Les chercheurs ont mené une étude pour explorer la fréquence et la qualité des dîners en famille et leur impact sur la santé mentale des enfants et des adultes pendant la pandémie de maladie à coronavirus 2019 (COVID-19).
L'étude est publiée dans la revue Psychologie du couple et de la famille : recherche et pratique.
Sommaire
Arrière-plan
Les mesures de contrôle liées à la pandémie de COVID-19, notamment les restrictions de déplacement, ont contraint les familles à prendre leurs repas ensemble à la maison. Des études menées pendant la pandémie ont fait état d’impacts positifs du confinement sur les repas en famille, notamment une fréquence accrue des repas en famille, une consommation accrue d’aliments cuisinés à la maison, le partage de plus de repas avec les enfants et l’implication des enfants dans la préparation des repas.
Il a été démontré que la fréquence des repas en famille a un impact significatif sur les résultats scolaires et sur la santé mentale et physique des enfants et des adolescents. Il a également été constaté qu’une fréquence plus élevée améliore les facteurs liés à l’alimentation, tels qu’un risque d’obésité plus faible, une consommation alimentaire plus saine et une alimentation moins difficile.
En revanche, il a été constaté que la qualité de l'atmosphère des repas en famille améliore les facteurs sociaux, tels que la diminution des problèmes émotionnels et des problèmes avec les pairs chez les enfants et la réduction de la détresse psychologique chez les parents.
Dans cette étude, les scientifiques ont évalué les changements dans la fréquence et la qualité des dîners en famille pendant la pandémie de COVID-19 au sein d’une cohorte diversifiée et représentative de parents américains.
Conception de l'étude
L'étude a été menée auprès de 517 parents américains ayant des enfants vivant à la maison. La fréquence et la qualité des dîners en famille ont été évaluées à l'aide de questionnaires validés.
Quatre paramètres ont été explorés pour évaluer la qualité du dîner en famille, notamment les interactions émotionnelles positives, les comportements négatifs à l'heure des repas, le soutien familial pendant la préparation des repas et l'intégration du monde extérieur (partage de nouvelles et de politiques à table).
Les participants ont également été interrogés sur leurs attentes post-pandémiques, c'est-à-dire s'ils souhaitaient maintenir ou même augmenter la fréquence et la qualité des dîners de famille pendant la pandémie après la fin de la pandémie.
Observations importantes
Environ 60 % des participants ont signalé une augmentation de la fréquence des dîners en famille pendant la pandémie de COVID-19 par rapport au niveau pré-pandémique.
Concernant la qualité des dîners en famille pendant la pandémie de COVID-19, environ 60 % des participants ont signalé une induction dans des interactions émotionnelles positives, 63 % ont signalé une induction dans l'incorporation du monde extérieur, 65 % ont signalé une induction dans le soutien familial pour la préparation des repas et 68 % ont signalé une induction. lors de dîners à distance assistés par la technologie avec des membres de la famille élargie.
Bien que cela soit inférieur à l'induction de comportements positifs signalée, 44 % des participants ont signalé une augmentation des comportements négatifs au moment des repas. Les comportements négatifs à l’heure des repas font référence à l’utilisation d’écrans ou de technologies à des fins personnelles à table ou à une dispute ou à une tension avec des membres de la famille à table.
Association entre la fréquence et la qualité des dîners en famille
L'analyse statistique contrôlant les facteurs de confusion potentiels (emploi, revenu, éducation, âge, sexe et race des participants) a révélé que des dîners en famille plus fréquents sont significativement associés à des interactions émotionnelles plus positives, au soutien familial et à l'intégration du monde extérieur.
Une association significative a également été observée entre l’augmentation de la fréquence des dîners en famille et l’augmentation des comportements négatifs à l’heure des repas. Cependant, l’induction de qualités positives lors d’un dîner en famille était significativement plus prononcée que les comportements négatifs lors d’un dîner en famille.
Concernant les attentes post-pandémiques, environ 83 % des participants qui avaient augmenté la fréquence des dîners familiaux à distance pendant la pandémie ont déclaré vouloir maintenir ou augmenter ces pratiques de repas même après la fin de la pandémie.
Importance de l’étude
L’étude révèle un impact positif substantiel de l’augmentation de la fréquence des dîners en famille sur la qualité de l’atmosphère des repas dans les ménages américains pendant la pandémie de COVID-19.
L'induction observée dans la fréquence des dîners en famille a contribué à améliorer une gamme de comportements positifs, notamment l'expression de gratitude, le rire, le sentiment de connexion, le partage de repas à distance avec les membres de la famille élargie et le partage de nouvelles et de politiques à table.
Les scientifiques ont mentionné que l’induction observée de comportements négatifs au moment des repas ainsi que de qualités positives est une découverte attendue. Lorsque les familles passent plus de temps ensemble, elles connaîtront probablement plus de disputes ou de tensions, ainsi que plus de temps à rire à table.
L’étude trouve des différences significatives entre chacune des qualités positives et les comportements négatifs mais pas entre les qualités positives elles-mêmes. Cela indique que même si une fréquence accrue des dîners en famille peut faire ressortir des qualités à la fois bénéfiques et moins favorables lors des dîners de famille, les points positifs semblent l'emporter sur les points négatifs.
L'étude met en évidence les avantages de la socialisation à distance parmi les membres de la famille élargie en termes de réduction de la solitude. L'utilisation continue des technologies à distance pour se connecter avec des membres de la famille physiquement éloignés peut améliorer les liens familiaux et aider les enfants à développer un sentiment d'appartenance à une unité plus grande.
Dans l’ensemble, les résultats de l’étude ont des implications importantes pour les chercheurs et les cliniciens qui souhaitent maximiser les qualités protectrices des dîners en famille.