Les dyspraxies sont des anomalies de la planification et de l’organisation des gestes (le geste étant une succession de mouvements en vue d’une action précise). Chez le sujet dyspraxique, le geste ne s’automatise pas, il nécessite toujours un contrôle volontaire extrêmement coûteux sur le plan attentionnel ce qui génère une fatigue anormale. En conséquence, les gestes sont lents et maladroits.
L’enfant est le plus souvent intelligent, vif, curieux, il investit particulièrement le domaine verbal.
Toutefois, « il ne regarde pas bien », semble rêveur, parfois perdu, s’oriente mal. Il est « anormalement » maladroit. Il préfère les activités orales et auditives. Il évite les jeux de construction, les puzzles.
Il ne trouve pas sa place dans les jeux de groupe et la cours de récréation.
On observe :
- un retard, des difficultés d’acquisition et maladresse concernant la motricité globale ; la motricité fine et la gestualité (relier, entourer, barrer des éléments…); les habiletés de la vie quotidienne (s’habiller, couper la viande…) ; le repérage et la gestion des objets dans l’espace.
- des difficultés à suivre les lignes en lecture, à passer d’une ligne à l’autre ; sauts de syllabes, de mots. La copie est plus difficile à effectuer pour ces enfants que la dictée.
- retard d’acquisition des notions spatiales de base (labyrinthes, tableau à double entrée, plans…) ; du dénombrement (souvent aléatoire, position du chiffre –ex : 102 / 201-…) ; difficultés à manipuler les outils de traçage en géométrie.
Théoriquement, le diagnostic devrait être fait – selon l’intensité et la forme de la dyspraxie – entre 4 et 8-9 ans mais actuellement, de nombreux jeunes font l’objet d’un diagnostic beaucoup plus tardif. Il peut être fait par le neurologue, un neuropsychologue ou encore par un psychologue. Il faudra, par ailleurs, mettre en place un suivi ophtalmologique et orthoptique.
Malgré la prise en charge précoce et les rééducations, l’enfant dyspraxique le restera et il est souvent nécessaire d’apporter des adaptations, voire des contournements pour lui faciliter sa scolarité
On peut aussi aider les enfants en :
- Structurant, balisant l’espace, adaptant la présentation.
- Evitant les tâches en copie avec modèle.
- Systématisant des stratégies que l’enfant pourra utiliser dans différents contextes.
- Valorisant les points forts de l’enfant, s’appuyant sur ce qui fonctionne bien : le plus souvent, la voix auditivo-verbale, développer l’imagination, les représentations mentales.
- Evitant les « doubles tâches ».
- Favorisant un « découpage » séquentiel de l’activité pour étayer l’enfant dans son organisation et son raisonnement.