Pour SLAS US 2023, nous discutons avec Guy Starbuck, l’un des cofondateurs d’AIQ Global, de la manière dont nous pouvons utiliser la technologie de l’IA pour commercialiser de nouveaux dispositifs médicaux.
Sommaire
Pourriez-vous vous présenter et nous dire ce qui a inspiré votre carrière dans les sciences de la vie ?
Je suis Guy Starbuck, co-fondateur et directeur technique d’AIQ Global. J’ai une formation en développement de logiciels commerciaux et je travaille dans le développement de dispositifs médicaux depuis 15 ans.
Je trouve que travailler avec des dispositifs médicaux est très gratifiant – c’est un sentiment formidable de rentrer chez soi à la fin de la journée et de savoir que le travail que vous faites a le potentiel d’avoir un impact direct et positif sur la vie des gens.
Vous êtes le cofondateur et directeur technique d’AIQ Global, une entreprise qui permet aux cliniciens de prendre des décisions thérapeutiques plus éclairées. Pouvez-vous nous en dire plus sur l’AIQ et sa mission ?
AIQ Global change la façon dont les cliniciens gèrent les maladies complexes, telles que le cancer métastatique, pour prolonger et améliorer la vie des patients. La technologie logicielle d’AIQ utilise les informations des analyses radiologiques pour évaluer comment les patients individuels répondront à des traitements spécifiques. Les oncologues utilisent la technologie TRAQinform IQ d’AIQ pour prendre des décisions de traitement plus sûres, personnaliser les soins aux patients et améliorer les résultats du traitement.
L’AIQ est issue du département de physique médicale de l’Université du Wisconsin-Madison et du Carbone Cancer Center. Nous avons reçu l’autorisation de la FDA pour notre technologie TRAQinform IQ en 2018 et avons maintenant une équipe de plus de 30 personnes aux États-Unis et en Australie.
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Vous contribuez également à réduire les coûts des soins de santé en fournissant des informations sur l’hétérogénéité des réponses thérapeutiques pour les maladies complexes. Comment y parvenez-vous et comment cela contribue-t-il à la réduction des coûts de santé ?
Le traitement du cancer est difficile, en particulier dans le cas d’une maladie métastatique à un stade avancé. Les lésions métastatiques peuvent être nombreuses, jusqu’à plusieurs centaines par patient, et chaque lésion peut répondre différemment au traitement (appelée hétérogénéité de la réponse). Une fois qu’un oncologue initie un schéma thérapeutique, il est confronté aux questions suivantes : ce patient répond-il favorablement à cette thérapie, et si oui, combien de temps cela va-t-il durer ? Ce traitement fait-il plus de mal que de bien en termes de dommages aux organes vitaux ? Le coût financier de cette thérapie vaut-il le bénéfice potentiel ? Ils réexaminent ces mêmes questions tous les quelques mois pour décider si une personne doit continuer à suivre un traitement ou passer à un plan de traitement différent.
L’imagerie radiologique répétée fournit des informations essentielles sur la façon dont le patient réagit au traitement. Dans la pratique courante actuelle, seul un sous-ensemble de lésions (généralement 3 à 5) est surveillé car les radiologues doivent manuellement délimiter (ou « segmenter ») et mesurer chaque lésion. Cependant, des études publiées ont démontré que la résistance dans moins de 10 % des lésions peut entraîner un mauvais résultat clinique global. Il n’est pas pratique de terminer ce processus qui prend du temps pour toutes les lésions. Par conséquent, les oncologues sont obligés de prendre des décisions cliniques sans avoir toutes les informations.
