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Une étude confirme l’efficacité du vaccin MVA-BN à dose unique pour réduire les infections à mpox dans les populations à haut risque, soulignant la nécessité d’un accès élargi et d’interventions ciblées.
Étude: Efficacité du vaccin modifié Ankara-Bavarian Nordic contre l'infection à mpox : émulation d'un essai cible. Crédit photo : Marina Demiduik / Shutterstock.com
Une étude récente publiée dans Le BMJ confirme l'efficacité du vaccin modifié Ankara-Bavarian Nordic (MVA-BN) contre le mpox.
Efforts mondiaux pour contenir le MPOX
La variole a été diagnostiquée pour la première fois dans plus de 20 pays en mai 2022, ce qui a conduit l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclarer une urgence de santé publique de portée internationale le 23 juillet 2022. L'OMS a recommandé l'utilisation de vaccins de deuxième ou troisième génération contre la variole pour protéger les personnes à haut risque contre l'infection par la variole.
Le MVA-BN est un vaccin antivariolique vivant atténué de troisième génération contenant un virus non réplicatif. Ce vaccin a été initialement administré en juin 2022 en Ontario, au Canada, à titre de prophylaxie post-exposition pour protéger principalement les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et les travailleurs du sexe contre l'infection par le mpox.
En raison de l'approvisionnement limité en vaccins, une seule dose a été administrée, malgré les recommandations selon lesquelles une deuxième dose doit être administrée 28 jours après la première dose. Le 30 septembre 2022, le programme à deux doses a été lancé.
Les données d'observation sur l'efficacité du MVA-BN contre l'infection par le mpox ont indiqué une efficacité du vaccin comprise entre 36 % et 86 %. Cependant, ces données peuvent être biaisées en raison de la présence de facteurs de confusion.
À propos de l'étude
L'étude actuelle a évalué l'efficacité du vaccin MVA-BN dans une population à haut risque plus large en utilisant des cohortes soigneusement appariées pour imiter un contexte d'essai. L'étude a porté sur 9 803 hommes âgés de 18 ans et plus qui avaient été testés pour la syphilis au cours de l'année précédente.
Tous les participants à l’étude ont reçu un diagnostic d’au moins une infection bactérienne sexuellement transmissible (IST) au cours de la même période, ce qui a été confirmé par des tests de laboratoire ou une prescription enregistrée de prophylaxie pré-exposition au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) au cours de l’année précédente.
Tous les participants à l’étude ont reçu le vaccin sous-cutané MVA-BN entre le 12 juin 2022 et le 27 octobre 2022. Les taux d’infections au mpox confirmées en laboratoire ont ensuite été comparés entre la cohorte de l’étude et les hommes non vaccinés 15 jours après la vaccination.
Le 12 juin 2022, le début de la période d’étude, correspondait à la disponibilité initiale de la vaccination pré-exposition. En comparaison, le 27 octobre 2022 correspondait au moment où l’épidémie a commencé à s’atténuer, date à laquelle 691 personnes ont reçu un diagnostic de mpox en Ontario.
Les deux cohortes ont été appariées en fonction de l’âge, de la localisation, des antécédents de VIH, de la fréquence des IST bactériennes au cours des trois dernières années et de tout autre vaccin mpox reçu au cours de l’année précédente.
Efficacité du vaccin
Au total, 3 204 hommes ont été inclus dans les cohortes vaccinées et non vaccinées. Au cours de la période d'étude de 153 jours, 71 infections à mpox ont été diagnostiquées.
Ces infections sont survenues dans un délai médian de suivi de 85 jours à compter de la première dose du vaccin ou de 86 jours dans le groupe non vacciné. Vingt et une infections ont été diagnostiquées dans le groupe vacciné contre 50 dans le groupe non vacciné
Le taux d'infection par le mpox dans le groupe vacciné était de 0,09 pour 1 000 jours-personnes, contre 0,20 dans le groupe non vacciné. Ainsi, l'efficacité estimée du vaccin avec une dose unique du vaccin MVA-BN était de 58 %.
Aucune réduction significative des taux de MPOX ou d’IST bactérienne n’a été observée au cours des deux premières semaines suivant la vaccination, ce qui confirme que la protection vaccinale s’est produite par la suite.
Conclusions
Les résultats de l'étude suggèrent une efficacité modérée du vaccin avec une dose de vaccin MVA-BN contre l'infection par le mpox. Ces résultats corroborent des études antérieures sur des populations restreintes présentant les taux d'exposition au mpox les plus élevés, menées dans plusieurs pays.
La petite taille de la cohorte étudiée a peut-être empêché de prendre en compte des facteurs de confusion tels que les antécédents de vaccination contre la variole, un accès limité aux soins de santé, une réduction des tests en raison d'un statut symptomatique plus faible après la vaccination. Chacun de ces facteurs aurait pu entraîner un sous-diagnostic, conduisant ainsi à une surestimation de l'efficacité du vaccin.
En l'absence d'essais cliniques randomisés, nos résultats renforcent les preuves selon lesquelles le MVA-BN est efficace pour prévenir l'infection à mpox et devrait être mis à disposition et accessible aux communautés à risque..”
Deux doses du vaccin MVA-BN sont recommandées pour contenir les épidémies locales de mpox, d'autant plus que la plupart des individus restent non protégés. Des interventions ciblées visant à modifier les comportements sexuels à haut risque, un diagnostic précoce et un isolement rapide doivent être combinées à la vaccination pour prévenir de futures épidémies de mpox.