Certaines personnes se sentent plus mal que d’autres après un AVC. Selon des recherches récentes, les patients victimes d’AVC présentant des problèmes cognitifs et émotionnels ont tendance à ressentir de la fatigue plus souvent et à dormir davantage pendant la journée.
Environ 9 000 personnes sont admises dans les hôpitaux norvégiens pour un AVC chaque année. Environ la moitié de ces patients se sentent épuisés par la suite et de nombreux patients dorment davantage pendant la journée qu’avant l’AVC. Ces séquelles sont éprouvantes et affectent significativement la vie quotidienne des patients.
Cependant, nous avons encore une compréhension limitée des facteurs qui entraînent une augmentation de la fatigue et du sommeil diurne après un AVC. Notre groupe de recherche de l’Université norvégienne des sciences et technologies (NTNU) a donc voulu déterminer si les plaintes cognitives et émotionnelles étaient liées à une augmentation de la fatigue et du sommeil pendant la journée.
Nos résultats ont été récemment publiés dans un article de la revue Frontières en neurologie.
Les personnes atteintes de troubles cognitifs et émotionnels luttent
Nos analyses montrent que les patients qui déclarent une mémoire et une concentration plus faibles trois mois après un AVC ont un risque plus élevé d’être plus fatigués et de dormir davantage pendant la journée à douze mois.
Il en va de même pour les patients qui signalent des symptômes anxieux et dépressifs majeurs trois mois après l’AVC.
Les troubles cognitifs et émotionnels sont donc tous deux des facteurs importants d’augmentation du sommeil diurne et de la fatigue après un AVC. Ce résultat était également évident lorsque nous avons pris en compte d’autres facteurs tels que l’âge, le sexe, la gravité de l’AVC et la qualité du sommeil nocturne, ainsi que leur relation les uns aux autres au fil du temps.
L’étude a été réalisée par des chercheurs collaborateurs du groupe de recherche sur les maladies vasculaires (VaD) de NTNU et des chercheurs du département de recherche sur les services de santé (HØKH) de l’hôpital universitaire d’Akershus.
Ramune Grambaite dirige le groupe de NTNU. Elle est professeure agrégée en neuropsychologie clinique et responsable clinique de la clinique ambulatoire de neuropsychologie du département de psychologie de NTNU. Elisabeth Kliem est doctorante dans le groupe de recherche et première auteure de cet article.
Nous avons utilisé les données de NORSPOT, une étude menée à l’hôpital universitaire d’Akershus entre 2012 et 2013. Dans cette étude, les patients victimes d’un AVC ont répondu à des questionnaires trois et douze mois après leur AVC. L’échantillon de patients de notre étude avait des AVC relativement légers et n’avait aucun problème cognitif ou émotionnel connu avant l’AVC.
Important pour le suivi des patients après un AVC
Les problèmes cognitifs et émotionnels sont fréquents après un AVC. Nos résultats montrent l’importance du suivi de ces plaintes dans la phase subaiguë après l’AVC.
Nous pouvons réduire le risque de fatigue accrue et le besoin de sommeil à long terme si nous parvenons à identifier et à traiter les patients victimes d’AVC qui éprouvent des difficultés cognitives et émotionnelles.
Plus de recherche nécessaire
Cette étude est une étape importante vers une meilleure compréhension de la fatigue et du besoin accru de sommeil suite à un AVC. Les problèmes cognitifs et émotionnels après un AVC ne sont souvent pas détectés dans le suivi de routine, mais ont le potentiel d’affecter considérablement la vie quotidienne du patient.
Nous espérons donc voir davantage de recherches entreprises dans ce domaine, car elles peuvent conduire à l’amélioration du diagnostic et du traitement des patients à long terme.