Parce que notre technologie n’est pas un appareil de diagnostic, nous devons nous référer aux taches détectées sur les scans comme des « régions d’intérêt » plutôt que des « lésions ». La technologie TRAQinform IQ d’AIQ identifie et mesure automatiquement chaque région d’intérêt sur des scans individuels. Nous pouvons ensuite faire correspondre automatiquement ces régions d’intérêt entre les scans et mesurer leur évolution dans le temps. Cette technologie peut potentiellement apporter une valeur économique au système de santé en prolongeant la durée des thérapies de première ligne, qui sont nettement moins chères que les options de deuxième et troisième ligne, et en évitant les dépenses pour des options thérapeutiques inefficaces.
Actuellement, le développement de nouvelles technologies médicales et la mise sur le marché de dispositifs médicaux sont extrêmement difficiles. Pourquoi est-ce?
Les dispositifs médicaux sont fortement réglementés. Le développement de la technologie des dispositifs médicaux nécessite un haut niveau de rigueur, avec des exigences détaillées pour la documentation de l’ensemble du processus de conception et de fabrication afin de gérer les risques de sécurité et d’efficacité. Les organismes de réglementation (par exemple, la FDA aux États-Unis et la TGA en Australie) doivent autoriser les dispositifs médicaux avant qu’ils ne puissent être vendus. Le processus nécessite la présentation de preuves de conformité aux réglementations applicables et des audits réguliers.
Le deuxième grand défi de la mise sur le marché d’un dispositif médical est la complexité du remboursement, en particulier aux États-Unis. Sans remboursement, il est beaucoup plus difficile pour les médecins d’utiliser le produit puisque les coûts doivent être absorbés par le système de santé ou payés par le patient.
Le troisième défi consiste à mettre l’appareil à la disposition des médecins dans le cadre de leur ensemble d’outils standard. Notre produit, TRAQinform IQ, est un système basé sur le cloud qui traite les images médicales 3D telles que les scans PET/CT. Les scans résident à l’hôpital, nous devons donc nous intégrer aux réseaux hospitaliers pour le transfert de données. De plus, nous devons nous intégrer aux systèmes de dossiers médicaux électroniques pour faciliter l’accès des médecins à nos rapports. Ces intégrations nécessitent toutes une personnalisation pour les systèmes hospitaliers individuels afin de correspondre à leurs implémentations de flux de travail et à leurs configurations de sécurité individuelles.
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L’intelligence artificielle a suscité une attention accrue ces dernières années et son rôle potentiel dans les soins de santé s’accroît de jour en jour. Selon vous, quelle est l’importance de l’IA pour le secteur de la santé et où pensez-vous qu’elle a le plus d’impact sur les soins aux patients ?
Nous avons constaté de nombreux avantages à utiliser l’IA pour effectuer des tâches complexes, chronophages et nécessitant une attention particulière aux détails. Alors que les radiologues pourrait contournez tous les os, organes et maladies chez un patient, puis faites correspondre manuellement chaque lésion entre deux scans, ce n’est pas pratique et tout simplement pas fait. De plus, il peut y avoir une variabilité importante des résultats entre les radiologues. En utilisant l’IA pour ces tâches, nous pouvons fournir des résultats cohérents que les oncologues peuvent utiliser pour prendre des décisions de traitement plus sûres et plus rentables, ce qui se traduit par de meilleurs soins aux patients.
Vous donnez une conférence à SLAS 2023 intitulée « The Path from Research to Medical Device – Commercializing AI in Medical Imaging ». Pouvez-vous nous en dire plus sur ce dont vous discuterez dans cette conférence et sur ce que les lecteurs peuvent s’attendre à apprendre ?
Dans mon exposé, je raconterai comment AIQ est passé d’un projet de recherche consistant en un brevet et un ensemble de scripts de code à un dispositif médical logiciel commercial autorisé par la FDA. Je couvrirai l’ordre dans lequel nous avons effectué des activités spécifiques et comment nous avons structuré et développé notre équipe.
Mon intention est d’aider les chercheurs ayant une preuve de concept avec un potentiel de marché à naviguer dans toutes les complexités et à fournir une feuille de route concrète pour la dotation en personnel, la collecte de fonds et la commercialisation.
