La lipostructure est une conception complètement nouvelle dans le domaine chirurgical.
On ne se contente plus uniquement d’enlever de la matière mais on se permet d’en rajouter.
Cette notion d’ajout s’appelle une greffe (déjà connue pour les indispensables et salvatrices, greffes d’organe ou de peau) mais non envisagée pour un tissu si anodin, et en apparence si inutile, voir nuisible dans la conception actuelle de la société, que la graisse.
La greffe de graisse est « le dépôt simple » de graisse (sous forme de fins fils de cellules graisseuses) au sein d’un « site receveur », dont les vaisseaux vont s’organiser pour intégrer et faire vivre ces nouvelles cellules. La graisse provient de la même personne (comme les greffes de peau), sinon il y a rejet (problème rencontré dans les greffes d’organes qui se font entre personnes différentes).
En esthétique, la lipostructure du visage combine :
- L’ajout de graisse (ou greffe) dans les zones déficientes (pommettes, tempes), etc.
- Le retrait de la graisse en excès (bajoues, cou).
Le vieillissement du visage peut se faire schématiquement de trois façons différentes suivant les personnes :
- Par disparition « simple » des volumes (graisseux, musculaires, osseux) : le visage est alors dit « squelettisé » : joues et tempes creuses, yeux enfoncés, cernes marquées. La peau est souvent plus fripée.
- Par glissement des tissus vers le bas (peau, graisse) : typiquement responsable de sillons naso-géniens (entre le nez et le coin de la bouche) très prononcés, de bajoues marquées, et d’un cou épais.
- Mixte : par glissement et disparition des volumes : mode fréquent.
La lipostructure est venue révolutionner la chirurgie du visage dans les années 90, car elle permet enfin de lutter contre cette disparition des volumes.
Elle est de plus en plus pratiquée lors d’un lifting du visage et du cou, permettant l’obtention de résultats plus naturels et plus durables (puisque tous les effets du vieillissement sont corrigés).
Elle est réalisée sur mesure, suivant la demande de la patiente, et notamment sur la base d’anciennes photographies transmises lors des consultations préalables.
Principes de l’intervention
Le retrait de la graisse (au niveau des bajoues, du cou) se fait par lipoaspiration douce : sans danger pour les structures nobles, grâce à une instrumentation évoluée.
L’ajout de graisse (pommettes, tempes, …) se fait par des dépôts fins de cellules graisseuses avec des sortes d’aiguille (pas de cicatrices). La graisse est prélevée (sur la même patiente et dans le même temps) au niveau du ventre, des genoux, ou autres (à définir ensemble) : les cicatrices sont minimes.
Modalités de l’intervention
La lipostructure se fait sous anesthésie générale.
La durée de l’intervention varie entre 1 à 2 heures.
L’acte est réalisé en « ambulatoire » (entrée et sortie le même jour).
Il n’y a pas de cicatrices, donc peu de soins à réaliser.
Cependant, il faut prévoir 8 à 10 jours chez soi, car le gonflement et les ecchymoses du visage et du cou peuvent être long à se résorber.
Il faut éviter le soleil pendant 3 mois.
Les complications et les inconvénients envisageables
La technique est séduisante, cependant, elle présente deux inconvénients majeurs :
- La prise de la graisse est aléatoire (entre 60 à 90 % de la quantité de graisse déposée). Le résultat l’est donc aussi en partie (stabilisé à 3 mois) : parfois, il peut être jugé insuffisant et des petites asymétries peuvent se manifester.
- La patiente doit garder un poids stable (à 5 kg près), sinon les zones opérées vont augmenter ou diminuer de volume (c’est-à-dire suivre les variations de poids).
Comme toute chirurgie du visage, les premiers temps sont marqués par des gonflements et des ecchymoses qui peuvent marquer et être longs à disparaître. Le visage est très souvent marqué le lendemain.
La lipostructure est une réelle révolution dans la prise en charge du vieillissement du visage : elle ne transforme pas mais « restaure » le visage.