Un article récent publié dans le PLOS Un Journal visant à détecter le diagnostic de l’accumulation osseuse d’aluminium (Al) et à explorer les conséquences osseuses et cardiovasculaires de cette accumulation.
Etude : Effet de l’accumulation d’aluminium sur le risque osseux et cardiovasculaire à l’époque actuelle. Crédit d’image : RHJPhtotos/Shutterstock.com
Sommaire
Arrière-plan
L’intoxication à l’aluminium (Al) était devenue un sujet de préoccupation aiguë il y a quelques décennies, car elle sous-tendait une épidémie de démence due à la dialyse.
Bien que cela soit devenu beaucoup moins courant, il est toujours intéressant de comprendre comment l’exposition à long terme à l’aluminium, même à de faibles concentrations, affecte le corps, en particulier les os et la santé cardiovasculaire.
Introduction
L’intoxication à l’aluminium provoquant la démence de dialyse a été contrôlée en introduisant de l’eau d’hémodialyse traitée et en interdisant les médicaments à base d’aluminium.
Cependant, dans plusieurs pays, dont le Brésil, les biopsies osseuses continuent de montrer des signes d’accumulation d’Al dans le tissu osseux.
Cela pourrait signifier qu’une exposition à long terme à de faibles niveaux d’Al provoque des résultats faussement négatifs lors des tests sériques d’Al, mais présente une maladie chronique des os et du système cardiovasculaire en affectant le métabolisme minéral.
De plus, de nombreux cas d’insuffisance rénale chronique (IRC) dans le monde représentent un énorme défi pour les soins de santé, qui est relevé à des niveaux très différents dans différentes parties du monde.
Al peut causer des dommages oxydatifs, affecter le tonus des vaisseaux sanguins et produire l’apoptose des cellules du muscle cardiaque.
L’étude actuelle visait à identifier la présence d’accumulation d’Al dans le corps et son impact sur la santé des os et du cœur.
Les données proviennent du registre brésilien de la biopsie osseuse, réalisée dans plusieurs centres sur une période de suivi d’environ trois ans. Les patients dont les biopsies ont été incluses dans ce registre comprenaient ceux qui avaient
La présence d’une fracture osseuse ou d’événements cardiovasculaires majeurs (MACE) a été identifiée, ainsi que la preuve d’une accumulation d’Al dans une biopsie osseuse. L’étude a inclus 275 personnes.
Qu’a montré l’étude ?
Sur les 275 personnes, plus d’un tiers (n = 96) des patients ont été diagnostiqués comme ayant une accumulation d’Al dans les os. Ces patients étaient plus jeunes, avec un âge médian de 50 ans, contre 55 ans pour le reste de la cohorte.
L’étude montre ainsi un pourcentage plus élevé de personnes présentant une accumulation d’Al dans les os. Cela n’a cependant pas semblé affecter les paramètres osseux statiques ou le taux de fractures osseuses, tandis que les paramètres osseux dynamiques ont montré des différences mineures.
Les patients avec accumulation d’Al étaient également plus légers que ceux qui n’en avaient pas, avec un indice de masse corporelle de 23,5 contre 24,3 et une durée de dialyse plus longue à une médiane de 108 contre 71 mois, respectivement.
Symptomatiquement, ils étaient plus susceptibles de présenter des démangeaisons dans environ un quart des cas par rapport à un dixième du reste du groupe. Une rupture de tendon a été identifiée chez 7 % contre 2 % des patients avec accumulation d’Al par rapport aux autres patients et des douleurs osseuses dans 2 unités contre zéro, respectivement.
L’accumulation antérieure d’Al mettait l’individu à plus de quatre fois le risque d’accumulation actuelle d’Al dans les os, tandis que la durée de la dialyse était également un facteur de risque indépendant.
Le MACE a été trouvé chez plus d’un tiers des patients présentant une accumulation d’Al contre moins d’un cinquième de ceux qui n’en avaient pas. L’accumulation osseuse d’Al (actuelle ou passée) et le diabète sucré étaient des facteurs de risque indépendants de MACE.
Alors que l’accumulation d’Al dans les os augmentait le risque de MACE de plus de trois fois, il était augmenté presque au même degré avec le diabète sucré.
Quelles sont les implications ?
Les résultats de l’étude montrent que l’accumulation actuelle ou antérieure d’Al dans le corps est liée à une accumulation de métal dans les os. Ceci est associé à des douleurs osseuses, à des ruptures de tendons et à un prurit à une fréquence plus élevée que chez les témoins.
De plus, l’accumulation d’Al est également liée à des perturbations mineures de la minéralisation osseuse mais a une association minime avec des modifications de l’ostéodystrophie rénale.
Il a été démontré que l’accumulation osseuse d’Al et le diabète sucré prédisaient indépendamment un risque plus élevé de MACE. L’accumulation sérique d’Al ne montre pas les niveaux réels d’Al dans les tissus corporels et peut expliquer le nombre relativement élevé d’individus présentant des dépôts osseux d’Al.
Nous proposons le nouveau terme « accumulation osseuse à l’Al », au lieu de « intoxication à l’Al », pour désigner l’identification de l’Al dans les os associée à des symptômes non graves (ou des manifestations subcliniques) et des résultats. »
Ceci doit être pris en compte chez tous les patients atteints d’IRC afin qu’il puisse être correctement traité une fois identifié. Chez les patients atteints d’IRC, des mesures préventives, notamment un meilleur contrôle de la qualité de l’eau d’hémodialyse et l’évitement des médicaments contenant des quantités importantes d’aluminium, doivent être mises en place et surveillées.