Pouvez-vous nous en dire plus sur votre plateforme TRAQinform et ses applications dans le domaine de la santé ?
TRAQinform IQ est un dispositif médical logiciel hébergé dans un environnement cloud sécurisé conforme à la loi HIPAA. La technologie applique l’IA et des algorithmes avancés de traitement d’image aux images médicales standard pour fournir aux cliniciens des rapports complets qu’ils peuvent utiliser pour adapter les schémas thérapeutiques et optimiser les résultats.
Espérez-vous qu’avec un soutien continu à l’IA dans le secteur médical, nous la verrons bientôt devenir plus courante dans les milieux cliniques ? Qu’est-ce que cela signifierait pour les hôpitaux et les patients eux-mêmes ?
L’IA est sur le point de devenir un élément important des soins de santé à l’avenir – il y a une immense quantité de recherches en cours en ce moment, et la FDA a maintenant des directives bien établies pour obtenir l’approbation de l’IA dans les dispositifs médicaux. Au fur et à mesure que les outils et les techniques d’IA mûrissent et deviennent plus faciles et plus sûrs à mettre en œuvre, cette tendance ne fera qu’augmenter – et a le potentiel de profiter à tous en améliorant l’accès à des informations de santé rapides et de haute qualité.
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Vous travaillez dans un domaine passionnant, avec de nouvelles avancées réalisées à une vitesse incroyable. Qu’est-ce qui vous inspire le plus dans votre travail dans ce domaine et qu’attendez-vous le plus dans les années à venir ?
Je suis reconnaissante d’avoir l’opportunité de travailler dans le domaine médical et de faire partie d’une entreprise qui fait un travail concret pour prolonger la vie et avoir un impact réel sur les soins aux patients.
Faire partie d’une start-up de dispositifs médicaux de pointe est attrayant pour de nombreuses personnes, et nous avons réuni une équipe dévouée de personnes de haut niveau dans de nombreuses disciplines.
Quelle est la prochaine étape pour vous et AIQ Global ? Êtes-vous impliqué dans des projets passionnants à venir?
Nous trouvons constamment de nouvelles applications passionnantes pour notre technologie – l’une sur laquelle nous nous concentrons en ce moment est le théranostic, la combinaison de la thérapie et du diagnostic. Le théranostic se développe rapidement et peut être extrêmement efficace. Cependant, cela coûte cher (260 000 $/patient) et des défis majeurs existent, tels que l’identification des patients qui bénéficieraient d’un traitement, l’optimisation de la dose thérapeutique et le suivi de la réponse au traitement. Notre technologie est en mesure de fournir aux oncologues des données explicites sur l’efficacité potentielle des théranostiques pour chaque patient.
Notre équipe scientifique, dirigée par le Dr Tim Perk, a de nombreuses autres innovations en préparation !
Où les lecteurs peuvent-ils trouver plus d’informations ?
À propos de Guy Starbuck
En 2016, j’ai eu l’opportunité de co-fonder AIQ Global, une start-up de dispositifs médicaux logiciels issue de l’Université du Wisconsin – Madison, avec mes collègues co-fondateurs, le Dr Robert Jeraj, le Dr Glenn Liu et Dona Alberti. Nous avons reçu l’autorisation de la FDA en 2018, date à laquelle nous avons embauché un PDG, Eric Horler. Nous avons connu une croissance constante et comptons maintenant plus de 30 employés aux États-Unis et en Australie.
En tant que CTO chez AIQ Global, j’ai développé le prototype initial du logiciel, aidé à créer notre système de gestion de la qualité et dirigé les efforts pour notre approbation réussie par la FDA. Je suis actuellement responsable de l’ingénierie, de l’informatique et de la production, et je me concentre sur la capacité de l’entreprise à proposer de nouveaux produits et fonctionnalités, la croissance stratégique et l’évolutivité, ainsi que la gestion des intégrations et de la conformité en matière de sécurité.
