Plusieurs flambées, dont le SRAS, la rougeole, la grippe et la tuberculose, se sont produites au cours de voyages aériens. Au cours de la pandémie de coronavirus en cours de 2019 (COVID-19), les inquiétudes suscitées par les épidémies ont provoqué une forte baisse du trafic aérien et le trafic de passagers a été estimé à 44 à 59% de moins que la normale en 2020. Les compagnies aériennes ont mis en œuvre plusieurs changements de procédure en réponse à la pandémie. Deux changements importants comprennent une diminution du taux d’occupation en laissant le siège du milieu vide et des changements de procédure d’embarquement.
Delta Airlines, par exemple, a introduit une procédure d’embarquement modifiée, où l’embarquement commence à partir de la dernière rangée de l’avion, les passagers de la classe affaires embarquant toujours en premier. United Airlines monte dans les rangées d’arrière-plan avec l’embarquement en classe affaires en dernier. La tendance à l’embarquement dos à l’avant vise à réduire la probabilité que les passagers croisent d’autres personnes en marchant vers ou en prenant leur siège.
Sommaire
Des études montrent que le processus d’embarquement direct peut ne pas réduire la proximité sociale
Bien que le processus d’embarquement direct soit plus lent que les autres processus, les compagnies aériennes estiment qu’une diminution de la proximité sociale entraînerait une baisse de l’exposition aux virus, ce qui contribuera à réduire le risque d’épidémie en vol.
De nombreuses études rapportent que le processus d’embarquement direct peut ne pas réduire la proximité sociale. Dans des travaux antérieurs, analysant le risque d’épidémies de SRAS et d’Ebola lors de l’embarquement des avions, il a été observé que ce nouveau processus ne diminuait pas le regroupement des passagers en attendant que d’autres rangent leurs bagages. Cela a eu un impact considérable sur l’augmentation du risque d’infection. Ce regroupement augmente avec une augmentation des zones dans les sections contiguës de l’avion.
L’embarquement dos à front équivaut à une zone par rangée et peut donc entraîner une augmentation du regroupement et de l’exposition au pathogène. Par conséquent, il est nécessaire de mieux comprendre l’impact des modifications du processus d’embarquement sur l’exposition au virus.
Simuler les processus d’embarquement pour évaluer leur impact sur la proximité sociale
Dans une étude publiée dans le Science ouverte de la Royal Society journal, les chercheurs ont simulé de nombreux processus d’embarquement pour évaluer leur impact sur la proximité sociale lors de l’embarquement. Ils ont également étudié les mécanismes dominants par lesquels ces processus génèrent la proximité sociale. Les chercheurs ont systématiquement mesuré la proximité en mesurant le nombre de contacts issus des situations suivantes:
1. contacts entre les paires de passagers assis; 2. contacts entre les paires de passagers d’allée; et 3. contacts entre un passager assis et un passager d’allée.
Le processus d’embarquement dos à front augmente la proximité entre les passagers assis et les passagers de l’allée
Les résultats de l’étude montrent que si un processus d’embarquement dos à l’avant réduit l’exposition des passagers assis à ceux qui les croisent vers leur siège, ce processus augmente la proximité entre les paires de passagers dans l’allée et les paires de passagers assis.
Par conséquent, l’impact net est une augmentation de l’exposition d’environ 100% par rapport à l’embarquement aléatoire. Ce processus d’embarquement augmente également l’exposition au virus d’environ 50% par rapport à un processus d’embarquement prépandémique typique. Bien qu’un changement dans le processus d’embarquement pendant la pandémie n’ait pas réduit l’exposition, il a été démontré que le fait de laisser les sièges du milieu vides entraînait une diminution substantielle de l’exposition au virus.
L’embarquement des sièges aux hublots avant les sièges dans le couloir et l’interdiction d’utiliser des bacs suspendus peuvent réduire le risque d’exposition
Pour résumer, les résultats suggèrent que le processus d’embarquement direct double environ l’exposition et le risque d’infection par rapport au processus d’embarquement pré-COVID-19 suivi par les compagnies aériennes. Ils peuvent mieux réduire le risque d’infection en utilisant le processus d’embarquement aléatoire. Alors que les procédures d’embarquement d’origine étaient pires qu’elles n’auraient pu l’être, les nouvelles procédures d’embarquement aggravent encore le risque d’infection en augmentant la proximité sociale.
L’étude montre également que l’embarquement des sièges côté hublot avant les sièges côté couloir et l’interdiction d’utiliser des bacs suspendus pour ranger les bagages peuvent également entraîner une diminution substantielle de l’exposition et du risque d’infection. De plus, différents processus d’embarquement ont des atouts similaires pour garder les sièges du milieu vides pour réduire l’exposition.
Les changements scientifiques apportés aux pratiques d’embarquement peuvent réduire considérablement le risque d’infection au COVID-19 en augmentant la distanciation sociale. Les chercheurs travaillent ensuite sur un modèle de transmission de l’infection à courte distance qui permettra une estimation réelle du risque d’infection.
Les chercheurs concluent:
Nos résultats suggèrent que les nouvelles procédures d’embarquement augmentent le risque d’exposition au COVID-19 par rapport aux précédentes et sont nettement pires qu’un processus d’embarquement aléatoire.