virus de l’hépatite B et C, les virus VIH1 et 2 et le virus Herpes simplex.
Acide oléanolique et acide maslinique et leurs activités antivirales
L’acide oléanolique et l’acide maslinique sont des triterpénoïdes présents dans plusieurs plantes et ont plusieurs activités biologiques intéressantes, notamment des effets anticancéreux, antimicrobiens et anti-inflammatoires. L’acide oléanolique inhibe l’entrée de nombreux virus, dont le VIH1, dans les cellules lymphocytaires H9 gravement infectées. Il a subi plusieurs modifications chimiques au cours des dernières décennies pour synthétiser de nouveaux analogues structuraux avec des activités biologiques favorables. Ces modifications chimiques concernaient principalement les fonctions alcool C-3 et acide carboxylique C-17 ainsi que l’insaturation C12-C13. Divers congénères de l’acide oléanolique ont présenté des activités antibactériennes, anticancéreuses, anti-acétylcholinestérase, anti-inflammatoires et anti-virus de la grippe plus activement que l’acide oléanolique.
L’acide maslinique (MA) montre une activité biologique à large spectre et inhibe les glycogène phosphorylases et la protéine tyrosine phosphatase 1B. Il a attiré l’attention des chimistes, qui ont utilisé ses fonctions chimiques pour produire de nouveaux analogues structuraux, améliorer certaines de ses activités et mieux comprendre la relation structure-activité.
Étude d’amarrage moléculaire sur des analogues structuraux des acides maslinique et oléanolique naturels pour les cribler contre la protéase principale du SRAS-CoV-2
Dans une étude récente publiée dans la revue Pathogènes, les chercheurs ont mené une étude d’amarrage moléculaire pour 17 analogues structuraux préparés à partir d’acides maslinique et oléanolique naturels et les ont criblés contre la protéase principale du SRAS-CoV-2. Ils ont également validé expérimentalement les données en déterminant les concentrations cytotoxiques et inhibitrices semi-maximales de chacun des 17 composés. Les chercheurs ont étudié si le composé ayant une activité antivirale affectait l’adsorption virale, la réplication ou l’effet viricide à l’aide d’un test de réduction de l’infectivité des plaques.
L’amarrage moléculaire est une méthode importante d’études informatiques qui sont également des outils très prometteurs dans le nouveau processus de découverte et de développement de médicaments. »
Le composé 17 présente une affinité élevée pour la protéase principale du SRAS-CoV-2 et une activité antivirale prometteuse
Les résultats de l’étude montrent que l’acide maslinique chloré lié à l’isoxazole ou le composé 17 présentait une activité antivirale prometteuse à des concentrations micromolaires non toxiques. L’étude a également montré que le composé 17 altère la réplication du SRAS-CoV-2.
La plupart des composés testés ont montré des affinités prometteuses envers la protéase principale du SRAS-CoV-2, en particulier pour le membre le plus actif (17) », écrivent les chercheurs.
Pour résumer, l’acide oléanolique et l’acide maslinique, qui ont été isolés de l’huile d’olive de grignons, et leurs analogues structuraux ont été évalués à l’aide d’un amarrage moléculaire pour explorer leurs activités inhibitrices attendues contre la protéase principale du SRAS-CoV-2. La plupart des composés testés avaient des affinités élevées pour la protéase principale du SRAS-CoV-2, en particulier le composé le plus actif 17. Les auteurs recommandent ces composés pour des études avancées in vitro et in vivo afin de trouver une option de traitement efficace contre le COVID-19 pandémie. Selon les chercheurs, ces composés peuvent même être utilisés comme médicaments combinés contre le SRAS-CoV-2.
Les chercheurs ont conclu une étude SAR prometteuse des composés examinés, qui pourrait être utile aux chimistes médicinaux pour la conception et la synthèse de candidats anti-SARS-CoV-2 à l’avenir. Ils espèrent que les résultats serviront à orienter davantage in vitro et in vivo études sur le composé 17 pour explorer pleinement son potentiel thérapeutique pour COVID-19.