Dans un article récent publié dans la revue Sciences humaines et communications sociales, les chercheurs ont examiné les tendances des recherches récentes et les pistes d’études futures sur le thème de l’amour et des relations amoureuses. Leurs conclusions ont des implications pour la formulation de politiques susceptibles de promouvoir des liens familiaux plus forts et, partant, un tissu social plus solide et plus résilient.
Bilan : Une décennie d’amour : cartographie du paysage de la recherche sur l’amour romantique grâce à l’analyse bibliométrique. Image créée avec l’aide de DALL·E 3
Sommaire
Arrière-plan
L’amour romantique a été défini comme un désir intense d’union avec une autre personne. La présence de l’amour conduit à la transition des premières étapes d’une relation vers la communication et la satisfaction d’un partenariat engagé.
Toutefois, malgré le pouvoir de l’amour, les relations amoureuses sont plus courtes que jamais et près de la moitié des premiers mariages se terminent désormais par un divorce aux États-Unis. L’engagement n’est plus un facteur important dans les relations, et les attentes et les expériences amoureuses semblent également changer.
L’amour est un phénomène unique et énigmatique qui a captivé non seulement les grands poètes mais aussi les neuroscientifiques, les psychologues, les sociologues et les biologistes. Cela a donné lieu à un large éventail de travaux scientifiques sur le sujet, couvrant de nombreux domaines disciplinaires et examinant non seulement les émotions positives qu’évoque l’amour, mais aussi les comportements négatifs qu’il peut engendrer.
L’analyse bibliométrique, qui fournit des informations quantitatives sur les travaux scientifiques, technologiques et universitaires, offre un moyen de résumer et de synthétiser la profondeur et l’étendue de cette vaste littérature.
À propos de l’étude
La base de données Web of Science a été utilisée pour identifier la littérature pertinente publiée entre 2013 et 2022 à l’aide d’une recherche par mot-clé. Les études incluses ont été rédigées en anglais ; les articles en accès anticipé, les actes de conférences, les chapitres de livres, les publications rétractées et les documents de données ont été exclus.
En appliquant ces critères, 6 858 articles ont été inclus dans l’analyse, qui impliquait la génération et l’interprétation de cartes visuelles informatives et intuitives ainsi qu’une analyse évolutive et de cooccurrence basée sur des thèmes et des tendances identifiés dans la littérature.
Résultats
Depuis 2013, les publications annuelles et le nombre de citations ont montré une tendance à la hausse, avec une multiplication par 90 jusqu’en 2022. De plus en plus de chercheurs se concentrent sur ce sujet, suggérant que ces chiffres pourraient augmenter plus rapidement dans les années à venir. Plus de 15 000 chercheurs de 104 pays ont contribué à ces articles.
L’analyse du réseau a identifié les auteurs et collaborateurs les plus influents de ce groupe ; l’écrivain le plus productif a publié 74 articles. Cette tendance montre des niveaux élevés de collaboration entre auteurs du monde entier. Toutefois, la diffusion de la recherche était plus élevée dans les pays à revenu élevé, ce qui a des implications sur le bien-être.
Les 6 858 publications ont été publiées dans 1 251 revues, les 10 principales publications représentant près d’un quart de tous les articles. Les revues américaines représentaient la moitié de toutes les publications, tandis que celles du Royaume-Uni en publiaient 40 %. La Chine est le pays en développement le plus prolifique, avec 328 publications.
Même si certains articles ont été publiés dans des revues avec un facteur d’impact (IF) proche de 8,5, certains éléments indiquent que les études sur l’amour romantique pourraient avoir des difficultés à être acceptées dans les publications à FI élevé (le FI moyen était de 4,070). Les revues de psychologie représentaient 66 % des publications, mais d’autres disciplines comprenaient la psychiatrie, la sociologie, les études sur les femmes et l’économie.
L’analyse des mots clés suggère qu’entre 2020 et 2022, les expressions « résolution de conflits », « relations sociales » et « même sexe » ont atteint un sommet en popularité. Les relations non hétérosexuelles ont souvent été stigmatisées, mais de nouvelles recherches montrent comment la déstigmatisation peut conduire à des comportements sexuels moins risqués et à un plus grand bien-être émotionnel.
Une concentration accrue sur la résolution des conflits peut favoriser des relations relationnelles plus saines ; à cet égard, la résolution informatique des conflits s’est révélée prometteuse. Les études sur les relations sociales se sont concentrées sur les questions raciales et les scanners cérébraux pour examiner les fondements neurobiologiques de l’amour. Ces dernières années, des études ont montré que la victimisation par les pairs et la violence dans les fréquentations sont de plus en plus courantes chez les groupes d’âge plus jeunes et que les rencontres en ligne peuvent entraîner une augmentation de la dépression.
Au fil du temps, les auteurs ont remarqué un passage d’une vision idéalisée de l’amour à une vision plus réaliste. Les domaines de recherche ouverts incluent les fréquentations entre adolescents, la violence conjugale, les abus sexuels et l’insécurité de l’attachement, en mettant l’accent sur le groupe interconnecté des relations amoureuses, du genre et de l’attachement. Par exemple, il existe des indicateurs clairs selon lesquels les adolescents de sexe masculin sont plus susceptibles d’être auteurs de violences dans les fréquentations ou entre partenaires intimes.
Conclusions
Les résultats de cette étude comprenaient les tendances de la recherche, ont identifié la trajectoire historique suivie par la recherche et ont évalué des pistes fructueuses pour une exploration future. Les résultats sont également pertinents en termes d’identification d’interventions – par exemple, les adolescents de sexe masculin peuvent être ciblés pour réduire l’incidence de la violence dans les fréquentations. Les études futures pourront étendre cette question de recherche à des bases de données au-delà du Web of Science et inclure des publications écrites dans d’autres langues ainsi que de la littérature grise (documents de conférence, documents de travail et autres publications).