Dans une récente étude publiée sur medRxiv* serveur, les chercheurs ont évalué la stimulation transcutanée non invasive du nerf vague [tVNS] comme traitement du long syndrome de fatigue chronique (SFC) lié au COVID.
Étude : Stimulation transcutanée du nerf vague dans le traitement du long syndrome de fatigue Covid-chronique. Crédit d’image : fizkes/Shutterstock
Sommaire
Arrière plan
Dans l’une de leurs autres études récentes, les auteurs ont montré que près de la moitié des patients atteints de COVID long remplissaient les critères de cas de 1994 pour l’encéphalomyélite myalgique (EM)/SFC, évalués via une échelle de Likert en cinq points. Sur l’échelle de Likert, zéro, un, deux, trois, quatre et cinq indiquaient respectivement aucun SFC à très grave. La définition de cas de 1994 pour le SFC exige qu’un individu éprouve plus de six mois de fatigue chronique qui ne s’améliore pas en prenant du repos et qui n’est pas le résultat d’un effort continu. De plus, il réduit considérablement son activité dans l’une des sphères suivantes : professionnelle, scolaire, personnelle ou sociale.
Long COVID partage de nombreux symptômes d’EM/SFC, notamment la fatigue, des problèmes d’attention et de concentration (brouillard cérébral), des douleurs musculaires diffuses et un malaise post-effort. Cependant, dans leurs travaux actuels, les chercheurs se sont concentrés principalement sur le SFC. Puisqu’il n’y a pas de traitement pour le COVID long, ils ont examiné un article belge faisant état d’une amélioration des symptômes chez les patients COVID longs suite à l’application du tVNS. Ils ont en outre confirmé ces résultats préliminaires sur le traitement tVNS dans l’étude actuelle.
À propos de l’étude
L’étude actuelle était une étude pilote ouverte dans laquelle les chercheurs ont recruté 16 sujets qui avaient survécu à la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) mais qui avaient ressenti ses symptômes pendant au moins six mois après leur rétablissement. Ils ont rempli la définition de cas de 1994 pour le SFC et ont également signé le consentement éclairé approuvé par l’Institutional Review Board (IRB) pour participer à cette étude via RedCap.
Tous les patients participants ont déclaré avoir au moins un des problèmes suivants : mal de gorge, maux de tête, myalgie, ganglions lymphatiques douloureux, arthralgie, brouillard cérébral et malaise post-effort. De plus, les sujets ont rempli les échelles visuelles analogiques (EVA) pour la fatigue, le brouillard cérébral et la douleur généralisée. En outre, ils ont rempli le questionnaire SF-36, qui indiquait leur qualité de vie liée à la santé, un profil des états d’humeur (POMS) et les questionnaires de l’échelle de fatigue de Chalder (CFS).
Tous les participants devaient porter un appareil Parasym, avec son électrode attachée à leur tragus gauche. Ils devaient recevoir des stimulations via cet appareil pendant au moins 35 minutes/jour, tous les jours pendant six semaines. L’équipe a appelé tous les participants à l’étude toutes les deux semaines pendant l’essai de six semaines pour poser des questions sur les problèmes liés à l’utilisation du tVNS. À la fin de l’essai, les participants à l’étude ont à nouveau rempli ces mêmes questionnaires et l’échelle PGIC (Patient Global Impression of Change). La a priori** Les critères du critère de jugement principal étaient une amélioration d’au moins deux des éléments suivants :
- une amélioration de 14 % de la sous-échelle de la fonction physique du SF-36 ;
- réduction d’au moins 2 points sur la VAS ;
- plus un « cas de fatigue » sur le Chalder ;
- scores compris entre +2 et +3 au PGIC.
De même, le à priori Le critère pour le résultat secondaire et le résultat positif était une amélioration d’au moins 10 points sur la version courte du POMS et au moins un tiers des patients remplissant les critères pour le résultat principal, respectivement.
Résultats de l’étude
Les chercheurs n’ont pu analyser que 14 patients jusqu’à la fin de la durée de l’étude et n’ont noté aucun événement indésirable au cours de cette étude. Seuls deux patients ont montré une amélioration sur les quatre mesures de résultats. Les trois et cinq autres ont montré des améliorations sur trois et deux mesures de résultats, respectivement. Malheureusement, un et cinq autres patients ont montré des améliorations sur une seule et aucune mesure de résultat, respectivement.
L’évaluation clinique globale du changement et l’amélioration d’au moins un symptôme sur le VAS ont le mieux prédit un résultat positif, suivi du SF-36 et du Chalder. Curieusement, le brouillard cérébral était le seul symptôme qui n’a montré aucune amélioration chez aucun participant à l’étude.
conclusion
En résumé, 8/14 patients remplissaient a priori les critères d’amélioration. De plus, cinq patients, dont quatre remplissant les critères d’amélioration réussie et un qui n’a pas montré d’amélioration, ont également montré des réductions d’au moins 10 points sur le POMS.
Les résultats de l’étude ont suggéré que la stimulation non invasive de la branche auriculaire du nerf vague du traitement tVNS est une modalité thérapeutique possible pour le traitement du long COVID. Cependant, il est possible que le résultat positif soit simplement une réponse placebo au traitement en l’absence d’un groupe témoin à des fins de comparaison. Néanmoins, comme au moins un tiers des patients se sont améliorés (taux d’amélioration de 57 %), ce fut un essai réussi.
Dans cet essai, les chercheurs n’ont pas interdit aux participants de prendre des médicaments. Ils leur ont seulement demandé de ne pas augmenter les doses de médicaments actuelles ou d’en commencer de nouvelles. De plus, ils ont mesuré plus d’une mesure de résultat, ce qui a réduit l’hétérogénéité du groupe de patients. En outre, cela les a aidés à sélectionner des patients présentant un large éventail de symptômes plus graves, notamment le brouillard cérébral, la fatigue, la douleur généralisée et le malaise post-effort. Les auteurs prévoient d’étendre cette étude en ajoutant un membre de contrôle factice pour valider l’efficacité du tVNS dans le traitement du long COVID. Si un tel essai montrait l’efficacité du tVNS, cela ouvrirait davantage de possibilités pour le traitement des patients pour lesquels un traitement spécifique n’est actuellement pas disponible.
*Avis important
medRxiv publie des rapports scientifiques préliminaires qui ne sont pas évalués par des pairs et, par conséquent, ne doivent pas être considérés comme concluants, guider la pratique clinique/les comportements liés à la santé, ou traités comme des informations établies.
**A priori
Le terme latin a à prioriou « du passé », est traditionnellement opposé au terme a a posteriori, ce qui signifie « après coup ». A priori indique souvent que l’on raisonne du général au particulier ou que l’on examine les causes et les effets.