Dans une étude publiée dans Frontières de la recherche sur la douleurles chercheurs ont montré que les réponses émotionnelles à la musique relaxante et préférée prédisent l’hypoalgésie.
La musique peut réduire l’anxiété et la douleur chez les patients, même si les mécanismes sous-jacents restent mal définis. La douleur reste un fardeau individuel et sociétal important, justifiant des alternatives sans recourir fortement aux analgésiques pharmacologiques. En tant que telle, la musique peut représenter une intervention non pharmacologique viable.
De plus, la musique préférée du sujet semble induire un effet supérieur pour soulager la douleur. Ceci peut être abordé en permettant aux participants de sélectionner la musique la plus agréable dans une liste prédéfinie de chansons ou d’écouter leur musique préférée pendant l’étude. Néanmoins, la richesse des émotions, des significations et des associations impliquées lors de l’écoute de la musique préférée est mal comprise, notamment en ce qui concerne le soulagement de la douleur.
À propos de l’étude
Dans la présente étude, les chercheurs ont évalué quels aspects subjectifs de l’écoute de musique relaxante et préférée étaient cruciaux pour l’hypoalgésie. Soixante-trois personnes en bonne santé, âgées en moyenne de 21,3 ans, ont participé à cette étude. Une sonde de contact thermique a été utilisée pour induire des stimuli thermiques douloureux sur la surface interne de l’avant-bras.
Les morceaux de musique de l’étude étaient les deux chansons préférées des participants, chacune d’une durée d’au moins trois minutes et vingt secondes. Les participants ont sélectionné des chansons qui représenteraient leur musique préférée de tous les temps et ont été choisis en leur demandant quels morceaux ils apporteraient sur une île déserte. De plus, de la musique relaxante fournie par une entreprise a été utilisée. L’expérience a associé des stimulations thermiques à des extraits de musique.
La procédure comprenait une série de blocs de sept minutes, chacun représentant différentes conditions, telles que la musique préférée, la musique relaxante, les versions brouillées et le silence. Chaque bloc comprenait huit cycles de musique et de stimulation de 50 secondes. Au cours de chaque cycle, de la musique, du silence ou de la musique brouillée était jouée pendant 35 secondes, suivie d’une stimulation pendant 15 secondes.
Les participants ont évalué le caractère désagréable et l’intensité de la douleur après chaque stimulation. De même, ils ont indiqué le nombre de frissons, de frissons ou de sensations fortes, l’excitation émotionnelle et l’agrément de la musique. À la fin de la séance, les participants ont été interrogés sur leurs chansons/musiques préférées. Une analyse du contenu thématique a été réalisée pour examiner si l’absence ou la présence de thèmes spécifiques modérait les effets de la musique préférée sur l’évaluation de la douleur.
Les chansons préférées peuvent réduire la douleur
Les chercheurs ont noté que la musique préférée réduisait l’intensité et le caractère désagréable de la douleur par rapport à la musique brouillée et au silence. La musique relaxante n’a provoqué aucune réduction significative de l’intensité de la douleur ; cependant, l’effet sur les désagréments approchait de l’importance. De plus, la musique préférée réduisait considérablement la douleur par rapport à la musique relaxante. Il n’y avait aucune différence significative entre la musique brouillée et le silence.
La musique était perçue comme plus agréable, produisant plus de frissons que les versions brouillées. En outre, la musique préférée avait des notes moyennes plus élevées sur ces mesures que les morceaux relaxants. L’incidence des frissons influençait le caractère désagréable et l’intensité de la douleur. Pendant ce temps, le côté agréable de la musique n’a eu aucun effet significatif sur l’intensité de la douleur. Les niveaux d’éveil émotionnel n’ont pas d’effet sur la douleur.
L’équipe a effectué des analyses de médiation pour tester si l’émotion pouvait expliquer la différence d’effet entre la musique relaxante et la musique préférée. Ils ont observé un effet indirect significatif sur l’intensité de la douleur et le désagrément causé par les frissons. Cependant, il n’y avait pas d’effet significatif de l’agrément musical sur le désagrément de la douleur. L’analyse thématique a révélé 17 thèmes centrés sur le temps d’écoute (4 thèmes), les activités (3), l’émotion (4), les aspects musicaux (2) ou les associations (4).
Des analyses plus approfondies ont été axées sur les quatre thèmes émotionnels : apaisant/relaxant, énergisant/activant, émouvant/doux-amer et heureux/joyeux. Le bonheur était le thème émotionnel le plus fréquent, les sujets déclarant fréquemment que la musique les rendait heureux. La musique émouvante/douce-amère n’avait pas de but concret, comme réduire l’anxiété, améliorer l’humeur ou augmenter l’énergie.
Il y avait un effet presque significatif de la musique émouvante/douce-amère sur les évaluations du désagrément de la douleur, alors que la musique apaisante/relaxante n’avait aucun impact significatif. Les autres thèmes n’ont eu aucun effet apparent. En outre, une deuxième analyse de médiation a examiné si l’impact des thèmes émotionnels pouvait s’expliquer par des émotions subjectives (frissons, plaisir et excitation émotionnelle).
Le thème émouvant/doux-amer prédit de manière significative les émotions subjectives. En revanche, il y avait une association négative entre les frissons et les thèmes joyeux/joyeux, énergisants/activants et relaxants/apaisants, et aucune association entre l’excitation émotionnelle ou l’agrément musical et ces trois thèmes.
Conclusions
Dans l’ensemble, la musique préférée réduisait considérablement la douleur, le désagrément et l’intensité par rapport au silence et à la musique brouillée, tandis que la musique relaxante était moins efficace. L’incidence des frissons était un médiateur significatif du désagrément et de l’intensité de la douleur. Ainsi, un processus neuropsychologique sous-jacent aux frissons peut exister, qui pourrait s’activer préférentiellement pendant la musique préférée. De plus, la musique animée/douce-amère peut avoir un effet supérieur sur la diminution de la douleur. Néanmoins, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour corroborer les résultats.