Sommaire
Le problème de santé
Le diabète de type 2 se traduit par un manque d’efficience de l’insuline, hormone qui permet la régulation du taux de glucose dans le sang. Si ce taux, connu sous le nom de glycémie, demeure anormalement élevé après le repas, ce diabète s’installe. Également appelé diabète gras, il touche surtout les personnes sédentaires en surpoids ou obèses, le plus souvent après quarante-cinq ans. Représentant 90 % des diabètes après soixante ans, il favorise une maladie cardiovasculaire, une insuffisance rénale, une cécité et l’amputation des membres inférieurs. Le patient est exposé à des symptômes d’hypoglycémie classiques (tremblement, faiblesse, transpiration anormale, nervosité, anxiété, picotement de la bouche et des doigts, sensation de faim) et neurologiques (maux de tête, trouble visuel, confusion, amnésie, perte de connaissance, coma). Directement responsable d’un million et demi de décès en 2012 dans le monde, le diabète de type 2 a vu son nombre de cas passer de cent soixante-seize à quatre cent dix millions entre 1990 et 2013, sans distinction d’âge ou de sexe. Il existe des prédispositions génétiques et, comme pour toute maladie chronique, ses causes sont multiples, mais principalement comportementales avec une alimentation trop riche (sucres, graisses, alcool), une forte sédentarité et une consommation de tabac.
Les études de référence
De multiples essais randomisés ont démontré l’efficacité d’un programme d’activité physique adaptée (APA) spécifique chez des patients souffrant d’un diabète de type 2 non sévère. Il a été observé que les bénéfices d’un programme combinant endurance et renforcement musculaire sont supérieurs à ceux obtenus quand les deux sont pratiqués de façon isolée. Et sur vingt-huit essais randomisés inclus dans une méta-analyse, dix-sept ont atteint le seuil cliniquement significatif de réduction de la glycémie. Les bénéfices sur ce point sont également plus importants avec des programmes combinant endurance et renforcement musculaire à des intensités moyennes. Ils permettent aux patients d’obtenir des hyperglycémies plus faibles et moins fréquentes, critère essentiel pour estimer le risque de complications cardiovasculaires tel qu’un AVC.
Descriptif de la méthode
Recommandé en première intention, ce programme doit être supervisé, progressif et durer au moins trois mois. Chaque semaine, trois séances d’endurance d’une heure sont à réaliser avec de la marche rapide, du vélo, du stepper ou du rameur. L’intensité, moyenne, doit se situer de 90 à 100 % de la fréquence cardiaque de réserve (fréquence maximale d’effort à laquelle on soustrait celle de repos). Le programme exige par ailleurs deux séances hebdomadaires de renforcement musculaire d’une heure avec au moins trois séries de dix répétitions d’une douzaine de mouvements (bras, jambes, abdominaux, dorsaux), en évitant les exercices avec des charges lourdes.
Les mécanismes d’action
L’INM opère par des mécanismes antidiabétiques multiples et simultanés. Les principaux sont la diminution de la production de glucose par le foie, l’amélioration du transport et de l’utilisation de ce glucose, la réduction de la résistance à l’insuline et la potentialisation de la transformation des graisses dans l’organisme. Le renforcement musculaire améliore également la glycémie et la sensibilité à l’insuline. À moyen terme, l’augmentation de la masse musculaire permet une extraction plus importante du glucose sanguin par l’intermédiaire des muscles. Autrement dit, l’INM augmente la sensibilité à l’insuline des tissus et améliore ainsi la tolérance au glucose.
Bénéfices
Traitement principal du diabète de type 2 à un stade peu évolué, ce programme normalise les taux de glycémie, de lipides et de pression artérielle. Pour les stades plus avancés, il améliore l’équilibre glycémique et ainsi allège les traitements médicamenteux. Méta-analyses et essais randomisés confirment incontestablement son efficacité sur le contrôle de la glycémie, l’insulino-résistance et la prévention des complications. Une semaine d’exercice à ce rythme modifie déjà la sensibilité à l’insuline d’un malade.
Quels sont les risques ?
Aucun incident majeur n’est à déplorer dans les études, mais à tout essoufflement anormal ou toute sensation de palpitations, consultez un médecin. Surveillez vos signes d’hypoglycémie, notamment par des auto-mesures régulières. En cas de rétinopathie instable ou de traitement récent de l’œil au laser chirurgical, diminuez l’intensité des efforts pour ne pas risquer de décollement de rétine ou d’hémorragie du vitré. Si vous avez une neuropathie périphérique, les risques d’ulcère au pied sont là aussi majorés. La présence d’un mal perforant plantaire est enfin une contre-indication temporaire et absolue à une pratique au niveau des deux membres inférieurs.
Conseils pratiques
L’augmentation du niveau d’activité physique quotidienne, la réduction des temps passés assis ou couché dans la journée et la participation assidue aux séances sont essentielles. Si un médecin vous propose un médicament après votre diagnostic de diabète de type 2, dites-lui que vous souhaitez suivre un programme d’APA. Des pratiques comme le tai-chi ou le yoga sont à la mode, mais aucune n’a prouvé son efficacité contre ce diabète. Privilégiez donc cette INM supervisée, une pratique individualisée engendrant de meilleurs résultats que de simples conseils de professionnels, et poursuivez-la à vie avec intensité moyenne et un volume d’environ trois heures et demie par semaine. Si vous êtes traité par un médicament antidiabétique oral insulino-sécréteur ou par de l’insuline, que votre glycémie est équilibrée et que la durée de votre activité physique est supérieure à trente minutes, votre risque d’hypoglycémie est majoré. Il est donc prudent de la surveiller avant et sur plusieurs heures après l’activité physique, ce qui permettra d’adapter les horaires, les doses de médicaments et la consommation de sucres en prévention. Le praticien de l’INM vous aidera, tout comme le suivi médical.
À qui s’adresser ?
Un enseignant en activité physique adaptée ou un kinésithérapeute formé à cette INM.