Dans une étude récente publiée dans la revue Frontières de la nutritionun groupe de chercheurs a évalué l’impact de divers régimes de jeûne intermittent (FI) sur la composition du microbiome intestinal humain.
Étude : L’impact du jeûne intermittent sur le microbiote intestinal : une revue systématique des études humaines. Crédit d’image : Tatiana Shepeleva/Shutterstock
Arrière-plan
Le jeûne, l’évitement volontaire de nourriture et de boissons, varie de la restriction calorique (CR), qui réduit l’apport calorique quotidien sans provoquer de malnutrition. Le jeûne est classé en IF et jeûne prolongé (PF), le PF impliquant une consommation d’eau uniquement pendant deux jours ou plus. L’IF est populaire dans divers modes de vie, religions et cultures, englobant des méthodes telles que l’alimentation à durée limitée (TRF), où la consommation alimentaire est limitée à 12 à 18 heures par jour, le jeûne sur deux jours (ADF) et le régime 5: 2, qui alterne entre les jours de jeûne et les jours de repas sans restriction. Bien que le TRF ne réduise pas l’apport calorique global, l’ADF limite les calories à environ 25 % des besoins quotidiens les jours de jeûne. La recherche indique que l’IF profite à la perte de poids, à la tension artérielle, aux réponses anti-inflammatoires et à la santé métabolique, en partie grâce à des modifications du microbiote intestinal, ayant un impact sur le métabolisme du glucose et l’inflammation. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour clarifier les effets spécifiques de l’IF sur le microbiome intestinal humain et ses implications pour la santé en raison de l’hétérogénéité actuelle et de la portée limitée des études existantes.
À propos de l’étude
La présente revue a exploré les effets de l’IF sur le microbiote intestinal, conformément aux lignes directrices Preferred Reporting Items for Systematic Reviews and Meta-Analyses (PRISMA) 2020 et enregistrée auprès de l’International Prospective Register of Systematic Reviews (PROSPERO). Les recherches initiales et de suivi dans quatre bases de données ont ciblé les études anglaises jusqu’en 2021, y compris les contacts directs des auteurs, afin de garantir une couverture complète de la recherche sur l’IF.
Le caractère inclusif de la revue a couvert diverses modalités de l’IF, se concentrant initialement sur le TRF avant de s’étendre à l’ADF et au régime 5:2 en réponse à la rareté de la recherche spécifique au TRF. Des exclusions ont été faites pour les études non humaines, observationnelles et non expérimentales, entre autres, privilégiant les essais contrôlés randomisés, les études quasi expérimentales et les études pilotes sans restrictions sur les données démographiques des participants.
Le processus de sélection impliquait une sélection approfondie des titres et des résumés par trois évaluateurs indépendants, faisant appel au Rayyan Qatar Computing Research Institute (QCRI) pour une collaboration efficace et une résolution des conflits. Cette phase initiale a réduit le pool de 1 172 enregistrements à 22 études potentielles, encore plus restreintes par consensus après examen du texte intégral. L’élargissement des critères d’inclusion et un deuxième cycle de recherche ont finalement enrichi la revue avec huit études pertinentes malgré la limitation initiale aux études TRF.
L’extraction des données a été répartie uniformément entre les évaluateurs, en se concentrant sur les résultats liés à la diversité et à la composition du microbiote intestinal ainsi que sur les caractéristiques des études et des participants, sans émettre d’hypothèses sur des données floues. Le risque de biais a été rigoureusement évalué à l’aide des outils Cochrane, facilitant une synthèse impartiale et approfondie des preuves disponibles sur l’impact de l’IF sur le microbiote intestinal.
Résultats de l’étude
Le présent processus de revue systématique a décrit avec précision les étapes de recherche et de sélection, conduisant à une évaluation critique des études incluses pour le risque de biais, à l’aide des outils Cochrane. Cette évaluation a révélé divers niveaux de biais, soulignant la nécessité d’une interprétation prudente des résultats.
L’étude s’est penchée sur les subtilités des impacts de l’IF sur le microbiote intestinal, disséquant les méthodologies utilisées dans les études pour évaluer la composition et la diversité du microbiote. Grâce à cette exploration, il est apparu que même si plusieurs études ont observé des changements dans la richesse et la diversité du microbiote, les résultats n’étaient pas uniformément cohérents, indiquant une interaction complexe entre l’IF et la dynamique du microbiome intestinal.
Les analyses de la richesse et de la diversité du microbiote intestinal dans les études sur l’IF ont montré des résultats variés, indiquant que l’impact significatif mais variable de l’IF sur le microbiome intestinal est influencé par des facteurs démographiques et alimentaires. Les évaluations de la diversité bêta ont révélé des changements distincts dans les communautés microbiennes selon différents protocoles IF, mettant en évidence les effets personnalisés du régime alimentaire sur la santé intestinale. De plus, la composition du microbiote intestinal a démontré des changements à la fois cohérents et variés dans les populations bactériennes, reflétant l’influence complexe de l’IF sur l’écosystème intestinal. Cette variabilité suggère que les effets de l’IF sont façonnés par l’approche spécifique du jeûne, les habitudes alimentaires individuelles et les caractéristiques de base du microbiome, ce qui indique une interaction entre l’alimentation et la santé intestinale.
De plus, l’étude a mis en lumière les implications physiologiques et métaboliques plus larges de l’IF, notamment la perte de poids et les changements alimentaires, dans diverses formes de jeûne. Alors que certaines études ont rapporté une réduction de poids significative et des modifications de l’apport énergétique, d’autres ont souligné la stabilité des pourcentages de macronutriments ou des changements dans la consommation des groupes alimentaires, dressant ainsi un tableau complexe de l’influence de l’IF sur le régime alimentaire et la composition corporelle.
Les résultats différentiels des études sur les régimes TRF, ADF et 5:2 reflètent non seulement les diverses méthodologies et populations étudiées, mais suggèrent également le potentiel de l’IF à induire un microbiote et des changements métaboliques spécifiques, en fonction de la nature et du contexte de l’intervention de jeûne. Comme l’a révélé cette revue, les variations de l’apport alimentaire et son impact ultérieur sur le poids et la santé métabolique soulignent la relation complexe entre les pratiques de jeûne, l’état nutritionnel et la composition du microbiome intestinal.