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Le problème de santé
L’arthrose du genou résulte d’une usure puis d’une destruction de cartilage articulaire. Maladie chronique invalidante, elle survient sans cause évidente, atteignant un genou ou les deux par un processus dégénératif qui finit par affecter toute l’articulation. Si elle ne touche que 3 % des moins de quarante-cinq ans, elle passe à 65 % après soixante-cinq ans et à 80 % les octogénaires. Chez les plus jeunes, elle est favorisée par des traumatismes dus à la pratique de certains sports, à des métiers sollicitant les genoux ou à des accidents. La maladie se traite avec des médicaments anti-inflammatoires non stéroïdiens, dont 2,5 % des consommateurs ont des accidents digestifs. Surviennent également des problèmes cardio-vasculaires et des réactions allergiques et cutanées, parfois graves. Ces médicaments représentent même la première cause de mortalité consécutive à un acte médical.
L’étude de référence
Une méta-analyse a utilisé vingt-et-un essais randomisés pour évaluer l’utilité d’une cure thermale intégrant des bains de boue sur les symptômes fonctionnels (perte de mobilité) et la douleur dus à l’arthrose du genou aussi appelée gonarthrose. Des améliorations sur ces marqueurs de la maladie ont été constatées, jusqu’à un an après la cure dans l’un des essais. La méta-analyse conclut à l’efficacité de cette INM et la recommande pour les soins de la gonarthrose.
Descriptif de la méthode
Validée par un essai randomisé français, la cure thermale comprend dix-huit jours de thérapie standardisée et protocolisée, du lundi au samedi inclus durant deux heures par jour. Chaque session comprend quatre types de soins : des séances d’hydrojets minéraux à trente-sept degrés pendant quinze minutes ; des massages manuels des genoux et des cuisses effectués par un kinésithérapeute sous une eau à trente-huit degrés pendant dix minutes ; des applications de boue à quarante-cinq degrés sur les genoux pendant quinze minutes ; une activité physique adaptée et supervisée en piscine collective à trente-deux degrés en groupe de six personnes pendant vingt-cinq minutes. Des séquences d’éducation aux mécanismes de la gonarthrose, aux stratégies de lutte contre la sédentarité, aux bons gestes posturaux, au bon usage des médicaments et à la diététique complètent le séjour. Un livret est laissé à chaque participant pour les bonnes pratiques à suivre au quotidien.
Les mécanismes d’action
Les effets biologiques de la cure découlent principalement de la stimulation thermique et des propriétés physico-chimiques des eaux minérales et des boues. Le bain de boue exerce probablement une action en modulant certaines molécules notamment impliquées dans l’inflammation et la dégradation du cartilage. Mais les bienfaits de l’INM multimodale sont plus largement associés à des effets mécaniques, thermiques, neuroendocriniens et biologiques engendrés par la mobilisation de l’articulation, le renforcement musculaire et une meilleure régulation de la douleur.
Bénéfices
La cure thermale spécifique contre la gonarthrose soulage, ralentit l’évolution de la douleur et favorise la mobilité physique. Les auteurs de la méta-analyse confirment l’amélioration significative pour la douleur et des scores fonctionnels (mobilité du genou, force) en comparaison avec d’autres interventions ou l’absence de traitement. L’effet de cette INM spécifique persiste plusieurs mois sur les symptômes douloureux et la fonction motrice. Ces bénéfices permettent d’éviter ou de retarder la pose d’une prothèse de genou.
Quels sont les risques ?
Le programme est bien toléré par les patients dès lors que les précautions d’hygiène et de sécurité sont respectées. Dans une étude française, un seul évènement indésirable sérieux a été observé (0,4 % des cas). Il s’agissait d’une hospitalisation pour lithiase urinaire, une maladie qui se manifeste par la formation de calculs.
Conseils pratiques
Après accord de prise en charge administrative, vous devez réaliser votre cure thermale avant la fin de l’année en cours. Préparez-la au mieux en vous renseignant auprès de l’établissement thermal et de l’office du tourisme pour connaître l’accueil et toutes les possibilités d’hébergement. Prenez contact avec un médecin thermal afin de fixer votre premier rendez-vous. Documentez-vous sur le déroulement de votre cure et sur les offres de loisir de la station choisie pour organiser vos journées, car les soins ne se déroulent en général que le matin, six jours par semaine. Pensez à apporter le feuillet 1 de votre prise en charge et votre dossier médical au médecin thermal que vous allez rencontrer le premier jour.
À qui s’adresser ?
Cette INM est prescrite par un médecin généraliste ou un rhumatologue qui vous dirige vers une cure thermale dédiée à la gonarthrose, comme par exemple Balaruc-les-Bains, Aix-les-Bains ou le Mont-Dore.