Voici un sujet controversé : peut-on s’auto-diagnostiquer lorsque nous sommes malades ? La pratique est généralement admise comme étant à bannir. Pourtant, au moindre trouble, la plupart d’entre nous a tendance à se précipiter sur Internet pour comprendre ce qui nous arrive. Cette habitude est-elle anxiogène, voire dangereuse, ou nous permet-elle au contraire de nous rassurer ou de nous orienter vers notre médecin en cas de besoin ?
Sommaire
Une pratique nouvelle
Les sources d’informations étant illimitées sur Internet, il est devenu normal de se tourner vers notre navigateur lorsque nous nous posons une question. Et lorsque nous nous interrogeons sur notre santé, Internet s’impose vite comme une solution pour pallier notre anxiété, car nous avons l’impression de pouvoir immédiatement obtenir une réponse. L’automédication en ligne constitue l’étape suivante. En somme, dans certains cas, Internet semble nous dispenser d’une consultation chez le médecin ou d’une visite à la pharmacie.
Internet, source d’infos ou d’intox ?
Alors, faut-il faire confiance à Internet pour s’auto-diagnostiquer ? Une étude révèle que plus de 80 % de la population s’auto-diagnostiquent avant de se rendre chez le médecin. Mais dans 85 % des cas, le diagnostic serait erroné ! Cette statistique est l’occasion de rappeler qu’une recherche sur Internet ne dispense pas d’une consultation médicale. C’est là que la nuance réside : Internet peut nous rassurer quant à des symptômes bénins, mais certainement pas poser un diagnostic sûr ou encore définir le traitement approprié. Par ailleurs, Internet présentant le meilleur comme le pire, il faut faire attention à la fiabilité des informations. Si certains sites médicaux proposent un contenu vérifié, les informations que l’on peut par exemple trouver sur des forums peuvent contenir de nombreuses erreurs. Lorsqu’on souhaite s’auto-diagnostiquer, il convient donc de sélectionner les sources avec attention.
Est-ce une pratique dangereuse ?
Si vous avez une tendance hypochondriaque et que vous êtes systématiquement convaincus du pire au moindre symptôme bénin, il vaut sans doute mieux éviter de consulter Internet, car la pratique sera sans aucun doute une source illimitée d’anxiété. En revanche, si vous êtes raisonnables dans l’utilisation que vous faîtes des résultats de votre recherche, Internet peut au contraire vous amener à consulter votre médecin alors que vous auriez peut-être laissé traîner la situation dans d’autres cas. Lors de symptômes de faibles intensités et qui ne durent pas dans le temps, Internet peut également vous rassurer et vous conseiller : Internet vient dans ce cas simplement confirmer notre bon sens et notre intuition : en cas de rhume, il est avisé de se reposer… Si les symptômes perdurent, on file chez le médecin.
Une pratique parfois positive
Une étude menée par des chercheurs d’Harvard tend même à démontrer que s’auto-diagnostiquer peut avoir des résultats bénéfiques. C’est le cas lorsque certains patients consultent leur médecin parce qu’ils pensent avoir un cancer. Sans leur analyse en ligne, peut-être auraient-ils ignorés leurs symptômes. Si le diagnostic est confirmé, Internet a alors permis de gagner du temps. Enfin, si l’idée la plus commune veut que s’auto-diagnostiquer soit une source d’angoisses, en réalité, la plupart d’entre nous utilisons Internet pour vérifier l’absence de gravité de nos symptômes. Dans ce cas, Internet sert alors à nous rassurer. Rappelons enfin qu’Internet ne nous soigne pas ! Au moindre doute, la consultation chez le médecin s’impose.