Une nouvelle étude a révélé des différences significatives dans la façon dont les souris mâles et femelles traitent les menaces, même si elles présentent des réponses comportementales similaires.
Cette découverte suggère que l’inclusion de sujets masculins et féminins dans la recherche en neurosciences conduira à des conclusions plus précises et, en fin de compte, à de meilleurs résultats en matière de santé.
Comprendre l’influence du sexe sur la fonction cérébrale peut aider à expliquer pourquoi les hommes et les femmes développent certains troubles psychiatriques à des rythmes différents ou avec des symptômes différents, ont déclaré les chercheurs.
« À moins que nous n’intégrions de manière réfléchie et rigoureuse le sexe dans la recherche biomédicale, une grande partie de la population risque d’être mal desservie par les connaissances scientifiques », a déclaré Rosemary Bagot, professeure agrégée à l’Université McGill et titulaire de la chaire de recherche du Canada en neurogénomique comportementale, qui a dirigé l’étude.
Nos travaux montrent que le sexe est une variable importante à prendre en compte, même si les observations initiales ne montrent pas nécessairement de différences claires entre les sexes. Si les hommes et les femmes utilisent des circuits cérébraux différents pour résoudre des problèmes similaires, ils peuvent être différemment vulnérables au stress et réagir différemment aux traitements.
Rosemary Bagot, professeure agrégée, Université McGill
Comment les circuits cérébraux traitent les menaces et les signaux
L’étude s’est concentrée sur deux circuits cérébraux liés et sur leurs rôles dans le traitement des informations sur les menaces et les signaux qui les prédisent.
Les chercheurs ont entraîné des souris à reconnaître un son qui signalait une menace et un autre qui signifiait la sécurité. En observant l'activité cérébrale, l'équipe a observé comment la communication entre différentes zones cérébrales traitait ces signaux. Ils ont ensuite temporairement désactivé chaque connexion cérébrale pour voir comment cela affectait les réactions des souris, les aidant ainsi à comprendre comment le cerveau gère les menaces.
« Nous avons constaté que même si les souris mâles et femelles réagissent de manière similaire aux menaces, les circuits cérébraux sous-jacents à ces réponses ne sont pas les mêmes », a déclaré Bagot.
Chez les souris femelles, une connexion entre deux zones cérébrales spécifiques (le cortex préfrontal médian et le noyau accumbens) a joué un rôle clé. L’étude a révélé que chez les souris mâles, une connexion différente (entre l’hippocampe ventral et le noyau accumbens) était plus importante pour gérer la même situation.
On pensait jusqu'à présent que des comportements similaires entraînaient des fonctions cérébrales similaires. Aujourd'hui, les chercheurs étudient l'impact du sexe sur les circuits cérébraux qui traitent les menaces, en se concentrant sur le rôle des hormones sexuelles et des différentes stratégies d'apprentissage.
Cette recherche est soutenue financièrement par les IRSC.