Un simple test sanguin pourrait être plus efficace qu’un test complexe grâce à la modélisation mathématique.
Le diabète passe souvent inaperçu jusqu’à ce qu’il ait déjà endommagé des organes ou des nerfs. Cela est dû en partie au fait qu’un diagnostic précoce est long et difficile. Une équipe internationale de chercheurs dirigée par le professeur agrégé Dr Johannes Dietrich du département de médecine I de l’université de la Ruhr à Bochum à l’hôpital St. Josef de Bochum, en Allemagne, a montré qu’un calcul mathématique basé sur seulement deux valeurs extraites d’un échantillon de sang permet le diagnostic fiable et peu coûteux du diabète à un stade précoce. Les chercheurs ont publié leurs résultats dans le Journal of Diabetes le 2 janvier 2024.
Le diabète reste souvent longtemps indétectable
« Trente pour cent de toutes les personnes souffrant de diabète n’ont pas encore été diagnostiquées et ne reçoivent donc aucun traitement », souligne Johannes Dietrich. Cela est dû en partie au fait qu’il n’est pas facile de détecter la maladie à un stade précoce.
Le diabète s’installe progressivement et nos options de diagnostic ne sont pas suffisamment sensibles pour le détecter ; de plus, ils ne sont pas assez spécifiques, ce qui signifie que des résultats faussement positifs peuvent également se produire. »
Dr Johannes Dietrich, professeur agrégé du département de médecine I de l’université de la Ruhr à Bochum à l’hôpital St. Josef de Bochum, en Allemagne
Avec ses collègues d’Allemagne, d’Inde, de Singapour et du Royaume-Uni, il a étudié une nouvelle méthode de détection précoce du diabète. La méthode, baptisée SPINA Carb, repose sur une modélisation mathématique. Il suffit de prélever un échantillon de sang le matin, avant le petit-déjeuner du patient. Deux valeurs mesurées dans l’échantillon sont pertinentes : la valeur d’insuline et la valeur de glucose. « Nous entrons ces valeurs dans une équation qui décrit la boucle de contrôle du métabolisme du sucre par l’organisme et la décomposons en fonction d’une certaine variable », explique Johannes Dietrich. Le résultat est ce que l’on appelle un indice de disposition statique (SPINA-DI).
Plus fiable que les autres marqueurs
Dans des simulations informatiques, l’équipe de recherche a prouvé que le nouveau paramètre confirme la théorie de la compensation dynamique, qui prédit que la résistance à l’insuline chez les personnes atteintes du syndrome métabolique est compensée par l’augmentation de l’activité des cellules bêta pancréatiques. Une étude ultérieure portant sur trois groupes de volontaires des États-Unis, d’Allemagne et d’Inde a confirmé cette hypothèse. « Dans les trois groupes, nous avons constaté que le SPINA-DI calculé était en corrélation avec des indicateurs pertinents de la fonction métabolique, tels que la réponse à un test oral de tolérance au glucose », souligne Johannes Dietrich. De plus, SPINA-DI s’est révélé plus fiable que d’autres marqueurs calculés du métabolisme du glucose et a permis un diagnostic plus précis.
« La nouvelle méthode est non seulement rentable, mais aussi précise et fiable », concluent les auteurs. « Cela pourrait compléter et, dans de nombreux cas, même remplacer des méthodes établies plus complexes. »