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Le problème de santé
Le cancer du sein est le cancer le plus fréquent chez les femmes avec environ un million sept cent mille nouveaux cas dans le monde chaque année. Son traitement invasif et ses symptômes physiques ont un impact majeur sur les malades. Le diagnostic, la maladie, la chirurgie, la radiothérapie, les traitements médicamenteux et les arrêts de travail parfois prolongés provoquent de l’inquiétude et des répercussions physiques, esthétiques, psychologiques et sociales. Un tiers des patientes souffrent de détresse psychologique durant les traitements, et 15 % plusieurs années après. Cette détresse se traduit par une fatigue persistante, un sommeil perturbé, des troubles anxieux et une symptomatologie dépressive.
L’étude de référence
Une méta-analyse a évalué les effets d’une méthode de réduction du stress basée sur la pleine conscience (MBSR) chez les femmes en cours de traitement du cancer du sein. Dix essais randomisés portant sur mille cinq cent soixante-quinze participantes ont été retenus pour les analyses, dont huit avaient recruté des participantes malades à un stade précoce. À la fin de l’intervention, le MBSR a diminué significativement la fatigue, l’anxiété, la dépression et amélioré la qualité du sommeil. Après six mois, l’INM impacte encore positivement ces critères, sauf la fatigue. Au bout d’un an, les effets sur l’anxiété et la dépression ne diffèrent plus des groupes témoins, et on ne dispose pas de données sur la fatigue ou le sommeil. Les auteurs concluent à l’efficacité de l’INM durant les traitements et au moins pour les six mois qui suivent.
Descriptif de la méthode
Le MBSR adapté au cancer du sein se compose de huit séances de groupe de deux heures et demie par semaine, d’une journée silencieuse entre les séances six et sept et d’une pratique quotidienne de méditation de quarante-cinq minutes six jours sur sept. L’INM associe des séances collectives de pratique de pleine conscience, d’enseignement des stratégies de régulation du stress et de partage d’expériences. Les participantes reçoivent un support multimédia avec des méditations guidées et un cahier d’exercices et d’autoévaluation contenant des informations sur le cancer du sein. Elles abordent en particulier les notions de deuil, de détresse émotionnelle liée à ce cancer et d’interdépendance des sentiments et des pensées. Les malades peuvent inviter leur conjoint ou un proche à assister à une session sur la communication consciente pour discuter de l’impact de la maladie sur leur relation.
Les mécanismes d’action
La thérapie agit sur le contrôle de l’attention et la conscience de soi dont l’identité féminine peut être altérée par la chirurgie du sein. Elle aide à réguler l’anxiété causée par le choc de l’annonce du cancer et la crainte des effets secondaires de ses traitements. Un essai clinique démontre d’ailleurs une réduction significative des niveaux de cortisol salivaire, l’hormone du stress.
Bénéfices
Comme le montrent les résultats de la méta-analyse, l’INM diminue l’anxiété, le stress, la peur de la récidive et la fatigue durant les traitements et six mois après. Ensuite, la persistance des effets est encore discutée, mais elle dépend souvent de la poursuite ou non de l’INM à domicile.
Quels sont les risques ?
Les événements indésirables ont été insuffisamment rapportés dans les études, mais aucun cas grave n’a été signalé.
Conseils pratiques
Soyez indulgente avec vous-même. Essayer de se débarrasser de préoccupations quotidiennes peut être difficile lorsque les pensées s’emballent et provoquent des sentiments désagréables. Créez-vous un espace paisible de pratique pour vous libérer de vos schémas mentaux inutiles et délétères. Pensez à rester physiquement active et à vous en tenir à une alimentation équilibrée sans tabac et peu d’alcool : des ingrédients clés pour réussir votre bataille contre le cancer. Et si votre praticien MBSR n’est pas spécialisé dans le cancer du sein, n’hésitez pas à en changer.
À qui s’adresser ?
Un psychologue clinicien, un psychiatre ou un médecin de soin de support formé au MBSR.