Alors que la pandémie de coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2) a conduit la plupart des pays européens à se fermer en mars 2020 pour ralentir la propagation de la maladie, le virus a continué d’avoir un impact sur des pays comme la France jusqu’à la fin de l’été 2020 Un nouveau confinement a également été instauré par la France à partir du 29e Octobre au 28e Novembre, suivi de couvre-feux à 18h et de l’introduction des vaccinations COVID-19 en 2021.
L’émergence d’une nouvelle variante du SARS-CoV-2 au Royaume-Uni, B.1.1.7 (GR/20I/501Y.V1), en octobre 2020 a provoqué une propagation dans d’autres pays européens, dont la France, à partir de décembre 2020.
Cette nouvelle variante a été suggérée par des études récentes comme étant plus transmissible que le virus d’origine, jusqu’à 70 %, ce qui a un impact sur les taux d’infection et la dynamique du virus dans des zones spécifiques.
Une étude menée par l’Institut de Toulouse pour les maladies infectieuses et inflammatoires (INFINITy) en France a évalué l’impact de la variante B.1.1.7 du SRAS-CoV-2 en France avec des tests positifs plus élevés trouvés, ainsi qu’une analyse du résultat des mesures de santé comme la distanciation sociale et les vaccinations. La recherche est publiée dans la revue Virus.
Modèles statistiques
Les premiers modèles de prédiction ont basé leurs estimations sur les cas positifs publiés du virus, mais ils ont ignoré l’âge des patients ou un coefficient de diffusion qui prend en compte l’évolution de la maladie. Cela semblait également être le cas pour le modèle prédictif de l’Université Johns Hopkins, qui sous-estimait l’effet et la propagation du SRAS-CoV-2 en Italie et surestimait la propagation en France et au Royaume-Uni.
Le modèle utilisé dans cette étude consiste en une version d’un modèle susceptible-infectieux-récupéré (SIR), qui peut être considéré comme étant plus approprié pour analyser la propagation du virus dans différentes populations.
Dans ce modèle, les coefficients de diffusion/transmission varient avec la probabilité d’infection ainsi que les coefficients de réduction qui prennent en compte les mesures de santé publique pouvant influencer la transmission du virus.
Les formes circulantes du SARS-CoV-2 sur l’agglomération toulousaine courant janvier 2021 et début février. (A) : semaine 1 (46 échantillons), (B) : semaine 2 (141 échantillons), (C) : semaine 3 (181 échantillons), (D) : semaine 4 (216 échantillons), (E) : semaine 5 (110 échantillons).
Résultats
Les paramètres du modèle utilisé par les scientifiques français qui ont enquêté sur la propagation du virus SARS-CoV-2 comprenaient des mesures de santé publique telles que la distanciation sociale et les couvre-feux, ainsi que des tests de masse et l’introduction de vaccinations.
La période de temps qui a été évaluée était le temps après le pic de test positif de 14e Février au 1st mars 2021.
Les résultats consistaient en une diminution des tests positifs par rapport au pic du 13e Février à 9,8% le 1st Mars 2021. Cependant, lorsqu’ils réfléchissent à l’opportunité de réduire les mesures de santé publique, des modèles prédictifs ont suggéré que la réduction de moitié de la capacité de test contribuerait à l’augmentation du virus, augmentant les tests positifs à 11,2% le 1st mars (voir la figure 1). De plus, l’arrêt des tests de masse entraînera une propagation du virus de 12,6%.
L’étude a prédit que la levée de toutes les mesures le 14e Février 2021, avec les tests de masse et les vaccinations toujours en place, augmenterait les taux d’infection à 59% en mars 2021.
L’étude a conclu que les mesures publiques telles que la distanciation sociale, les couvre-feux ainsi que les tests de masse et l’introduction des vaccinations permettaient de contrôler plus facilement la variante britannique B.1.1.7.
Ce variant est rapidement devenu une souche circulante majeure puisqu’il représente 60 % des cas retrouvés dans l’agglomération toulousaine en février.
Il s’agissait d’une variante certaine préoccupante en France, et ces mesures ont donc permis de la contrôler dans les zones peuplées car la variante est actuellement responsable de plus de 90 % des tests positifs.
Le maintien de ces mesures permettra une prévention et un contrôle accrus du SRAS-CoV-2 au fil du temps, ainsi qu’une baisse des tests positifs.
Référence de la revue :
- Dimeglio, C., Milhes, M., Loubes, J., Ranger, N., Mansuy, J., Trémeaux, P., Jeanne, N., Latour, J., Nicot, F., Donnadieu, C. et Izopet, J., 2021. Influence de la variante B.1.1.7 du SRAS-CoV-2, de la vaccination et des mesures de santé publique sur la propagation du SRAS-CoV-2. Virus, 13(5), p.898. DOI : https://doi.org/10.3390/v13050898, https://www.mdpi.com/1999-4915/13/5/898/htm