Un essai clinique prospectif, randomisé et ouvert démontre que se gargariser avec de la povidone iodée accélère la clairance virale et réduit l’infectiosité de la salive chez les patients atteints de coronavirus asymptomatique ou bénin 2019 (COVID-19). Les résultats de l’essai ont été publiés dans la revue Rapports scientifiques.
Étude : Un essai prospectif, randomisé et ouvert sur le gargarisme précoce ou tardif à la povidone iodée chez les patients atteints de COVID-19. Crédit d’image : CGN089/Shutterstock
Sommaire
Arrière plan
Le coronavirus 2 du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS-CoV-2), l’agent pathogène responsable du COVID-19, est un virus respiratoire qui se propage principalement entre les individus par le biais de gouttelettes respiratoires et d’aérosols. Cependant, lorsqu’il est présent dans la salive, le virus joue également un rôle important dans la transmission de la maladie. Dans ce contexte, des études ont suggéré que le risque de transmission du COVID-19 peut être supprimé en réduisant la charge salivaire de SARS-CoV-2.
La polyvidone iodée est un complexe de polyvinylpyrrolidone (PVP) et d’iode doté d’une activité antiseptique à large spectre. Le complexe utilise l’iode pour oxyder et détruire les composants microbiens. Quelques études à petite échelle ont montré que se gargariser avec de la povidone iodée réduit efficacement la charge salivaire de SRAS-CoV-2 chez les patients COVID-19.
Dans l’essai clinique prospectif, ouvert et randomisé actuel, les scientifiques ont étudié si le gargarisme avec de la povidone iodée réduisait la charge virale salivaire et l’infectiosité chez un grand nombre de patients COVID-19.
Étudier le design
Au total, 430 patients adolescents et adultes atteints de COVID-19 asymptomatique ou léger ont été recrutés dans trois centres de quarantaine à Osaka, au Japon. Les patients ont été divisés au hasard en deux groupes, le groupe d’intervention précoce et le groupe d’intervention tardive.
Les patients du groupe d’intervention précoce ont commencé à se laver la bouche et à se gargariser le jour 2 après le prélèvement de salive et ont continué jusqu’au jour 6. Les patients du groupe d’intervention tardive, à la place, se sont lavés la bouche et se sont gargarisés les jours 5 et 6.
Chaque intervention à base de povidone iodée comprenait un seul lavage de bouche et deux gargarismes. Dans les deux groupes, les patients ont effectué une intervention de povidone iodée quatre fois par jour (avant le prélèvement de salive au moment du réveil, avant le déjeuner, avant le souper et avant de dormir). Dans le groupe d’intervention tardive, les patients ont effectué la même procédure avec de l’eau du jour 2 au jour 4.
Les échantillons de salive prélevés sur les patients ont été testés à la fois pour la charge virale et l’infectiosité virale. L’étude visait principalement à déterminer la clairance virale au jour 5. La présence de virus infectieux dans la salive a également été mesurée au jour 5 comme critère d’évaluation de l’efficacité.
Efficacité antivirale de la povidone iodée
Le taux de clairance virale dans les échantillons de salive au jour 5 a été estimé à 34 % dans le groupe d’intervention précoce et à 21 % dans le groupe d’intervention tardive. Ces observations indiquent que se gargariser avec de la povidone iodée pendant les trois premiers jours est significativement plus efficace que se gargariser avec de l’eau pour réduire la charge virale salivaire.
En considérant un sous-groupe de patients âgés de 40 à 49 ans, une clairance virale significativement plus élevée a été observée dans le groupe d’intervention précoce par rapport à celle du groupe d’intervention tardive.
Le taux de clairance virale dans les échantillons de salive au jour 6 a été estimé à 41 % dans le groupe d’intervention précoce et à 36 % dans le groupe d’intervention tardive. Ces observations mettent davantage en évidence l’efficacité antivirale de la povidone iodée dans la réduction de la charge virale salivaire.
L’infectiosité virale dans les échantillons de salive au jour 5 a été estimée à 3 % dans le groupe d’intervention précoce et à 9 % dans le groupe d’intervention tardive. Ces observations indiquent que se gargariser avec de la povidone iodée est efficace pour réduire la transmission de la maladie.
Profil d’innocuité de la povidone iodée
Aucune différence significative dans les adversités et les symptômes liés au COVID-19 n’a été observée entre les deux groupes au cours de la période d’étude.
En ce qui concerne les adversités liées à l’intervention, un seul patient du groupe d’intervention précoce a signalé une gêne oropharyngée. La sévérité de l’adversité était de grade 1 et l’inconfort a disparu deux jours après le début.
Aucun décès ou adversité grave n’est survenu chez les patients au cours de la période d’étude.
Importance de l’étude
Les résultats de l’étude démontrent que se gargariser avec de la povidone iodée peut accélérer la clairance salivaire du SRAS-CoV-2 et réduire la transmission virale via les gouttelettes salivaires et les aérosols chez les patients atteints de COVID-19 asymptomatique ou léger.
Comme mentionné par les scientifiques, ces résultats pourraient ne pas être généralisés aux patients atteints de COVID-19 modéré ou sévère.