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Le problème de santé
Touchant plus de deux cent mille personnes en France, la maladie de Parkinson est une pathologie neurodégénérative caractérisée par la destruction des neurones impliqués dans le contrôle des mouvements. Outre son impact sur les fonctions motrices, elle peut provoquer des troubles cognitifs et psychologiques tels que l’hyperémotivité, le stress, l’anxiété, la dépression ou l’apathie. Face aux limites des traitements médicamenteux, la recherche médicale se tourne vers les INM depuis une dizaine d’années.
Les études de référence
Un essai randomisé a évalué l’effet sur des patients atteints de la maladie de Parkinson de trois types de thérapeutique : un traitement appelé Lee Silverman Voice Treatment-BIG (ou LSVT BIG), un programme personnalisé de kinésithérapie intensive et une méthode de kinésithérapie classique. Quarante-quatre patients à un stade léger ou moyen de la maladie ont été inclus. L’étude évaluait les symptômes moteurs (déplacement, coordination motrice, équilibration) et non moteurs (fatigue, troubles du sommeil, somnolence diurne, troubles de la sexualité, douleurs, troubles digestifs et urinaires) associés à la maladie de Parkinson. Si les trois interventions ont des bénéfices identiques pour les symptômes non moteurs, la méthode LSVT BIG et la kinésithérapie intensive obtiennent de meilleurs résultats que la méthode classique pour les symptômes moteurs. Une méta-analyse incluant quatre essais a confirmé l’efficacité de la LSVT BIG.
Descriptif de la méthode
La méthode LSVT BIG vise à augmenter l’amplitude des systèmes moteurs afin d’améliorer l’akinésie (lenteur dans le mouvement) des patients parkinsoniens. Délivrée par un kinésithérapeute, elle comprend quatre séances intensives d’une heure par semaine pendant un mois. De multiples répétitions et une complexité croissante des mouvements en font une méthode spécifique à la maladie de Parkinson. Chaque séance se décline en deux sections de trente minutes. La première est consacrée à la répétition de différents mouvements, avec des étirements, des gestes directionnels accomplis dans différents sens et d’autres gestes très fonctionnels comme le transfert assis-debout. Lors de la seconde section, ces exercices sont repris avec une amplitude croissante. Le participant intègre ensuite les mouvements dans des tâches complexes nécessitant une plus grande coordination et précision de mouvement. La difficulté augmente avec des doubles tâches (comme marcher et faire passer une balle d’une main à l’autre), mais aussi en agissant sur le contexte. Le participant est en effet volontairement distrait par un bruit de fond ou toute sorte de dispositifs attirant son attention, lui imposant une concentration plus grande dans la réalisation des mouvements.
Les mécanismes d’action
La maladie de Parkinson touche initialement les neurones qui synthétisent la dopamine (neurotransmetteur rendant possible la circulation de l’influx nerveux) dans une zone située à la base du cerveau dénommée locus niger. Alors que la maladie provoque une disparation prématurée de ces neurones donc une diminution de la sécrétion de dopamine, l’exercice stimulerait la synthèse de cette dernière dans les cellules restantes, ce qui réduirait les symptômes. Le programme joue ainsi sur la diminution de l’activité motrice résultant de la maladie en la contrecarrant par ses exercices.
Bénéfices
L’augmentation de l’amplitude motrice et de la concentration entraîne des mouvements plus grands, plus rapides et plus précis. S’appliquant dans la vie quotidienne, ils favorisent l’établissement d’habitudes et de gestes maîtrisés. Le participant améliore ainsi sa motricité globale de façon durable. L’appréhension de faire des mouvements diminuant, un impact sur l’anxiété a aussi été constaté.
Quels sont les risques ?
Aucun effet secondaire n’a été rapporté dans l’essai randomisé et dans la méta-analyse.
Conseils pratiques
Une personne atteinte de la maladie de Parkinson peut ne pas reconnaître ses effets. Si vous avez reçu ce diagnostic, demandez à votre famille et à vos proches s’ils ont remarqué des changements dans votre posture, votre équilibre, votre amplitude gestuelle ou votre vitesse de marche. La thérapie LSVT BIG peut vous aider à anticiper ces problèmes et à maintenir un mouvement optimal en retardant l’usage d’une canne ou d’un fauteuil roulant.
À qui s’adresser ?
Un kinésithérapeute formé à la méthode LSVT BIG.