Après de nombreux types d’infection, des troubles cognitifs ont été signalés. Cela est également vrai en cas d’infection par le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SARS-CoV-2). Il n’est cependant pas clair si les carences consécutives à une infection par le SRAS-CoV-2 s’améliorent avec le temps.
Pour combler cette lacune dans la recherche, un nouveau eClinicalMedecine L’étude a évalué la présence, l’ampleur, la persistance et les corrélations des effets dans les cas communautaires.
Sommaire
Arrière-plan
La recherche a démontré une déficience cognitive continue après une infection par le SRAS-CoV-2. On a observé que ces déficits augmentaient avec la gravité de la maladie pendant la phase aiguë. Des troubles cognitifs ont également été signalés chez des personnes présentant des symptômes à long terme suite au COVID-19, appelés le plus souvent COVID long.
L’Office for National Statistical (ONS) du Royaume-Uni a estimé en janvier 2023 que sur les 2 millions d’individus au Royaume-Uni avec un long COVID autodéclaré, 52% et 39% éprouvaient respectivement des difficultés de concentration et une perte de mémoire ou une confusion. Les symptômes persistants sont associés à une santé mentale plus faible, à une capacité de travail réduite et à un bien-être. De plus, le déclin cognitif causé par le SRAS-CoV-2 pourrait s’accélérer avec l’âge.
Les études précédentes examinaient principalement de petites cohortes hospitalisées, considéraient les personnes infectées au cours de la première année de la pandémie, utilisaient des classifications dichotomisées et avaient généralement des suivis plus courts.
Aucune étude n’a mené d’analyse holistique pour examiner les effets à la fois de l’infection par le SRAS-CoV-2 et de la durée des symptômes. De plus, peu ont analysé longitudinalement les trajectoires cognitives des individus pour déduire si la récupération est liée aux performances cognitives.
À propos de cette étude
Cette étude a utilisé un outil d’évaluation cognitive validé pour répondre à quelques questions d’intérêt. L’outil disposait de données d’enquête réflexive rétrospective d’une grande cohorte volontaire britannique et d’une évaluation des symptômes par auto-évaluation. Les questions d’intérêt étaient les suivantes : (1) Existe-t-il une association entre la COVID-19 et les performances cognitives ? (2) Les symptômes persistants et la durée des symptômes influencent-ils l’association entre la COVID-19 et les performances cognitives ? (3) Les associations entre le COVID-19 et les performances cognitives changent-elles avec le temps ?
Les participants recrutés comprenaient des personnes avec et sans infection par le SRAS-CoV-2 et une durée variable des symptômes. Les effets du COVID-19 sur le temps de réaction et la précision cognitive ont été estimés à l’aide de modèles de régression linéaire multivariable. Les poids utilisés étaient l’inverse de la probabilité de participation, et les facteurs de confusion ont également été ajustés. Une analyse longitudinale a évalué l’évolution des performances cognitives entre les cycles.
Principales conclusions
Les personnes infectées par le SRAS-CoV-2 à base communautaire ont montré des déficits cognitifs, mais uniquement dans les groupes avec une durée des symptômes ≥ 12 semaines, par rapport aux personnes non infectées. Une analyse longitudinale de ces individus a montré que les déficits ont persisté pendant près de deux ans depuis l’infection.
Lors de la première série de tests, des scores de précision des tâches cognitives inférieurs ont été observés chez les participants dont le statut d’infection par le SRAS-CoV-2 était positif. Les déficits étaient comparables en ampleur à l’effet de la présentation à l’hôpital pendant la maladie, présentant des symptômes modérés ou légers de détresse psychologique, ou une augmentation de l’âge d’environ dix ans. Aucune preuve n’a été trouvée sur l’effet indésirable de l’infection par le SRAS-CoV-2 sur le temps de réaction moyen pendant les tâches.
Il est important de noter que parmi les participants qui ont déclaré se sentir récupérés et « de retour à la normale », aucune déficience détectable n’a été observée. La prévalence des symptômes de détresse psychologique est en partie médiée par les déficits cognitifs observés. Cela suggère que la réduction de la détresse psychologique, de la fatigue et des troubles fonctionnels n’est que partiellement associée au rétablissement.
conclusion
Une limite clé de l’étude était l’indisponibilité de certaines données qui auraient été très informatives, telles que les données d’évaluation cognitive avant l’infection par le SRAS-CoV-2, les informations sur les comorbidités neurovasculaires et neurodégénératives antérieures, etc. De plus, l’éventail des tâches cognitives utilisées ici n’était pas exhaustif.
Les résultats sont également limités quant à leur généralisabilité car la cohorte n’était pas représentative de la population générale. Enfin, l’étude s’est appuyée sur l’enregistrement prospectif volontaire des symptômes via une application pour smartphone, ce qui pourrait conduire à des données imparfaites et incomplètes.
En somme, des déficits de précision cognitive ont été observés chez les personnes présentant plus de 12 semaines de symptômes après une infection par le SRAS-CoV-2 au cours de la première année de la pandémie. Les participants présentant des symptômes persistants lors des tests initiaux n’ont pas montré de rétablissement marqué lors d’un suivi de 9 mois. L’ampleur des déficits observés pourrait altérer significativement la qualité de vie et le fonctionnement quotidien au niveau individuel ainsi que les impacts socio-économiques sur la société.
À l’avenir, davantage d’efforts sont nécessaires pour identifier les personnes affectées par des symptômes persistants suite à une infection par le SRAS-CoV-2. En effet, l’élément continu d’un long COVID semble être un prédicteur supérieur de la déficience cognitive plutôt que de la durée des symptômes. Les recherches futures devraient également étudier les mécanismes et les trajectoires de récupération des symptômes continus après COVID-19.