Dans une étude récente publiée dans le Micro-organismes journal, les chercheurs ont passé en revue les divers aspects des infections humaines à la variole du singe.
Plusieurs cas de monkeypox signalés dans des pays non endémiques d’Amérique du Nord, d’Europe et d’Océanie ont indiqué l’émergence du monkeypox comme un problème de santé publique urgent et inhabituel puisque l’infection n’est pas associée à des voyages d’animaux ou d’humains. Une attention particulière doit être portée à ce phénomène croissant car actuellement, plus de 70% de la population mondiale n’est pas vaccinée contre la variole. Il a été rapporté que les vaccins antivarioliques confèrent une protection considérable contre le monkeypox. Par conséquent, il est essentiel d’optimiser la surveillance et la préparation pour freiner et combattre les infections à monkeypox.
Sommaire
Epidémiologie du monkeypox
Dans la présente étude, les chercheurs ont examiné les données liées à l’épidémiologie, aux manifestations cliniques, à la prise en charge, au diagnostic et à la prévention des infections à monkeypox (MPX).
En 2003, une épidémie de 47 cas d’infections à la variole du singe a été enregistrée aux États-Unis en raison d’une exposition humaine à des chiens de prairie infectés par le MPX. Auparavant, des infections au MPX avaient été signalées en Afrique, la majorité des infections récentes ayant été exposées au virus lors de voyages au Nigeria. Une étude réalisée en République démocratique du Congo a révélé que l’incidence du MPX était de 0,64 pour 100 000 personnes en 2001, et qu’elle est passée à 2,82 pour 100 000 personnes en 2013. Une autre étude a montré que l’incidence annuelle moyenne cumulée des infections au MPX entre 2005 et 2007 était de 0,55 pour 100 000 personnes. 100 000 dans le district de Sankuru.
Une revue de la littérature récente a estimé que le taux de létalité total (CFR) dans tous les pays était de 8,7 %. Cependant, l’équipe a noté que toutes les mortalités enregistrées étaient en Afrique. Par ailleurs, une étude a noté que le CFR In correspondant au clade centrafricain était de 10,6% tandis que celui du clade ouest-africain était de 3,7%.
Épidémie multi-pays de monkeypox
Près de 98 % des cas de MPX signalés depuis mai 2022 ont été détectés chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH). Notamment, aucune des infections n’a encore de lien direct avec les zones d’endémie. Jusqu’au 5 juillet 2022, 5 949 cas de MPX ont été détectés dans toute l’Europe grâce aux mécanismes du Règlement sanitaire international (RSI) et aux ressources publiques officielles. Parmi ceux-ci, 99 avaient le clade ouest-africain de MPX. De plus, 42 % des cas signalés ont été détectés chez des adultes âgés de 31 à 40 ans et étaient de sexe masculin. De plus, 96,1 % des cas présentaient une éruption cutanée et 69 % présentaient des symptômes systémiques, notamment épuisement, fièvre, inconfort musculaire, diarrhée, vomissements, mal de gorge, frissons ou maux de tête, alors qu’aucun décès n’a été signalé.
Physiopathologie des infections MPX
Bien que le réservoir naturel de MPX reste à déterminer, les rats sont le suspect le plus probable. Un facteur de risque potentiel est la consommation de viande insuffisamment cuite et de produits animaux dérivés d’animaux infectés. Des études ont rapporté que le MPX ne se transmet pas facilement mais peut être transmis par contact avec des matériaux de lésion contaminés ou des fluides corporels, directement ou indirectement. Le contact direct comprenait l’exposition aux sécrétions respiratoires, les fomites ou le contact peau à peau avec les cas de MPX. Fait intéressant, même être présent dans la chambre du patient ou à moins de six pieds d’un patient sans porter de masque facial N95 et de protection oculaire pendant un traitement susceptible de générer des aérosols à partir de sécrétions orales, la remise en suspension d’exsudats séchés ou de lésions cutanées pourrait entraîner une exposition indirecte. La transmission est également possible par le placenta, provoquant un MPX congénital.
Des études ont montré qu’après l’entrée dans le corps de l’hôte, le virus se répliquait au site d’inoculation, en commençant par se localiser dans les cellules phagocytaires mononucléaires. Par la suite, le virus est libéré dans la circulation sanguine avant d’être localisé dans les cellules de la peau. Après réplication, le virus se propage dans les ganglions lymphatiques locaux, entraînant une virémie en 10 à 14 jours.
Prévention et traitement
La vaccination avec des vaccins de première génération tels que le vaccin antivariolique Aventis Pasteur et Dryvax, des vaccins de deuxième génération tels que ACAM2000 et des vaccins de troisième génération tels que LC16m8 et IMVAMUNE ont été la première ligne de défense contre l’infection par tout orthopoxvirus. Cependant, leur utilisation généralisée est limitée en raison du nombre élevé d’effets indésirables causés par l’immunisation par un virus vivant atténué.
Tous les vaccins de première et de deuxième génération impliquent un virus vivant, capable de se répliquer. Ces vaccins fonctionnent en produisant une lésion au site d’administration qui génère le virus infectieux. Ces vaccins sont associés à un risque accru d’événements indésirables, y compris l’auto-inoculation au reste des parties du corps, la transmission accidentelle à d’autres, l’infection disséminée chez les patients immunodéprimés et l’encéphalite post-vaccinale.
Bien qu’il n’existe aucun traitement approuvé contre le MPX, une protéine d’enveloppe virale appelée tecovirimat s’est avérée capable d’empêcher la libération de particules virales par les cellules infectées, traitant ainsi plusieurs maladies liées au poxvirus. Récemment, sept patients infectés par MPX au Royaume-Uni traités avec Tecovirimat ont montré une efficacité de profil considérable.
Dans l’ensemble, l’étude a résumé le scénario MPX actuel et a souligné qu’une meilleure compréhension du virus facilitera le développement de mesures diagnostiques et préventives contre le monkeypox.