Une étude récente publiée dans la revue Politique alimentaire a présenté un cadre pour élaborer des directives alimentaires écologiquement durables (SFBDG).
Les recommandations alimentaires basées sur l’alimentation (FBDG) sont essentielles pour communiquer des recommandations sur une alimentation saine. Jusqu’à présent, ces lignes directrices se sont concentrées sur la satisfaction des besoins nutritionnels et la promotion de la santé. Néanmoins, on s’intéresse de plus en plus à des orientations qui pourraient atteindre simultanément des objectifs de durabilité en matière de santé et d’environnement.
Seules quelques lignes directrices fournissent des conseils sur une alimentation respectueuse de l’environnement ; lorsqu’ils sont abordés, ils sont inclus en tant que considération secondaire. Dans la présente étude, les chercheurs ont présenté un cadre pour élaborer des directives alimentaires durables sur le plan environnemental, en tenant compte autant des objectifs nutritionnels que des limites environnementales. Le cadre proposé comprenait cinq étapes.
Étude : De « bon pour les gens » à « bon pour les gens et la planète » – Placer la santé et l’environnement sur un pied d’égalité lors de l’élaboration de directives diététiques basées sur l’alimentation. Crédit d’image : Miha Creative / Shutterstock
Sommaire
Première étape – Détermination de l’alimentation saine moyenne et des critères d’alimentation saine
La première tâche consisterait à déterminer le régime alimentaire sain moyen pour une population donnée en s’appuyant sur les recommandations nutritionnelles ou en utilisant les directives diététiques disponibles ou les régimes archétypiques. Les régimes archétypiques sont ceux dont il est prouvé qu’ils sont liés à des résultats positifs pour la santé ou ceux qui sont modélisés pour aboutir à des résultats souhaitables.
La tâche suivante consisterait à établir des critères quantitatifs pour une alimentation saine en identifiant des recommandations de groupes d’aliments ou en utilisant des seuils pour les nutriments vitaux liés à la prévention des maladies non transmissibles. La tâche finale consisterait à s’assurer que l’alimentation saine moyenne répond aux critères d’une alimentation saine.
Deuxième étape – Identification des aspects environnementaux et définition des limites
Cette étape comprend quatre tâches principales. Premièrement, les facteurs environnementaux pertinents à prendre en compte lors de la conception des SFBDG doivent être identifiés grâce à des analyses documentaires, des défis environnementaux locaux et des connaissances d’experts. Il est essentiel que les pays importateurs de produits alimentaires tiennent compte de l’impact externalisé des modes de consommation nationaux.
Deuxièmement, un niveau d’impact acceptable pour ces facteurs environnementaux doit être déterminé. Troisièmement, une année cible au cours de laquelle le niveau d’impact choisi doit être atteint doit être établie. Quatrièmement, le potentiel d’atténuation des améliorations du côté de l’offre et de la réduction des déchets doit être pris en compte. Ces tâches sont par nature normatives et doivent impliquer des consultations avec les parties prenantes.
Troisième étape – Identification des effets systémiques et des aspects de durabilité.
Certains aspects environnementaux sont difficiles à appréhender à l’aide des données et des méthodes actuelles, notamment l’approvisionnement en produits de la mer issus de stocks durables. En outre, divers couplages inhérents à la production alimentaire doivent être pris en compte. Certains couplages incluent ceux entre la viande et les abats ou les produits laitiers et le bœuf. La production laitière/d’abats ne peut être isolée de la production de viande bovine.
Par conséquent, recommander des produits laitiers avec une consommation faible ou nulle de viande rouge est inefficace en termes de ressources. Les effets systémiques pertinents et les aspects critiques supplémentaires doivent être identifiés par le biais d’un processus inclusif des parties prenantes. Cette étape devrait se limiter à identifier les aspects directement liés aux choix alimentaires, et d’autres aspects comme la création d’emplois, la rentabilité et les conditions de travail ne devraient pas être introduits.
Bien qu’essentiels pour la durabilité sociétale globale, ces autres aspects pourraient être mieux traités avec des instruments politiques distincts, compte tenu de leur faible relation avec les modes de consommation. Par exemple, la préoccupation pour les moyens de subsistance des cueilleurs de baies migrants ne peut pas être bien traitée dans les directives diététiques, mais en réglementant les conditions de travail.
Quatrième étape – Modifications du régime alimentaire sain moyen pour des objectifs environnementaux
Les régimes doivent être modifiés pour rester dans les limites environnementales en utilisant différentes méthodes multicritères. Une approche de simulation par étapes pourrait être appliquée pour ajuster de manière itérative le régime alimentaire sain moyen à partir de la première étape afin d’améliorer les résultats environnementaux. Cette approche implique quatre tâches principales. Tout d’abord, la performance environnementale des régimes alimentaires de la première étape doit être estimée et comparée aux limites identifiées à la deuxième étape.
Deuxièmement, le régime alimentaire moyen doit être ajusté pour réduire les pressions environnementales là où les limites sont transgressées. Troisièmement, l’analyse de l’alimentation saine doit être refaite pour s’assurer que les changements alimentaires introduits conduisent toujours à une alimentation saine. La quatrième tâche consiste à résoudre les compromis entre les objectifs nutritionnels et environnementaux.
Cinquième étape – Formulation de lignes directrices
Cette étape consiste à traduire les étapes précédentes en conseils verbaux, écrits ou visuels afin que les individus/groupes puissent les comprendre et les mettre en œuvre. Cela devrait être accompli par le biais d’un processus multipartite. Les membres du public et des détaillants devraient être impliqués dans les tests si les lignes directrices sont interprétables.
conclusion
En résumé, l’étude a fourni un cadre en cinq étapes pour l’élaboration des SFBDG en plaçant de manière égale les considérations d’alimentation saine et de durabilité environnementale. Ainsi, ces lignes directrices pourraient être un outil pour aider à atteindre les objectifs de la politique nationale en matière de santé et d’environnement. L’implication des parties prenantes est essentielle dans l’élaboration des politiques de manière transparente et inclusive. Le SFBDG constitue la base du développement d’instruments politiques supplémentaires pour transformer les régimes alimentaires dans une direction plus saine et durable.